• 1955 bis complet

     

     

    1955

     

     

     

    JANVIER :

     

    Le vendredi 7 janvier : Milton Greene réunit une conférence de presse avec quatre-vingt journalistes, quelques amis et

     

    plusieurs partenaires potentiels chez Frank Delaney (,), un de ses avocats (les avocats Frank Delaney, Irving Stein et Lloyd Wright travaillèrent avec Milton Greene à la création des Marilyn Monroe Productions), sur la 64ème Rue.

     

    Marilyn n'avait pas été vue en public depuis plus de trois semaines, et la curiosité des journalistes était à son comble

     

    (,).

     

     

     

    Les journalistes Dorothy Kilgallen et Walter Winchell, hostiles à Marilyn, furent les seuls absents.

     

     

     

    Elle annonça elle-même officiellement la création de la maison de production Marilyn Monroe Productions, dont elle était présidente avec 51% du capital, et Milton Greene le vice-président avec 49% du capital.

     

     

     

    Lorsqu’on lui demanda comment elle entend concilier cela avec la Fox, Delaney répondit qu’elle n’était plus sous contrat avec la Fox et qu'elle envisageait de travailler pour la télévision.

     

    La Fox convoquera une conférence de presse et annoncera que Marilyn était bel et bien encore sous contrat avec le studio et qu’elle leur devait encore quatre ans.

     

     

     

    A la réception qui suivit l'annonce de la création de sa maison de production, elle était vêtue d’une robe de satin blanc et d’un manteau d’hermine (crées par le couturier Norman Norell) et portait des boucles d'oreilles de chez Van Cleef & Arpels, les

     

    premiers véritables diamants qu'elle porta (,,).

     

     

     

    A cette soirée assistèrent entre autres Elsa Maxwell (,), le dramaturge Sidney Kingsley, le

      

     

    compositeur Richard Rodgers (ami de Milton Greene), Janet Leigh et Tony Curtis, et Marlène Dietrich

     

    (,

     

     ,), qui proposa à Marilyn de passer chez elle, sur Park Avenue, plus tard dans la soirée, pour prendre un verre.

     

     

     

    Marilyn fêta l’événement le soir, avec les Greene au Copacabana Club, un night-club où se produisait Frank Sinatra. Celui-ci les emmena dîner au « Club 21 ». Ils passèrent ensuite chez Marlène Dietrich.

     

     

     

    Frank Delaney, en annonçant que Marilyn n’était plus sous contrat avec la Fox, n’avait évidemment pas parlé à la légère.

     

    Il avait calculé avec soin le nombre de jours de mise à pied dont Marilyn avait été l’objet depuis le début de 1954, de même qu’il avait vérifié la date à laquelle la Fox était tenue de renouveler son contrat pour « There's no business like show business » et pour « The seven year itch».

     

    En tardant à renouveler la signature du contrat et à mettre par écrit la promesse verbale d’une prime de 100 000$ pour « The seven year itch», le studio s’était légalement mis dans ses torts.

     

    Delaney mit aussi en avant le fait qu’il semblait légalement impossible que Charles Feldman soit l’agent de Marilyn et le producteur du film (« The seven year itch») sans qu’il y ait eu consentement préalable de Marilyn. Légalement, ce dernier point qui n’avait fait l’objet d’aucun document écrit, faisait de « The seven year itch», une production à part. C’est pourquoi Delaney n’avait pas tort lorsqu’il disait que la production de « The seven year itch » mettait un terme au contrat de 1951 entre Marilyn et la Fox.

     

    Comme il fallait s’y attendre, il y eut une levée de boucliers à la fois de la part de la Fox et de Milton Greene.

     

    Les studios commencèrent par menacer Marilyn d’une mise à pied. Vaine menace, car dans la mesure où le tournage de « The seven year itch » n’était pas officiellement terminé et que la production avait encore besoin de Marilyn pour les dernières prises qui devaient avoir lieu en janvier à Hollywood, cette dernière continuait à percevoir son cachet hebdomadaire. La Fox annonça aussi qu’elle était décidée à prendre d’autres sanctions si Marilyn ne se présentait pas pour le tournage de son prochain film « How to be very, very popular », dans lequel elle était censée jouer une strip-teaseuse, ce qu’elle n’avait nullement l’intention de faire.

     

     

     

    Le dimanche 9 janvier : elle s’envola pour Hollywood en compagnie de Milton Greene, pour faire les dernières prises de « The seven year itch », en studios. Elle passa le dimanche soir chez elle à Doheny Drive, et se présenta, le lendemain, lundi 10 janvier, à 10 heures, au studio.

     

    On lui demanda de revenir le lendemain pour terminer un travail publicitaire dans la galerie de portraits. Milton Greene était d'accord, puisque ce travail était en relation avec « The seven year itch ». Mais le studio la convoqua également pour « des essayages ».

     

     

     

    Le mardi 11 janvier, Marilyn et Milton Greene assistèrent au show de Sammy Davis Jr au Ciro's, un night-club de Los

     

    Angeles (,,,,,).

     

     

     

    Le mercredi 12 janvier : elle travailla dans la galerie de portraits jusqu'à 16 heures et accepta de terminer la séance le lendemain. On lui apporta la convocation pour les essayages de costumes en vue du tournage de « How to be very, very popular » pour le lendemain matin, à 10 heures 30.

     

     

     

    Le jeudi 13 janvier : Marilyn arriva au studio et gagna directement sa loge. Des assistants la coiffèrent et la maquillèrent pour le rendez-vous de 13 heures dans la galerie de portraits. Mais Marilyn ne s’y rendit pas.

     

    Craignant qu'elle ne prenne la fuite avec Milton Greene, la Fox lui ordonna de se présenter le samedi 15, à Nunnally Johnson (scénariste de « How to be very, very popular »), pour le travail de pré production.

     

     

     

    Le samedi 15 janvier : Marilyn partit pour New York. La Fox la suspendit pour ne pas s'être présentée au studio.

     

     

     

    Joe DiMaggio la suivit de peu, et s'installa à New York.

     

     

     

    Marilyn, elle, s’installa au Gladstone Hotel, 52ème rue, près de Lexington.

     

    Elle y emménagea le mercredi 19 janvier, aidée par DiMaggio. Sam Shaw, son ami photographe, qui connaissait les propriétaires de l'hôtel, avait tout arrangé pour qu'elle puisse s'y installer.

     

    Milton Greene lui avait loué une suite qu’elle habitera jusqu’en mars, jusqu’à son installation au Waldorf Astoria.

