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    1940_NJ_portrait_010_1

     

     

    1938

     

     

     

    MARS :

     

    Grace vint voir Norma Jeane chez Ida Martin. Elle lui apprit que sa mère, Gladys, après avoir tenté de s’enfuir de l’hôpital de Norwalk, avait été transférée dans un lieu plus sûr, le Agnew State Asylum, hôpital spécialisé dans les affections mentales, près de San Francisco.

     

     

    Grace MacKee

     

    Gladys aurait reçu un appel de Martin Edward Mortenson, son deuxième mari ; cet appel l’avait complètement désorientée et inquiétée. Gladys le croyait décédé depuis 1929, car un homme porteur du même nom et au passé à peu près identique, mais originaire du Middle West était décédé dans un accident de moto, dans l’Ohio.

     

    Toujours aussi préoccupé du bien-être de Gladys, désireux de subvenir à ses éventuels besoins, Mortenson l’avait recherchée jusqu’à l’hôpital de Norwalk où il avait téléphoné plusieurs fois.

     

    A la fois perplexe et littéralement transportée de soulagement de voir qu’on se souvenait d’elle et qu’on la recherchait, Gladys essaya de quitter l’hôpital de Norwalk pour rejoindre son mari.

     

    Mais l’équipe de soignants avait bien enregistré que Martin Edward Mortenson était décédé en 1929; le récit de Gladys au sujet des coups de téléphone et la tentative d’évasion qui s’en suivit, furent pris comme un grave accès de schizophrénie.

     

    Il fallut lui administrer un traitement plus adapté, que seul l’asile d’Agnew pouvait lui administrer.

     

    Elle y fut déplacée sur le champ. Martin Edward Mortenson et Gladys ne reprirent jamais contact.

     

     

     

    Norma Jeane prit l’annonce de la condition de sa mère comme l’annonce de sa mort; elle ne la verra d'ailleurs que peu de fois à partir de ce moment là. Grace essaya d’adoucir ce moment avec des cadeaux (un costume pour prendre des bains de soleil sur la plage, un nouveau chapeau et trois paires de chaussures).

     

     

    Couple GRACE et GODDARD

     

    JUIN :

     

    Le cousin de Norma Jeane, Jack âgé de treize ans, l’agressa sexuellement.

     

    Ida Mae, cousine de Norma Jeane et sœur de Jack, dira que dans les jours suivants, Norma Jeane eut l’obsession des bains.

     

    Cet incident semble avoir été plus traumatisant que les avances brutales de Doc Goddard, en 1937 et renforça en elle le sentiment de n’être désirée que comme un objet.

     

     

     

    Grace apparut à nouveau pour fêter le douzième anniversaire de Norma Jeane : après avoir dépensé 11$ et 74 cents pour l’achat de la robe de Norma Jeane, et l’extravagante somme de 6$ pour ses cheveux, Grace la maquilla soigneusement et l’emmena pour une séance chez un photographe professionnel:

     

     

    Elle lui remit aussi un album pour y coller ses photos.

     

    Le tapage incessant de Grace à propos de l’apparence physique de Norma Jeane, son obsession à propos de son avenir et même ses cadeaux, tout ceci fut plus subi qu’accueilli avec enthousiasme.

     

    Surtout qu’après ses expériences avec Doc Goddard et Jack, Norma Jeane avait toutes les raisons de se considérer comme le simple objet du plaisir d’autrui.

     

     

      

      

    Mais elle était soumise aux décisions de Grace.

    Celle-ci décidait de l’endroit où elle irait vivre, et financièrement elle en dépendait complètement.

     

    Grace lui annonça que bientôt elle allait quitter les Martin pour retourner vivre à Los Angeles ; elle voulait non seulement avoir l’œil sur le développement de l’adolescente et sur sa carrière à venir, mais aussi la faire entrer dans un lycée qu’elle avait elle-même choisi.

     

     

    Ana Lower

      

    AOUT : 

     

    Grace McKee reprit Norma Jeane de chez Ida Martin et la plaça chez sa propre tante, Ana Lower, 11348 Nebraska Avenue, West Los Angeles. Elle y vivra jusqu'au début des années 40.

     

     

      

      

    Ana Lower tirait ses revenus de la location de bungalows et de cottages modestes qu’elle avait achetés avec son mari (avant leur divorce en 1933) pendant les années 20, et qui étaient situés dans divers endroits du comté de Los Angeles.

     

    Les Goddard occupaient d’ailleurs gratuitement une des maisons d’Ana, sur Odessa Street, à Van Nuys.

     

    Ana Lower vivait dans un appartement en duplex qui lui appartenait. Elle le partageait avec une autre famille à qui elle louait l’étage supérieur.

