• 1933

     

     

     

    1933 

     

     

     

    Norma Jeane était toujours scolarisée à la Vine Street School (2nd grade) et ce jusqu'en juin: , ;.

     

     

     

    Avec l'effondrement de la Bourse en 1929, les privations étaient devenues le lot commun de tous les américains, et le grand-père de Gladys, Tilford Hogan n'avait pas été épargné.

     

     

     

    Il y avait de nombreux cas de suicide au rythme des revers de fortune des familles.

     

    A cette époque, il y avait plus de 50 millions d'hommes sans emploi, un adulte par famille de quatre personnes.

     

    De nombreuses banques fermaient leurs portes, chaque semaine des usines se déclaraient en faillite, des quantités de paysans se transformaient en ouvriers itinérants et de nombreuses familles, bourgeoises ou plus aisées, finissaient dans des pauvres demeures, vivant de peu de nourriture. 

     

     

     

     

    En février, la nation frôla la crise de nerfs collective. Le président, Franklin D.Roosevelt, en visite officielle à Miami, échappa à un attentat à l'arme à feu.

     

    Investi de ses fonctions au mois de mars, il promit, avec l'aide de son gouvernement, de sortir le pays de l'ornière où il s'enlisait. Mais tout le monde avait conscience que l'exploit ne serait pas accompli en une semaine.

     

    En cette époque de panique économique et de douleur, Tilford perdit pied.

     

     

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    En mai, son état physique (poumons et reins) se dégrada aussi vite que celui de la ferme dont il s'occupait. Il fut rapidement incapable de subvenir 1933_NJ_with_tippy_01_2

    à ses besoins et à ceux d'Emma, son épouse.

     

     

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    Le lundi 29 mai, en fin d'après-midi, il dit au revoir à Emma depuis la fenêtre de leur petite maison de Laclede Linn dans le Missouri.

     

    Au volant de leur vieille guimbarde, elle alla jusqu'au village voisin pour faire ramener quelque nourriture.

     

    Deux heures après, à son retour, elle appela son mari, sans succès. Il ne semblait être ni dans la maison, ni aux alentours. Elle se dirigea alors vers la grange, et, en entrant dans le bâtiment en ruines, elle le vit.

     

    Pendu à une corde passée à la poutre maîtresse, il se balançait dans l'obscurité.

     

    L'enquête ouverte par le Missouri State Board of Health arriva aux mêmes conclusions que le médecin appelé d'urgence : Tilford, à bout de fierté et d'espoir, s'était suicidé () alourdissant les désespérantes statistiques du comté de Linn en la plus sombre année de la Grande Crise.

     

     

     

    Bien qu’elle n’eût pas connu son grand-père, Gladys prit la nouvelle de plein fouet. Elle sombra alors dans une dépression qui la laisse sans réaction.

     

    Son père, lui avait-on dit, était mort emporté par la démence, et sa mère, selon elle, était décédée d'une psychose maniaco-dépressive. Le suicide de son grand-père acheva donc de persuader Gladys qu’une maladie mentale rôdait sur sa famille. Elle était femme à croire aux choses les plus étranges comme en d’irréfutables vérités. Personne ne pu la débarrasser de cette conviction qui ne reposait sur rien.

     

    La nuit venue, elle se mit à arpenter les pièces de la maison en marmonnant des prières et en psalmodiant des versets de la Bible. Inconsolable, elle repoussait les exhortations de son amie et ancienne collègue à la Consolidated Film Industries, Grace McKee () qui l’incitait à se ménager.

     

    Au cours d'une de ses visites, Norma Jeane fut effrayée par le chagrin de sa mère; elle lui tint la main et la suppliait de se reposer, d’arrêter de pleurer.

     

     JUIN 

     

    Un voisin irascible, agacé par les aboiements de Tippy ( ,), arma son fusil et tua le chien.

     

    Albert Bolender enterra le petit chien dans son jardin.

     

    Le chagrin qui terrassa Norma Jeane était tel que les Bolender convoquèrent Gladys.

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    Elle arriva fin juin, accompagnée par Grace McKee. Celle-ci était à cette époque bien plus que sa confidente ; soutien affectif et conseillère, elle tranchait lors de décisions difficiles et réglait les dilemmes financiers et personnels de son amie.

     

    Gladys régla la pension de ce dernier mois aux Bolender, emballa les affaires de Norma Jeane et l’emmena dans le petit appartement qu’elle avait loué pour l’été.

     

     

     

    Il se trouvait dans un immeuble du

    6021 Afton Place () à Hollywood, près des Consolidated Film Industries.

     

    La décision qu’avait prise Gladys de bouleverser le cours de sa propre vie en prenant sa fille en charge était, quant à elle, un acte désespéré, un ordre de sa conscience, mais Gladys n’était pas plus prête qu’avant pour l’éducation d’un enfant.

     

    C'est ainsi que Norma Jeane quitta sa vie tranquille dans la famille Bolender. 

     

    Le mardi 13 juin :

     

    Une loi de Roosevelt pour pallier les effets de la Grande Dépression fut mise en application.

     

    Des prêts immobiliers à faible taux furent ouverts à des milliers d’américains et Gladys, parent isolé, en obtient un sans difficulté.

     

    Elle obtint un prêt de 5000$ (« à Gladys Baker, femme mariée ») par la Mortgage Guarantee Company de Californie (Compagnie de Garantie de Prêts Immobiliers de Californie) qui lui permit ainsi d’accéder à la propriété.

     

    Elle négocia l’achat d’une maison meublée de six pièces dont trois chambres, au 6812 Arbol Street non loin du Hollywood Bowl.