     

    Ainsi elle pourrait recevoir les journalistes, donner des interviews et profiter de tous les loisirs qu’offrait New York.

     

    Elle serait aussi plus près du studio de Milton, 480 Lexington Avenue, et où réunions de travail (,;

     

     ,) et séances de photo étaient fréquemment programmées (-

      

      

     

     ,,,-,-

     

     ).

     

     

     

    A cette époque elle vivait à New York la semaine, et passait ses week-ends chez les Greene, dans le Connecticut.

     

    Les Greene l’introduisirent dans leurs nombreux cercles professionnels et autres.

     

     

     

    A Manhattan, l’avocat-conseil des Marilyn Monroe Productions, Irving Stein, travaillait d’arrache-pied. Homme intègre, Stein était un vieil ami de Frank Delaney, l’avocat de Greene, qui l’avait fait entrer aux Marilyn Monroe Productions.

     

    Il ne ménageait pas sa peine bien qu’il ne fût pas toujours payé régulièrement. Car jusqu’à ce que Milton Greene hypothèque sa maison du Connecticut, ce printemps-là, pour parer au plus pressé et couvrir les frais généraux (comme le loyer de Marilyn à New York), la compagnie ne disposait d’aucun capital.

     

    Au cas où la Fox intenterait un procès à Marilyn, Stein lui conseilla de devenir résidente du Connecticut, où, autre avantage, l’impôt sur le revenu n’existait pas.

     

    C’est ainsi que fin janvier, elle fit une demande de permis de conduire et s’inscrit sur les listes électorales du Connecticut.

     

    Tout aussi capitale, Irving Stein l’avait compris, était la relation de Marilyn avec DiMaggio. Celui-ci lui avait rendu visite à New York pendant les vacances de Noël et avait passé au moins une nuit avec elle à l’hôtel. D’un point de vue stratégique cette relation pouvait devenir un handicap ou au contraire un atout pour la compagnie, car de toute évidence, Marilyn était encore

     

    dépendante de DiMaggio ().

     

     

     

    Lorsque Milton et Marilyn se rendirent à Boston le dimanche 23 janvier pour rencontrer un partenaire éventuel (Henry Rosenfeld ), Joe DiMaggio se présenta à l’improviste à l’hôtel, et Marilyn laissa Milton en plan pour aller passer cinq jours chez le frère de Joe, Dominic, à Wellesley, en banlieue de Boston (Massachusetts).

     

    Les DiMaggio dînèrent ensemble le mardi 25 janvier ,,.

     

    Marilyn lui demandera souvent conseil, l’écoutera et suivra ses directives, notamment quand il lui conseilla de renégocier son contrat avec la Fox.

     

     

     

    Henry Rosenfeld était un riche fabricant de prêt-à-porter ; à cette époque il était à Boston pour affaires. Il avait diversifié ses activités professionnelles et Milton Greene espérait bien le convertir à la production cinématographique.

     

    Rosenfeld fut séduit par Marilyn, mais il n'était pas le gros investisseur dont Greene avait désespérément besoin.

     

    Il refusa de cautionner financièrement les Marilyn Monroe Productions.

     

     

     

    Joe et Marilyn rentrèrent à New York et Milton Greene, défait, rentra dans le Connecticut.

     

    Joe apprit son élection au Base-ball Hall of Fame :.

     

     

     

    Milton Greene s’occupait de la valorisation financière du principal capital de la société, préparait des projets de film et travaillait avec son équipe d’avocats à renégocier le contrat de Marilyn avec la Fox.

     

     

     

    Marilyn se retrouva à court d’argent, et Milton Greene pensa qu’elle devait continuer à mener sa vie de star ; il hypothéqua jusqu’à son dernier sou.

     

     

     

    En ce début d’année, Marilyn passa un week-end dans le Connecticut chez Fleur Cowles, du magazine Look, qui travaillait avec Milton Greene. Elle y rencontra l’humaniste Bertha Spafford-Vester : .

     

     

     

    Le mercredi 26 janvier, Marilyn fit une interview au Gladstone Hotel (,,,) avec le journaliste George Carpozi Jr et le photographe George Miller, puis se promena dans Central Park avec le

     

    photographe (,,).

     

     

     

    FEVRIER :

     

    Le mardi 1er février : Sam Shaw, son ami et photographe, l'emmena à un dîner offert par Paul Bigelow.

     

    Milton Greene s'invita avec eux. Ce soir-là, Marilyn était assise face à Cheryl Crawford, un des plus grands producteurs de Broadway, qui avait fondé avec Elia Kazan et Robert Lewis, l'Actors Studio. Cheryl Crawford reprocha à Marilyn sa conduite déplorable avec un très bon ami à elle, un homme d'une formidable intégrité nommé Charles Feldman.

     

    Marilyn lui expliqua pourquoi elle avait quitté la Famous Artists : Charles Feldman, peu désireux de mettre en danger sa place au sein de la Fox, ne s'était pas suffisamment battu pour elle. Ses objections se limitaient à Feldman en tant qu'agent; elle insista sur le fait qu'elle avait le plus grand respect pour Feldman en tant que producteur.

     

    Cheryl Crawford fut charmée, fascinée et impressionnée par Marilyn; elle lui proposa de discuter de ses problèmes de jeu d'acteur avec le directeur artistique et professeur principal de l'Actors Studio, Lee Strasberg.

     

     

     

    Le vendredi 4 février : Marilyn se présenta à l'Actors Studio. Elle y retrouva Elia Kazan qui la présenta à Lee Strasberg.

     

    Marilyn, enthousiasmée par sa rencontre avec Strasberg qui acceptait de lui donner des cours particuliers, avait désormais de nombreux projets. Elle dût d'abord trouver un psychanalyste et organiser son emploi du temps pour les cours privés avec Lee Strasberg. Elle décida aussi de trouver un endroit plus permanent pour vivre.

     

    Milton Greene la mit en contact avec le Dr Margaret Hohenberg, sa propre psychanalyste (il avait été suivi par elle quelques années auparavant, avant 1953).

     

     

     

    Mi-février : elle fréquenta le cabinet du psychiatre Margaret Hohenberg, à raison de deux séances le matin, et trois séances l'après-midi par semaine.

     

    Au cours de ces séances, qui dureront jusqu’en 1957, Marilyn travailla sur le fait d’accepter les traumatismes de son enfance, son manque d’estime de soi, sa quête obsessionnelle de l’approbation des autres, son incapacité à nouer des amitiés durables et sa peur d’être abandonnée.