     

     

     

    L’état de Californie lui versait 30$ par mois pour l’entretien de Norma Jeane Baker (après le malheureux épisode des appels de Mortenson, Grace inscrivit partout Norma Jeane sous le nom du premier mari de Gladys).

     

     

     

     

     

    « Tante » Ana était une femme aux joues rebondies, aux cheveux blancs et dotée d’un cœur de grand-mère

      

      

     

    ( ,).

     

      

      

    Elle était aussi une fervente scientiste, église au sein de laquelle elle avait atteint le degré de « praticienne guérisseuse ».

     

    Généreuse et ouverte, elle se rendait une fois par semaine à la prison de Lincoln Heights ; porté par ses bonnes œuvres et sa dévotion, elle lisait la Bible aux prisonniers.

     

    Seule dans la vie de Norma Jeane, Ana Lower prodiguait un amour d’une pureté totale.

     

    Malgré toute sa gentillesse, Ana Lower était la dernière d’une grande variété de figures maternelles. Elle pouvait envelopper Norma Jeane dans les plis douillets de son amour et la traiter comme la fille qu’elle n’avait jamais eue, mais il y avait un fait que rien ne pouvait changer : comme Gladys, Grace et Ida Martin, son attitude face aux hommes et au mariage avait été modifiée par un divorce.

     

    C’était une époque confuse et ambiguë. Le mariage brisé d’Ana, son allure de veuve respectable et le fait qu’elle soit la plus âgée des tutrices de Norma Jeane, l’empêchaient d’être la confidente dont la fillette avait besoin.

     

    Cette situation était compliquée par la foi d’Ana et par son impact sur Norma Jeane. Ana était une fidèle des plus honnêtes mais elle en était aussi un exemple trop zélé.

     

     

     

     

     

    En ce mois d’août, Norma Jeane assistait aux services de l’Eglise scientiste deux fois le dimanche et une fois en semaine.

     

    Fondée à Boston en 1879 par Mary Baker Eddy, la religion de la Science chrétienne reposait sur un système de thérapeutique métaphysique. La grande majorité de ses adhérents était composée de femmes d’âge mûr, sinon du troisième âge, de classe moyenne et élevée.

     

     

     

    Le pivot de cette doctrine reposait sur le fait que la matière n’était pas réelle, et il n’y avait qu’un Dieu (ou Esprit).

     

     

     

    Le « pieux être humain » était en quête permanente d’un bien-être spirituel, un état où sa chair et son esprit mortels pourraient être maîtrisés.

      

    Dans ses formes les plus absolues, la Science chrétienne niait la réalité des sens tout en reconnaissant un degré de faiblesse, d’humanité susceptibles d’amélioration et de perfectionnement par une pensée adéquate. Nous ne péchons pas, nous ne souffrons ni ne mourrons : nous sommes victimes d’illusions malsaines, qui pouvaient être surmontées par des pensées pieuses et par une attention assidue aux commentaires de Mary Eddy sur les Ecritures.

     

    Pour remplacer les médicaments et les remèdes, la vérité spirituelle devait être affirmée, les erreurs repoussées et la distinction entre l’être absolu et la fragile vie mortelle devait être faite.

     

    Parce qu’elle avait renoncé à toute autre manière de gagner sa vie, Ana Lower était devenue un des « praticiens » officiels de l’Eglise, et à ce titre, pouvait recevoir des clients payants.

     

     

     

    Ana Lower amena Norma Jeane, sans malice mais sans trop se poser de questions, à considérer que seul l’esprit était réel et que celui-ci pouvait être grandi. Mais Norma Jeane avait déjà trouvé depuis longtemps le refuge contre son sentiment d’insécurité : à la fois dans le monde irréel du cinéma et dans le programme de transformation en Jean Harlow que lui avait concocté Grace.

     

    Le type de religion d’Ana, sa sensibilité à la fois victorienne et puritaine, son âge qui impliquait chez quelqu’un de jeune une absence de sexualité, tout ceci n’était pas vraiment approprié aux besoins de Norma Jeane, à son présent d’adolescente, à ses expériences passées.

     

     

     

    SEPTEMBRE :

     

    Norma Jeane entra à la Sawtelle Boulevard School (7th grade) (jusqu’en juin 1939).

     

    C'était un immense immeuble d'un seul étage, au nord de Santa Monica Boulevard.

     

    Les élèves étaient originaires de tout l'ouest de Los Angeles.

     

    Certains arrivaient conduits par leur chauffeur depuis leur demeure de l'enclave de Bel Air, au-dessus de Sunset Boulevard. D'autres venaient des immeubles bourgeois de Los Angeles, et quelques uns, dont Norma Jeane, marchaient depuis un des quartiers pauvres du front ouest de la ville, Sawtelle.