     

    Elle avait été séduite par la maison et par la présence d'un piano demi-queue blanc de la marque Franklin qui aurait appartenu à Frederic March.

     

    Norma Jeane, avait pris des cours de piano (payés par Gladys) avec Miss Marion Miller, lorsqu'elle vivait avec les Bolender.

     

    Pour Gladys, ce piano devint le symbole d'une vie qu'elle souhaitait avoir avec sa fille. 

    Norma Jeane et sa mère s’y installèrent fin août  

     

     

     

    En semaine, cet été là, Grace et Gladys allaient travailler dans les laboratoires des studios.

     

    Elles donnaient un peu d’argent à Norma Jeane pour qu’elle les attende là où elle serait en sécurité, c'est-à-dire, dans une salle de cinéma.

     

     

     

    Pour rembourser son prêt plus facilement, Gladys avait fait un bail à long terme à un couple d'anglais, les Atkinson, qui louait l'ensemble de maison, laissant deux chambres à l'étage pour Gladys et sa fille, et partageaient la salle de bains, la cuisine et le salon.

     

     

     

    Dans la chambre de Gladys était accroché un seul et unique cadre, celui de Clark Gable (ou peut-être de Charles Stanley Gifford , la ressemblance physique entre les deux hommes étant saisissante).

     

     

     

    Les Atkinson étaient des acteurs anglais. George Atkinson avait décroché de petits rôles dans quelques films de George Arliss, sa femme était figurante, et leur fille, occasionnellement, servait de doublure à l'actrice Madeleine Carroll.

     

     

     

    Il n’était alors pas surprenant que la maisonnée ne bruisse que de conversations sur les films.

     

    Les dîners étaient pimentés de nouvelles, de ragots sur les vedettes et de programme des studios.

     

     

     

    Cette année là, les Etats annulaient un à un les lois de la prohibition sur l’alcool.

     

    Gladys, Grace et leurs amis s’installaient souvent sur le porche après le dîner pour fumer des cigarettes et boire de la bière. Norma Jeane récupérait les bouteilles vides et y mettait soit des fleurs qu’elle allait cueillir dans le jardin, soit quelques gouttes de lavande chipées à sa mère.

     

    Cinéma, cigarettes, bières, parfums, rien ne pouvait être plus éloigné des années passées avec les Bolender.

     

    Rien de l’expérience de la fillette disciplinée de sept ans ne correspondait à la conduite de ces adultes, à leur précaire façon de vivre, plus troublante qu’originale. Avec toute la maladresse du monde, Norma Jeane essayait de se faire à sa nouvelle mère.

     

    La dame qui n’hésitait pas à battre un jeu de cartes pour ses amis, à rouler ses propres tapis pour pouvoir danser sur le parquet, était la femme à qui il fallait plaire désormais. Une femme complètement différente d’Ida Bolender, quelqu’un qu’elle connaissait à peine.

     

     

     

    Parmi les nouveautés les plus remarquables, il y avait, bien sûr, le cinéma.

     

    Le week-end, Gladys et Grace emmenaient Norma Jeane en promenade dans Hollywood ; elles s’arrêtaient devant les immenses palais du cinéma, les cathédrales du divertissement qui essayaient de rivaliser avec le Parthénon, Versailles, les temples de l’Extrême Orient, les églises gothiques et les plus célèbres opéras européens.

     

    Ces maisons, disaient-elles, étaient les endroits où l’on pouvait voir « leurs films ».

     

    Les architectes qui ne regardaient pas à la dépense, remplissaient les immenses espaces de tableaux et d’objets d’art, de sculptures et de fontaines.

     

    A l’est de Vine Street, sur Hollywood Boulevard, se dressait le fabuleux Pantages Theater, avec l’Egyptian Theater et surtout, un peu plus à l’ouest, mais toujours sur Hollywood Boulevard, le Chinese Theater ( ,).

     

     

     

    Norma Jeane y passa, cette année là et l’année suivante, presque tous ses week-ends.

     

    Elle vit « Little women » (« Les quatre filles du Dr March ») avec Katharine Hepburn et « Grand Hôtel » avec Joan Crawford et Greta Garbo.

     

    Plus que tout, Norma Jeane était frappée par la manière dont Grace et Gladys idolâtraient une blonde incandescente nommée Jean Harlow ( ). La passion de Grace était amplifiée par l’admiration de millions d’américains, et à partir de ce moment là, Norma Jeane devait elle aussi répéter que « Jean Harlow était son actrice préférée ».

     

     

     

    SEPTEMBRE

     

    Norma Jeane entra à l’école élémentaire de Selma Avenue (), où elle était inscrite sous le prénom de Norma Jean.

     

    C’était une simple erreur administrative, mais elle se produisait si souvent qu’il n’est pas difficile d’imaginer Grace et Gladys comparant la petite fille à ses « deux marraines », les actrices Norma Talmadge ( ) et Jean Harlow.

     

     

     

    Au bout d’un certain temps, Gladys, toujours très affectée par la mort de son grand-père et des conséquences sur sa propre santé mentale, pris les choses en main et alla consulter un neurologue, qui lui prescrivit des psychotropes.

     

    A cette époque, l’histoire de ce type de médicaments était toute récente et leurs effets n’étaient pas connus.

     

    De plus, Gladys avait adopté une attitude qui aurait mieux convenu dans un temple : elle errait souvent en lisant pieusement, les Saintes Ecritures.

     

     

     

    sources

    http://www.cursumperficio.net/1933.html

     

     

     

     

     

     

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