     

     

     

    Ces séances étaient programmées en fonction du travail de Marilyn avec Strasberg. La mardi et le vendredi matin, elle allait à l'Actors Studio afin d'assister à l'atelier de Lee (,,

     

     ,,;,;,).

     

    Trois soirs par semaine, elle travaillait avec Strasberg chez lui et souvent restait dîner avec la famille.

     

    Elle ne tarda pas à se joindre à l'une des classes privées de Lee, qui se réunissait quatre heures par semaine, dont deux consacrées à des exercices de mémoire sensorielle et deux au travail de la scène.

     

    Leur rencontre marqua le début d’une relation personnelle et professionnelle capitale pour Marilyn et qui dura jusqu’à sa mort.

     

    Elle vécut une grande amitié avec un de ses plus fervents fans, James Haspiel (,,

     

     ), rencontré lors du tournage de « The seven year itch ». Elle le laissa venir chez elle et accepta sa compagnie

     

    quand elle sillonnait New York (,,,).

     

    Il l’aida à faire ses achats chez Wheelan’s, l’un de ses drugstores préférés, au coin de Lexington Avenue et de la 93ème Avenue.

     

     

     

     

     

     

    Elle rencontra également le photographe George Barris, qui travaillait également sur les extérieurs de « The seven year itch », et plus particulièrement sur la fameuse scène de la bouche de métro.

     

    Il prendra des photos d’elle, quelques semaines avant sa mort en 1962.

     

     

     

    A cette époque elle lisait énormément, depuis les sonnets de Shakespeare jusqu’aux romans de Colette.

     

     

     

    L'écrivain Truman Capote la présenta à l’actrice anglaise Constance Collier, éminent professeur d’art dramatique qui ne travaillait qu’avec des stars (Audrey Hepburn, Vivien Leigh).

     

    Marilyn travailla quelque temps avec elle.

     

     

     

    Le samedi 26 février, Marilyn assista à la soirée d’anniversaire de Jackie Gleason, avec DiMaggio, au Toot’s Shor de New

     

    York (,;;,,;

     

     ).

     

     

     

    Le lundi 28 février : Irving Stein (l’avocat des Marilyn Monroe Productions) se présenta à l’hôtel Gladstone pour une réunion de travail avec Marilyn; ils devaient discuter de la meilleure tactique à adopter pour négocier un nouveau contrat avec la Fox ; Marilyn souhaita en parler à Joe DiMaggio.

     

     

     

    Marilyn assista à la présentation de la soirée organisée par Mike Todd et le cirque Ringling Brothers Circus (), au Madison Square Garden, au profit de la Fondation pour l’arthrose et les affections rhumatismales qui aura lieu le 30 mars

     

    (,).

     

     

     

    MARS:

     

    Le mercredi 9 mars : première de « East of Eden », au Astor Theater de New York () ; elle se porta volontaire

     

    pour servir d’ouvreuse (,). A cette soirée furent présents, entre autre, son agent new-yorkais de la MCA

     

    Jay Kanter (), Milton Greene (,,), Sammy Davis Jr

     

     

     

    (),,le journaliste Earl Wilson () et l’animateur Milton Berle

     

    (,).

     

    La soirée était organisée au profit de l’Actors Studio, qui avait désespérément besoin d'un lieu à lui. Cette collecte devait servir à acheter une ancienne église grecque.

     

    Après la projection, elle se rendit à une réception (,,) durant laquelle les membres du Studio et ses partisans voulaient tous rencontrer la plus récente adepte de Strasberg.

     

    Au cours de cette soirée, Marilyn rencontra Arthur Miller accompagné de sa sœur, la comédienne Joan Miller Copeland.

     

    C’est Miller qui l’aborda et ils parlèrent un moment. Quinze jours plus tard, Miller appela Paula Strasberg pour lui demander le numéro de téléphone de Marilyn. Ils se revirent plus tard, à partir du printemps, chez les Rosten, et leur liaison commença.

     

    A cette époque, Miller, après le succès de « Death of a salesman » (« Mort d'un commis-voyageur ») et « The crucible » (« Les sorcières de Salem »), écrivait une pièce en un acte « A view from the bridge » (« Vu du pont »), qui devait être présentée à Broadway à l'automne en même temps qu'une autre pièce en un acte qu'il venait de terminer.

     

     

     

    A en croire Lee Strasberg et le Dr Margaret Hohenberg, l’enfance chaotique de Marilyn, son incapacité à entretenir une amitié durable, sa hantise de se faire manipuler puis rejeter par les autres, son besoin de contenter tout le monde n’étaient pas nécessairement des éléments négatifs : ils pouvaient lui fournir en partie une expression et une technique artistiques nouvelles. Mais la pression était trop forte, les gageures trop nombreuses, les responsabilités professionnelles trop lourdes. Il lui avait fallu du temps pour partir à la découverte d’elle-même (c’est la raison pour laquelle elle avait quitté Hollywood), mais autour d’elle tout n’était qu’urgence. Cela fut évident presque immédiatement. Elle devint tendue, agitée, incapable de dormir. On fit venir un médecin, le Dr Philip Shapiro, qui lui prescrivit des sédatifs et des barbituriques et lui conseilla d’espacer les séances de psychanalyse, ses sorties et ses réunions de travail pendant quelques semaines.

     

    Le vendredi 11 mars : elle assista, en compagnie de Milton Greene (,,) à une

     

    soirée donnée en l'honneur du Friars Club de New York au Waldorf Astoria () avec Milton Berle en maître de

     

    cérémonie (,,,).

     

    Sammy Davis Jr (,) et Dean Martin faisaient partie des invités

      

      

    (,

     

     ,,).

     

     

     

     

     

     

     

    Le lundi 14 mars : la Fox envoya à Frank Delaney, l'avocat des Marilyn Monroe Productions, trois chèques d'un montant qui couvrait les semaines précédant la suspension de Marilyn. Delaney les renvoya. A partir de ce jour, la Fox refusa de continuer à traiter avec lui et annonça son projet de repousser la sortie de « The seven year itch » jusqu'en 1956.

     

     

     

    Elle fit de photos pendant une semaine avec le photographe Ed Feingersh, qui la photographia dans le métro à Grand Central

     

    Station ( ,,, ), chez Brooks

     

    (,,,) pour essayer les costumes pour la

     

    soirée du 30 mars au Madison Square Garden, au restaurant Costello(,,

     

     ), à l’Ambassador Hotel (,,;;,;

     

     ,) au théâtre Morosco, au restaurant El Morocco et chez Elizabeth Arden

      

    (,

     

     ,).