     

    C'était un véritable melting-pot qui comprenait des immigrants japonais, des pionniers des premiers temps de la Californie, des paysans venus, lors de la Crise de 1929, chercher travail et abri au soleil de Californie, des Hispaniques, des Indiens du Mexique et de vieux habitants de Los Angeles, comme Ana Lower.

     

    Pour les habitants de Los Angeles, Sawtelle évoquait avant tout les nombreux bars à bière qui servaient de lieux de rencontre aux ouvriers. Le quartier était synonyme de pauvreté et d'illettrisme.

     

     

     

    Ana Lower n’était ni illettrée, ni sans revenue, pas plus qu’elle n’était au chômage, mais, dès le premier jour de classe, Norma Jeane Baker fut désignée par ses camarades de classe, comme venant « du mauvais côté de la route ».

     

     

     

    Norma Jeane, élève moyenne, suivait des cours réservés aux filles qui ne préparaient pas l’entrée à l’université.

     

    « C’était vraiment une élève moyenne, dira Mabel Ella Campbell, professeur de sciences naturelles, mais elle avait surtout l’air un peu négligée. Ses vêtements la distinguaient des autres filles. En 1938 elle n’était pas très développée physiquement. C’était une gentille fille, mais introvertie, pas très rayonnante ».

     

    Vingt ans après, Marilyn racontera : « J’étais très tranquille et certains gosses m’appelaient la Souris. Pendant ma première année à Sawtelle, je n’avais que les deux robes bleu clair de l’orphelinat. Tanta Ana les avaient rallongées parce que j’avais un peu grandi mais elles ne m’allaient pas du tout.

      

    Je portais surtout des chaussures de tennis parce qu’elles ne coûtaient que 98 cents et des sandales mexicaines qui coûtaient encore moins cher. Je n’étais certainement pas parmi les filles les plus élégantes et on peut dire que je n’étais pas très populaire ».

     

     

     

    Intimidée par son nouvel environnement, gênée par l’uniforme qu’elle traînait jour après jour, sans aucune expérience des autres sinon celle de l’orphelinat, Norma Jeane avait du mal à se faire des amis.

     

    Elle deviendra membre de sécurité de l’école et on lui décernera un certificat « en remerciement pour les services personnels rendus en tant que membre du comité de sauvetage ».

     

     

     

    En cette année, Hollywood produisait de nombreux films d'époque pour aider les gens à oublier le fléau du nazisme qui s'étendait sur l'Europe.

     

     

    LOWER Ana

     

     Née Edith Ana Atchinson.

     

    Tante de Grace McKee.

      

    Date de naissance : 17 janvier 1880, Los Angeles.

     

    Date de décès : 14 mars 1948, Los Angeles.

     

     

     

    Lieu d'habitation : 11 348 Nebraska Avenue, Sawtelle, West Los Angeles :

     

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    Exercice : elle tirait ses revenus de la location de bungalows et de cottages modestes qu'elle avait achetées avec son mari, Edmund H.Lower, pendant les années 20, dans divers endroits du comté de Los Angeles.

     

    Elle percevait aussi un petit salaire grâce à sa fonction de conseillère pour l'Eglise de la Science chrétienne.

     

     

     

    Portrait :

     

    ,

     

     

     

    Histoire

     

    En 1933, elle divorça de son mari Edmund H.Lower qui avait des problèmes d'alcoolisme (il mourut en 1935). Le divorce lui accorda la propriété de deux maisons dans le quartier dans lequel elle vivait

    (dont celle où elle habitait).

     

    Dans la maison de Nebraska Avenue où elle vivait, il y avait, à l'étage, un appartement de quatre pièces qu'elle louait.

     

    L'autre maison qu'elle possédait était située à Odessa Avenue, à Van Nuys :

     

    ,; elle la louait à sa nièce, Grace McKee.

     

     

     

    Entre 1937 et 1942 Norma Jeane vécut chez elle par périodes et passa beaucoup de temps avec elle.

     

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    En 1942, elle confectionna la robe de mariée de Norma Jeane et la conduisit à l'autel.

     

    Quand Norma Jeane se brouilla avec Jim Dougherty, elle se réfugia chez Ana Lower,

    et vécut dans un petit appartement que celle-ci possédait en dessous de chez elle.

     

    Quand Gladys vint vivre chez elle, elle logea dans une grande pièce au rez de chaussée;

    Norma Jeane partageait le reste de l'étage avec Ana.

     

     

     

     

    Lettre à Marilyn du 23 octobre 1944 :,,,,.

     

     

     

    Le 14 mars 1948, elle décéda d'une grave déficience cardiaque.

     

    Elle fut incinérée quatre jours plus tard et ses cendres furent inhumées au Westwood Memorial Park:.

     

     

     

     sources CURSUM PERFICIO

    http://www.cursumperficio.net/1938.html

     

     

     

     

     

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