     

     

     

    Elle fit la tournée des librairies du Lower Manhattan et acheta plusieurs livres dont « Ulysse » de James Joyce, la biographie de Gertrude Lawrence par son mari Richard Aldrich, « Lettres à Terry » et « Lettres à Mrs Patrick Campbell » de George Bernard Shaw, et « Les anges déchus » de Noël Coward, qui se jouait à Broadway cette année là.

     

     

     

    Le jeudi 24 mars : elle assista à la première de la pièce « Cat on hot tin roof » (,,,)

     

    de Tennessee Williams, mise en scène par Elia Kazan, en compagnie des Greene (,,

     

     ).

     

    Ils dînèrent ensuite au restaurant El Morocco.

     

     

     

    Le mercredi 30 mars : Marilyn assista à la soirée organisée par Mike Todd et le cirque Ringling Brothers Circus, au Madison Square Garden, au profit de la Fondation pour l’arthrose et les affections rhumatismales.

     

    Elle fit une entrée triomphale vêtue d’un collant très sexy brodé de paillettes et de plumes, sur le dos d’un éléphant peint en

     

    rose (), nommé Karnaudi, devant 18 000 personnes ().

     

    Elle fut prise en photo par le photographe Ed Feingersh (;;;

     

     ,).

     

    Ce fut Milton Berle (,) qui anima la soirée. Milton Greene était également présent ().

     

     

     

    Le jeudi 31 mars, Marilyn visita le bateau Uss Bennington (,,).

     

     

     

    AVRIL :

     

    Marilyn quitta le Gladstone Hotel et s’installa au n° 2728 Waldorf Tower, dans un trois pièces au vingt-septième étage (loué par Milton Greene à l’actrice anglaise Leonora Corbett pour la somme de 1000$ par semaine).

     

    L'appartement était décoré en bleu et or, avec des touches de blanc.

     

     

     

    Milton paya la location de la suite, la garde-robe et les séances de psychanalyse (125$ par semaine), les soins de beauté et la note de l’hôpital psychiatrique où séjournait toujours Gladys Baker (100$ par semaine). Il lui acheta aussi une Thunderbird de

     

    sport noire ().

     

     

     

    C’était l’agence d’Arthur Jacobs qui s’occupait de la publicité des Marilyn Monroe Productions, tandis que Rupert Allan, attaché de presse travaillant dans cette même agence, s’occupait de la publicité personnelle de Marilyn (et s’en occupera jusqu’en 1960).

     

    Arthur Jacobs et ses associés de la côte Est et Ouest (John Springer et Lois Weber à New York ; Rupert Allan et Patricia Newcomb à Los Angeles) étaient chargés de trier les lettres qui arrivaient par centaines chaque semaine, pour solliciter la présence de Marilyn à des galas, des dîners de charité ou des interviews.

     

    Marilyn qui ne voulait pour rien au monde interrompre ses séances chez le Dr Hohenberg et avec Lee Strasberg, limita les rencontres avec les journalistes et les séances photo au minimum.

     

     

     

    Charles Feldman, conscient de la situation dans laquelle se trouvait Marilyn, envoya un de ses agents à New York, pour savoir si elle serait intéressée pour jouer dans « The sleeping prince » avec Richard Burton, au cas où il en achèterait les droits. Marilyn fut d'accord mais ne souhaita pas retourner à la Famous Artists. Elle désigna alors la MCA, rivale de Feldman, pour la représenter dans ses discussions avec la Fox.

     

     

     

    Pour Milton Greene, le meilleur moyen d’assurer leur indépendance était de compter sur Lew Wasserman, directeur de la MCA, pour assurer la distribution des films de Marilyn, produits par les Marilyn Monroe Productions, et donc, par la même, d’abandonner Charles Feldman.

     

    La rupture de son contrat avec Feldman la contraignit à rembourser l’avance des 23 000$ qu'il lui avait versé pour couvrir les frais occasionnés par la recherche d’un nouveau contrat, les dépenses de salaire de Natasha Lytess et d’autres besoins professionnels. Feldman mettra cinq ans à récupérer la somme.

     

    La MCA continuera de représenter Marilyn après la liquidation des Marilyn Monroe Productions, jusqu’en 1962, où elle choisira l'avocat Milton Rudin pour la représenter.

     

     

     

    Le vendredi 8 avril :

     

    Marilyn participa à une émission de télévision en direct « Person to person », animée par Edward R. Murrow sur CBS.

     

    L’émission avait été soigneusement préparée pendant des semaines de travail intense (,

     

     ,), en dépit de l’ambiance décontractée qui semblait régner sur le plateau.

     

    Le tournage eut lieu chez les Greene dans leur maison de Weston, Connecticut.

     

    Marilyn traversa une crise d’angoisse avant l’émission, car elle pensait que son maquillage trop léger et ses vêtements trop

     

    simples la faisaient paraître insignifiante à côté d’Amy Greene (,,,

     

     ).

     

    Marilyn fut nerveuse pendant le tournage et ne fut pas satisfaite du résultat (,,

     

     ,).

     

    Au cours de cette émission, Marilyn rendit hommage à tous ceux qui l’avait aidé dans sa carrière, notamment John Huston, Billy Wilder, Natasha Lytess et Michael Tchekhov.

     

     

     

    Le mardi 26 avril, elle participa à la Newspaper Public Convention (ou Banshee Luncheon) au Waldorf Astoria

     

    (), à laquelle participaient également Milton Berle (,,),

     

    J.Edgar Hoover () et la journaliste Hedda Hopper ().

     

     

     

    Fin avril : elle assista aux obsèques de Constance Collier, décédée à soixante-dix-sept ans, avec qui elle avait suivi des cours en février. Les funérailles eurent lieu au Universal Funeral Home, à quelques blocs du Waldorf Astoria.

     

    Truman Capote était assis à côté de Marilyn.

     

     

     

    Elle fut invitée par Eli Wallach et Anne Jackson, tous deux de l'Actors Studio, à une fête, au cours de laquelle elle rencontra à nouveau Arthur Miller.

     

     

     

    Printemps :

     

    La première séance de travail de Marilyn avec Lee Strasberg eut lieu ce printemps, dans l’appartement des Strasberg, au 225 86th Street ; elle ne participera aux cours de l’Actors Studio que lorsqu’elle se sentira prête, en mai 1955.

     

    Celui-ci prit entièrement Marilyn sous son aile, s’arrogeant le rôle de gourou, au grand dam de Milton Greene.

     

    Lee partageait totalement le ressentiment de Marilyn à l’égard des studios de cinéma et de la Fox en particulier.

     

    Parce qu’elle était trop intimidée pour participer aux séances de groupe, Marilyn avait été invitée à travailler en privé chez Strasberg.

     

    Le photographe Sam Shaw et sa femme dînèrent plusieurs fois avec Marilyn et Joe DiMaggio. Lorsque Marilyn déclara qu’elle s’intéressait à la poésie, Sam Shaw organisa une rencontre avec ses amis, Norman et Hedda Rosten.

     

    Norman Rosten, poète et romancier, était un ancien camarade d’université d’Arthur Miller. Il sera l’une des rares personnes à qui Marilyn montrera ses propres poésies.

     

    C’est ainsi que se noua entre eux une solide amitié qui durera jusqu’à la mort de Marilyn. Norman jouait le rôle de mentor culturel à New York, quant à Hedda elle deviendra plus tard la secrétaire de Marilyn.

     

    Les Rosten furent tout de suite conquis par Marilyn, par sa simplicité et sa timidité.

     

     

     

    A cette époque, Marilyn était suivie, à New York, par les « Marilyn Six » (,,

     

     ), un groupe de jeunes fans. Ils s’étaient connus sur le tas, chacun s’apercevant qu’il n’était pas le seul à faire le guet à la sortie des immeubles d’habitation ou des bureaux où elle se trouvait. James Haspiel ne se mêlait pas souvent à eux.

     

     

     

    Marilyn finit par passer moins de temps avec les Greene. Son besoin de sécurité étant rempli, elle passa les week-ends et les fêtes chez les Strasberg ; elle partagea leurs repas, passa de nombreuses nuits chez eux les soirs où elle se sentait seule et ne pouvait dormir, et les accompagna dans leur résidence secondaire de Fire Island.

     

    Les années passant, Marilyn, par ses élans de générosité, les récompensera de leur hospitalité.

     

    C’est chez les Strasberg que Marilyn rencontra Ralph Roberts, acteur, étudiant lui aussi à l’Actors Studio, ami de la famille Strasberg et masseur attitré de Susan Strasberg (la fille de Lee et Paula Strasberg).

     

    Bien que très attentionnés, la famille Strasberg était loin d’être la famille d’accueil idéale pour Marilyn. Lee était d’un naturel coléreux et Paula piquait souvent des crises de nerfs au cours desquelles elle menaçait de se suicider.

     

    Tout tournait autour de Lee, de ses états d’âme, de ses rêves de ses ambitions et de ses névroses. Père de famille négligent malgré lui, il accordait à Marilyn toute l’attention qu’il refusait à ses enfants. Il agissait ainsi car il était persuadé que Marilyn recelait au fond d’elle-même un talent brut et inexploré. Il existait un lien fondamental entre eux : le besoin d’être respectés par la masse au-dessus de laquelle ils avaient réussi à s’élever.

     

    Il y avait aussi, naturellement, un autre point commun entre eux, le goût pour la culture russe à laquelle Marilyn avait été initiée par Morris Carnovsky et Phoebe Brand (de l'Actors Laboratory), Natasha Lytess et Michael Tchekhov.

     

    La Méthode de Strasberg, les pièces et la poésie russe qu’il utilisait pour ses exercices, s’inscrivaient pour Marilyn dans la continuité. Arthur Miller, dont les sympathies politiques étaient proches de celles de Strasberg, faisait lui aussi partie de ce cercle. Sa sympathie pour les marginaux et les parias avait conduit Marilyn à s’attacher et même à s’identifier aux personnages des dernières pièces de Miller. Ainsi donc, Lee Strasberg et Arthur Miller formaient deux moitiés complémentaires, d'un côté celle du père et de l’amant, de l'autre, celle du professeur et du guide.

     

     

     

    MAI :

     

    La sortie «The seven year itch » fut annoncée pour début juin.

     

    Elle passa une soirée au El Morocco où elle dansa avec l’écrivain Truman Capote (,,

     

     ).

     

     

     

    Marilyn commença les cours à l’Actors Studio le mardi et le vendredi (,,;

     

     ).

     

    Les acteurs présentaient une scène au groupe d'étudiants, puis expliquaient ce qu’ils essayaient d’exprimer à travers elle. Toutes les personnes présentes, élèves et spectateurs, étaient libres de commenter, encourager ou critiquer. Puis Lee Strasberg s’exprimait à son tour.

     

    L’Actors Studio enseignait la Méthode, une technique dramatique qui reposait sur la mise au jour des émotions, qui s’inspirait de l’enseignement de l’acteur et metteur en scène, Stanislavski.

     

    Un aspect fondamental de la Méthode était la libération de l’acteur grâce à la psychanalyse.

     

    Lee Strasberg sera le seul professeur d’art dramatique de Marilyn à croire en elle en tant qu’actrice de théâtre, mais en dépit de nombreuses années où elle étudia la Méthode et des multiples contacts de Strasberg dans le monde du théâtre, Marilyn n’eût jamais de rôle sur scène pour elle.

     

    Néanmoins, elle était bien plus une actrice de cinéma que de théâtre ; elle était en effet incapable de supporter les aléas des jours « avec » et des jours « sans », sans aucune possibilité de rejouer la scène.

     

    A l’Actors Studio, elle interprétera plusieurs scènes de pièces célèbres dont « Anna Christie » (avec Maureen Stapleton) d’Eugene O’Neill (que Marilyn avait jadis étudié avec Natasha Lytess), « L’esclave aux mains d’or » de Clifford Odets,

     

    « A streetcar named Desire » de Tennessee Williams.

     

     

     

    C'est à partir de cette période qu'elle s’éloigna radicalement de Natasha Lytess, restée à Los Angeles.

     

     

     

    Elle passa du temps à Coney Island (,) et à Long Island (près de New York City), avec Arthur

     

    Miller ().

     

    JUIN :

     

    Le mercredi 1er juin, Marilyn, accompagnée de Joe DiMaggio, apparut à la première de « The seven year itch » ()

     

    au Loew’s State Theater () de Times Square, à New York (,,

     

     ,,;,,,).

     

    Le théâtre, pour marquer l’événement, reçut une affiche de près de seize mètres de haut, représentant Marilyn, la jupe

     

    retroussée (,,).

     

    De nombreuses personnalités assistèrent à la projection, dont Grace Kelly, Henry Fonda, Tyrone Power, Margaret Truman, Eddie Fisher, Judy Holliday et Richard Rodgers, et des milliers de fans se rassemblèrent sur Broadway, dans l'espoir de l'apercevoir.

     

     

     

    Marilyn fêta en même temps ses vingt-neuf ans, à la réception donnée au Toots Shor’s (restaurateur et ami de DiMaggio),

     

    après la présentation du film (,).

     

    Tout le monde l'avait adoré dans le film, mais elle ne pouvait se réjouir de sa réussite, car Strasberg l'avait conduite à critiquer violemment tout ce qu'elle avait accompli à Hollywood. Tous s'attendaient à ce qu'elle soit fière d'elle ce soir-là, mais la première avait produit sur elle l'effet opposé.

     

    Elle se disputa avec Joe DiMaggio, qui ne comprenait rien à ce qui se passait, et elle quitta la fête. Sam Shaw la raccompagna.

     

     

     

    A cette époque, et alors que peu de gens étaient au courant, Marilyn passait de plus en plus de temps avec Arthur Miller ; ensemble ils faisaient de longues promenades dans Lower Manhattan, dînaient chez les Rosten ou, de façon plus intime, au Waldorf.

     

     

     

    Le vendredi 3 juin : sortie officielle de « The seven year itch » (,,

     

     ,).

     

    Le film sera le plus gros succès de l’été, générant une recette brute de près de 5 millions de $ (4 millions et demi) et atteignant les sommets de 6 à 15 millions de $ à la fin de sa première sortie.

     

    En tant que producteur et metteur en scène, Billy Wilder empocha un demi million de $, plus un pourcentage sur la recette, et l’agent et co-producteur de Marilyn, Charles Feldman toucha lui 318 000$, plus un pourcentage sur la recette. Dans l’immédiat, Marilyn attendait toujours ses 100 000$, et elle ne reçut que son cachet hebdomadaire.

     

     

     

    Pour Milton Greene et ses avocats, c’était le moment où jamais de négocier âprement un nouveau contrat avec la Fox, sans lequel ils savaient qu’ils ne pourraient plus continuer à fonctionner bien longtemps, ni acheter les droits des œuvres originales ou se lancer dans la production. De plus, ils avaient compris que la Fox avait intérêt à garder son meilleur produit et à ne pas se le mettre à dos.

     

     

     

    Le mardi 7 juin, Marilyn se rendit à Broadway voir la pièce « Damn Yankees » (,,).

     

     

     

    Le lundi 27 juin, Marilyn se rend au National Theater de Broadway pour y voir la pièce « Inherit the Wind » ().

     

     

     

    Le mardi 28 juin : parution d’un article de Dorothy Kilgallen dans le New York Journal American dans lequel la journaliste déclara que Lee Strasberg avait supplanté Milton Greene et pris la place du mentor dans la vie de Marilyn.

     

    Cette déclaration causa une grave tension au sein des Marilyn Monroe Productions.

     

     

     

    Marilyn passa du temps chez Richard Rodgers, un ami et voisin des Greene, à Weston (,

     

     ,,,,,). 

     

     

     

    JUILLET :

     

    Aux alentours du vendredi 1er juillet, Milton Greene insista pour que Marilyn le suive, lui et sa femme Amy, en Italie, où ils partaient faire un voyage. Mais Marilyn refusa catégoriquement de quitter New York, déclarant que ses cours, son analyse et les sorties prévues à Broadway l’en empêchaient.

     

    De plus, elle avait accepté une invitation des Strasberg pour aller passer les week-ends avec eux dans leur maison de Fire Island, près de Long Island.

     

    A cette époque, elle devint de plus en plus dépendante de Lee et Paula Strasberg.

     

     

     

    Sortie du reportage photo d'Ed Feingersh, réalisé en mars 1955 « Un jour dans la vie de Marilyn » pour le magazine Redbook.

     

     

     

    AOUT:

     

    Le samedi 6 août : Marilyn se rendit à Bement (Illinois) pour inaugurer un musée Abraham Lincoln à l’occasion du centenaire de la ville.

     

    A sa demande, elle fut accompagnée de la photographe Eve Arnold, qu’elle avait invité pour couvrir l’événement. Elle partit de La Guardia à 10 heures, et atterrit à Chicago où elle fit une escale de deux heures (,,).

     

    Puis elle changea d’avion (,,,,

     

     ) pour aller à Champaign (), d'où un cortège automobile avec escorte des motards du gouverneur, l’accompagnèrent jusqu’à Bement.

     

    Elle assista à une exposition d’œuvres d’art (quelques pièces d’art primitif avaient été prêtées par un musée de Chicago)

     

    ().

     

    Pour l’inauguration du musée Lincoln (,), elle prononça un discours qu’elle avait préparé

     

    dans l’avion (). Elle accorda aussi une série d’interviews à la radio et à la presse locales

     

    (,,).

     

    Eve Arnold la photographia lors des pauses entre les festivités (,,

     

     ).

     

    Elle reprit l’avion pour New York à Chicago (,,,

     

     ) et décolla vers 23 heures.

     

    Elle arriva à La Guardia vers 2 heures du matin.

     

    Carleton Smith de la National Arts Foundation (qui l’accompagnait), lui demanda si elle accepterait de se rendre à Moscou en compagnie d’une délégation d’artistes américains pour jeter les bases d’un échange culturel entre l’Est et l’Ouest. Marilyn n’hésita pas une seconde. 

     

    Elle fera d’ailleurs les démarches nécessaires pour obtenir un visa (demande de visa datée du 19 août 1955). Mais la lenteur de l'administration viendra tout compliquer, ce qui somme toute sera une bonne chose car elle ne pouvait abandonner sa maison de production juste au moment où la signature d’un nouveau contrat avec la Fox se précisera.

     

     

     

    ETE :

     

    Elle passa du temps à Coney Island (,).  

     

    Elle vit beaucoup les Rosten, à New York ou dans leur maison de campagne de Long Island (,

     

     ,,;,) et rencontrait Arthur

     

    Miller de plus en plus fréquemment ().

     

     

     

    Fred Karger, son professeur de chant de Los Angeles dont elle était tombée amoureuse, se rendit à New York et descendit au Waldorf Astoria où habitait Marilyn.

     

    Il assistait au tournage de « The Eddy Duchin story », avec Tyrone Power dans le rôle principal.

     

    Il l’invita à boire un verre, mais la trouva complètement hébétée par l’alcool et les somnifères.

     

    Cet été là, les cauchemars, la solitude, le douloureux travail de l’analyse, l’exploration systématique et répétée de son enfance, de l’absence de ses parents, de son premier mariage, de son ressentiment pour Grace McKee-Goddard, de son ressentiment pour la Fox, loin de lui redonner confiance en soi, l’avaient gravement déstabilisée.

     

    De plus, elle nourrissait de plus en plus de soupçons à l’égard des Greene, de ses relations professionnelles avec Milton et de ses relations personnelles avec Amy. Se sentant inférieure, elle avait le sentiment d’être mise à l’écart des décisions de la compagnie, et ne supportait plus sa solitude.

     

    Milton et ses associés ne parvenaient toujours pas à conclure un contrat satisfaisant avec la Fox, et Marilyn commençait à se demander si elle avait bien fait de quitter Hollywood.

     

    Tout ceci, elle le déversait chez les Strasberg, buvant du champagne ou du thé, faisant main basse sur les somnifères avant de sombrer finalement dans le sommeil aux alentours de 5 ou 6 heures du matin.

     

    C’est ainsi qu’en cette année riche en découvertes et en enseignements à bien des égards, Marilyn absorbait simultanément un nombre excessif de somnifères et de coupes de champagne.

     

     

     

    Elle alla voir Eli Wallach qui jouait à Broadway « Teahouse of the august moon » (,).

     

     

     

    SEPTEMBRE :

     

    Les samedi 3, dimanche 4 et lundi 5 septembre (Labour Day), elle passa ce week-end à Long Island avec les Rosten

     

    (,,).

     

    A cette occasion, elle travailla pour la première fois avec la photographe Eve Arnold qui la prit en photo à Miller Place

     

    (,,) et au Mount Sinaï ( ,,,).

     

     

     

    Courant septembre, avec Milton Greene, elle assista à la soirée d’anniversaire d’Elia Kazan, au Child’s, un restaurant de New York.

     

     

     

    Le jeudi 29 septembre : Marilyn assista à la première de « A view from the bridge » écrit par Arthur Miller, au Coronet Theater de New York.

     

    Elle se tint à gauche de l'orchestre, de manière à ne pas croiser Arthur, venu sans sa femme Mary mais avec ses enfants.

     

    Elle fit connaissance pour la première fois avec les parents d’Arthur Miller, Augusta et Isadore.

     

    La liaison entre Marilyn et Arthur Miller n’était plus un secret pour personne, même si celui-ci était toujours marié. Les liens qui les unissaient mettaient un terme définitif à la rumeur d’une réconciliation avec Joe DiMaggio.

     

    Miller était surveillé dans ses moindres faits et gestes par le FBI, en raison de ses sympathies de jeunesse à l’égard des théories marxistes-léninistes, sympathies qu’il avait d’ailleurs mises de côté depuis longtemps pour se consacrer entièrement à son œuvre de dramaturge.

     

    Quand sortirent les critiques, il fut immédiatement évident qu'une fois de plus le succès que Miller attendait si désespérément lui avait encore échappé.

     

    Cet automne-là, Anton Tchekhov était à l’honneur à l’Actors Studio, et Lee prêta à Marilyn des disques de Tchaïkovski, de Scriabine et de Prokofiev, autant d’oeuvres qui contribuèrent à renforcer son goût déjà très prononcé pour la culture russe. Arthur Miller qui partageait ce même goût, l’encouragea vivement dans cette voie et lorsqu’elle apprit la mort de Michael Tchekhov, son ancien professeur, décédé en Californie à cette période, elle demanda à Arthur de lire avec elle des passages des « Frères Karamazov » en guise d’hommage privé au disparu. Tchekhov avait été le premier à l’encourager dans le rôle de Grouchenka, et ce soir-là, Arthur lui promit d’écrire une adaptation du roman de Dostoïevski pour elle.

     

    Le bail de Marilyn au Waldorf arriva à son terme; Milton Greene n'ayant plus un sou en poche, installa Marilyn dans un appartement qui lui appartenait, situé au septième étage du 2 Sutton Place.

     

    De là elle se rendait à ses cours et chez son analyste, mais aussi de plus en plus souvent au théâtre (,

     

     ,).

     

     

     

    OCTOBRE :

     

    La Fox et la MCA (qui représentait Marilyn) se mirent d'accord sur un nouveau contrat.

     

    Quand elle signerait, elle toucherait 142 000$ en plus pour « There's no business like show business» et «The seven year itch».

     

    De plus, elle recevrait 225 000$ en quatre versements pour les droits cinématographiques de « Horns of the devil », roman que DiMaggio lui avait conseillé d'acheter comme investissement, ce qu'elle avait fait avec l'argent de Feldman; il lui restait à le rembourser.

     

    Un des points importants restant à régler dans le nouveau contrat, était le droit de faire des films en dehors du studio. Avec l'argent de la Fox, Marilyn avait l'intention d'acheter « The sleeping prince » de Terence Rattigan, la pièce que Feldman lui avait proposé d'acquérir pour elle en 1954 et à nouveau au printemps précédent.

     

    L’acteur anglais Laurence Olivier l'avait monté au théâtre en 1953.

     

    Pièce brillante, elle n'était pas qualitativement différente des comédies légères qu'elle avait déjà tournées. Mais pour le moment Marilyn restait convaincue que si elle jouait à côté de Laurence Olivier, elle accéderait au respect de la profession et des studios.

     

     

     

    Le mercredi 5 octobre, Marilyn assista à la première de « The diary of Anne Frank », au Cort Theater de Broadway, dans

     

    laquelle Susan Strasberg tenait le rôle principal (,,,).

     

     

     

    Le mardi 11 octobre : pour cultiver son penchant pour la culture russe, Marilyn assista, en compagnie des Rosten, au récital du pianiste russe Emil Gilels, au Carnegie Hall.

     

     

     

    Le jeudi 13 octobre : elle assista à la première de la nouvelle comédie de George Axelrod (auteur de la pièce « The seven year itch » et co-scénariste du film), un vaudeville intitulé « Will success spoil rock hunter ? », à propos d'une star idiote et nombriliste.

     

    Jouée par Jayne Mansfield, caricature de Marilyn, l'héroïne de la pièce insistait sur le fait qu'elle était une vraie comédienne, se plaignait d'être considérée comme un symbole sexuel et fondait même sa propre maison de production. Axelrod avait mis beaucoup de ses attitudes, de ses espoirs et de ses rêves, et même certaines des paroles de Marilyn dans la pièce.

     

     

     

    La femme d'Arthur Miller, Mary, découvrit l'aventure de son mari avec Marilyn. Elle le mit à la porte de chez eux, peu après le  17 octobre (date des quarante ans d'Arthur). Il s'installa provisoirement au Chelsea Hotel.

     

    Marilyn signa, à New York, les papiers qui légalisaient son divorce d'avec DiMaggio. Son avocat Jerry Giesler déposa le dossier au tribunal de Californie.

     

     

     

    Le lundi 31 octobre : le jugement définitif de divorce () entre Marilyn et Joe DiMaggio fut prononcé par le juge Elmer D.Doyle du tribunal de Los Angeles, en faveur de Marilyn, pour le motif de cruauté mentale (équivalent à l’incompatibilité d’humeur dans notre code civil français).

     

     

     

    En ce mois d'octobre, l'Actors studio emménagea dans une petite église grecque désacralisée, près de la neuvième avenue

     

    ().

     

     

     

    NOVEMBRE :

     

    Frank Delaney, avocat des Marilyn Monroe Productions démissionna, dépité par la méfiance subite et inexplicable de Marilyn à son égard. Ce fut donc Irving Stein qui hérita de la part de travail de Delaney.

     

    Dans les bureaux des Marilyn Monroe Productions, Milton Greene et les avocats de la société de production, redoublèrent d’énergie.

     

     

     

    De plus l’influence du Dr Hohenberg sur la vie professionnelle de Marilyn croissait à vue d’œil.

     

    Greene était obligé d’obtenir l’assentiment du Dr Hohenberg ou de la consulter pour des problèmes professionnels ou légaux.

     

    Le Dr Hohenberg avait réussi à se rendre indispensable à la fois à Milton et à Marilyn. L’un et l’autre se sentaient incapables de décider tout seuls (ou de maîtriser l’usage qu’ils faisaient des barbituriques), ce qui laisse à penser que le traitement du Dr Hohenberg n’était sans doute pas adapté.

     

     

     

    Le jeudi 17 novembre, elle assista à la « 1955 Thanksgiving march of muscular dystrophy drive », organisée par

     

    l'association internationale des pompiers :,.

     

     

     

    Mi-novembre

     

    Les Marilyn Monroe Productions proposèrent un contrat d'exclusivité à la Fox : 

     

    - une prime de 100 000$ pour « The seven year itch»  

     

    - au cours des sept prochaines années (de 1955 à 1962), elle devrait tourner quatre films avec une prime de 100 000$ par film, aurait le droit de faire un film par an avec sa propre maison de production et obtiendrait un pourcentage sur les profits de ses films.

     

    Elle pouvait aussi se produire dans six émissions de télévision ou de radio et enregistrer des disques.

     

    La Fox s’engagerait à verser aux Marilyn Monroe Productions son salaire annuel brut de 100 000$ par an sous forme de versements mensuels. Milton Greene lui, recevrait un salaire annuel de 75 000$.

     

    Selon les normes de 1955, c’était une affaire inouïe : Marilyn pouvait compter sur un revenu global de 8 millions de $ au minimum, pour la période considérée. Enfin une clause spéciale, de la première importance pour Marilyn, lui permettait de refuser de jouer dans des films qu’elle jugeait de niveau inférieur à la « série A », ou de travailler avec des réalisateurs, voire des cameraman qui ne lui plaisaient pas. Pour faciliter les choses dès le départ, Marilyn soumit à la Fox une liste de seize metteurs en scène (liste dressée avec le concours des Greene) avec lesquels elle était prête à collaborer : George Cukor, Vittorio De Sica, John Ford, Alfred Hitchcock, John Huston, Elia Kazan, David Lean, Joshua Logan, Joseph L.Mankiewicz, Vincente Minelli, Carol Reed, George Stevens, Lee Strasberg, Billy Wilder, William Wyler et Fred Zinemann.

     

    Les termes de son nouveau contrat lui accordaient un droit de regard, non seulement sur le scénario, mais aussi sur le choix du réalisateur et sur celui du directeur de la photo, pouvoir sans précédent chez un acteur.

     

    La Fox accepta ses conditions et Milton Greene gagna donc son pari.

     

     

     

    DECEMBRE :

     

    On la vit souvent escortée de Marlon Brando au théâtre ou au restaurant.

     

     

     

    Le lundi 12 décembre, ils firent une séance photo au studio de Milton Greene (,,

     

     ,,), avant de se rendre à la première de « The rose tattoo », à une soirée

     

    destinée à récolter des fonds pour l'Actors Studio (ils récolteront 100 000$) (,,;

     

     ,,,,) ; puis ils participèrent au dîner donné à l’issue de la représentation au Sheraton Astor Hotel, auquel assistèrent entre autres les Strasberg (,

     

     ), les Rosten ( ,), Arthur Jacobs(,)

     

    son agent publicitaire, Jayne Mansfield () et Arthur Miller ().

     

     

     

    FIN DE L'ANNEE:

     

    Marilyn fit ses achats de Noël chez Saks, accompagnée de James Haspiel. Elle fit de nombreux achats dans ce célèbre magasin ().

     

    Elle alla aussi au Metropolitan Museum avec Norman Rosten pour voir une exposition sur Rodin et fut fascinée par la sculpture Pygmalion et Galatée.

     

     

     

    Le jeudi 29 décembre : à 16 heures, le comité de direction de la Fox tint sa réunion ordinaire à New York; un des points abordés portait sur l'approbation d'un nouvel accord avec les Marilyn Monroe Productions. Spyros Skouras, président de la Fox, incita le comité à approuver le contrat. Il n'y avait rien d'affectif là dedans, c'était juste le bon sens des affaires. Le studio voulait que Marilyn revienne travailler aussi vite que possible.

     

    Les termes du contrat de Marilyn lui étaient incroyablement favorables : la MCA avait fait maintenir le tarif de 100 000$ par film que Charles Feldman avait négocié, mais maintenant elle devait au studio en sept ans, non plus quatorze films, mais seulement quatre. Elle avait également le droit de tourner des films en dehors du studio. De plus, elle avait le droit d'approuver ou non le réalisateur de tous ses films au studio et celui de choisir le chef opérateur de deux d'entre eux.

     

    Au bout du compte, Marilyn avait réussi à mettre le studio, et à travers lui, Darryl Zanuck, à ses pieds.

     

     

     

    Le samedi 31 décembre, elle signa son nouveau contrat avec la Fox. La victoire de Marilyn fut la première brèche dans le système des grands studios hollywoodiens. Sa position de présidente lui donnait un pouvoir bien plus important que celui de la plupart des actrices de l’époque.

     

     

     

    Elle fêta le nouvel an avec les Greene dans le Connecticut.

     

     

    SOURCES merveilleux blog

    http://www.cursumperficio.net/1955.html

     

     

     

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