• BAKER Gladys Pearl née MONROE ( Mère de MARILYN)

      

      

      

      

    BAKER Gladys Pearl née MONROE

     

    Egalement appelée Gladys Mortenson puis Gladys Eley.

     

    Date de naissance : 27 mai 1902, à Porfirio Diaz, Mexique (la ville s'appelait Piedras Negras auparavant).

    Date de décès : 11 mars 1984, à Gainesville, Floride.

     

    Lieux d'habitation :

     

     

    1910 : 2440 Boulder Street, avec sa mère Della.

    1912 : 324 bis South Hill Street, Los Angeles (chez le second mari de sa mère, Lyle Graves).

    1916 : 26 Westminster Avenue à Venice (Californie, au sud de Santa Monica), avec sa mère.

    1917 : 26 Westminster Avenue, à Venice (Californie, au sud de Santa Monica), avec John Baker.

    Juin 1921 : 46 Rose Avenue, Venice, avec sa mère.

    Eté 1923 : 1211 Hyperion Avenue ()(actuellement Silver Lake à Los Angeles), East Hollywood, avec Grace McKee.

    1926 : 5454 Wilshire Boulevard.

    1927 : à549 East Rhode Island, Hawthorn, avec sa mère.

    1933 : 6021 Afton Place, Hollywood (); 6812 Arbol Street.

    1945 : 11348 Nebraska Avenue.

    1953 à 1967 : Rockhaven Sanatorium 2713 Honolulu Avenue, Verduga City, District de Glendale, Californie.

    Fin de sa vie : Collins Court Home pour personnes âgées : 4201 S.W 21 Place, Gainesville, Floride.

     

    Histoire

    Ses parents étaient Della Mae (née Hogan) et son père Otis Elmer Monroe.

    Certificats de naissance : ,,.

     

    Gladys passa sa petite enfance au Mexique où son père travaillait pour les chemins de fer mexicains.

     

    Printemps 1903 : ses parents s'installèrent à Los Angeles où son père avait trouvé un emploi mieux rémunéré à la Pacific Electric Railway.

    Ils habitaient un petit bungalow d'une seule pièce dans la 37ème Rue Ouest (secteur sud du centre-ville).

     

    1905 : naissance de son frère Marion.

     

    1906 :

     

     

    Entre 1903 et 1909, ils habitèrent pas moins de onze maisons ou appartements meublés.

     

    En 1908 la santé d'Otis se détériora avec une rapidité alarmante. Sa mémoire se faisait capricieuse, ses réponses souvent hors de propos;

    il souffrit de violents maux de tête et sa tenue se négligeait de plus en plus.

    Des accès de rage, qui effrayaient Della et les enfants, alternaient avec des crises de larmes et il fut pris de violents tremblements, suivis parfois d'attaques.

    Eté 1908 : suite à une crise, Otis devint à moitié paralysé. Gladys avait 6 ans.

    Novembre 1908 : Otis entra au Southern California State Hospital, à Patton (comté de San Bernardino). On diagnostiqua une parésie générale, stade ultime de la syphilis nerveuse (le traitement de cette maladie ne fut découvert qu'en 1908).

    Contrairement à de nombreuses interprétations, sa maladie mentale était due à une pathologie circonstancielle et non à une maladie héréditaire.

     

    Pendant les premiers mois Della alla le voir à l'hôpital. Il sombra ensuite dans une démence complète, ne reconnaissant même plus son épouse.

    Devant subvenir aux besoins de ses enfants, Della dû se mettre à travailler.

     

    Le 22 juillet 1909, sans avoir quitté son lit d'hôpital pendant neuf mois, Otis mourut. Il avait 43 ans.

    Terrifiée, peut-être, par le fulgurant déclin mental de son mari, Della raconta à ses enfants que leur père était devenu fou, peut-être à cause de l'alcool, peut-être à cause de sa vie désordonnée.

    Pourtant le dossier médical qu'on lui remit après la mort d'Otis, expliqua clairement qu'il était décédé d'une maladie organique et non d'une maladie mentale. Della, Gladys et Marion furent, malgré tout, intimement convaincus que leur époux et père, qui mourut d'une infection qui avait détruit ses cellules nerveuses, avait été emporté par la folie.

     

    Le 7 mars 1912 : Della, sa mère, se maria avec Lyle Graves, aiguilleur en chef à la Pacific Electric, où il avait travaillé avec Otis.

    La famille s'installa dans la maison de Graves, au 324 bis South Hill Street dans la partie nouvelle du quartier d'affaires de Los Angeles.

    Très vite Della se rendit compte de son erreur : Lyle avait lui aussi un très net penchant pour la boisson.

     

    Novembre 1912 : Della quitta le domicile conjugal avec ses deux enfants, Gladys et Marion, et logea dans un meublé.

     

     

    Noël 1912 : elle retourna chez Graves, apparemment parce qu'elle était à bout de ressources. Mais malgré les cadeaux que Lyle fit aux enfants, la réconciliation fut de courte durée.

     

    Mai 1913 : Della quitta Graves définitivement.

     

    Le 17 janvier 1914 : le divorce entre Della et Graves fut prononcé.

     

    Fin 1916 : Della loua une chambre dans une pension de famille au 26 Westminster Avene à Venice, au sud de Santa Monica (Californie).

      

    Le propriétaire de la pension de famille s'appelait Jasper Baker et l'engagea pour diriger sa propriété pendant qu'il s'occupait d'une salle de jeux sur la plage.

     

    Gladys avait quatorze ans; elle était brillante, expansive, coquette (); ses cheveux étaient châtains très clairs, elle avait la voix limpide et haut perchée, le rire facile, et comme Della, était assoiffée d'attention de la part des hommes mûrs (guère étonnant chez une enfant qui avait si peu connu son père).

    Gladys tomba amoureuse de Jasper, âgé de vingt-six ans.

     

    1er janvier 1917 : au cours d'une soirée dansante pour fêter le Nouvel An, Della rencontra un charmant veuf, Charles Grainger.

    Les jours suivants, il vint lui rendre visite presque tous les soirs à Westminster Avenue.

    Pour Della, la vie de Grainger était de loin plus exotique que tout ce dont avait pu rêver Otis Monroe.

    Grainger travaillait dans l'industrie pétrolière et habitait non loin de chez elle, au 1410 Coral Canal Court, dans un modeste bungalow de deux pièces qui donnait sur un des nombreux canaux de Venice. C'était une adresse bien plus charmante que le 26 Westminster, et quand elle découvrit l'endroit, Della succomba à son charme.

    Vivre ensemble sans être mariés n'était pas plus toléré à cette époque que l'avortement ou le divorce, mais malgré tout, Charles et Della examinèrent de près l'idée de partager Coral Canal Court.

    Della se fit tout simplement appeler Mrs Grainger et on n'y vit que du feu.

    Plusieurs indices laissent croire que cette idée avait été celle de Charles. Ses perspectives d'emploi étaient des plus incertaines et il espérait de nouveaux contrats à l'étranger.

    De plus, il devait subvenir aux besoins de deux fils restés dans le nord de la Californie.

    Il n'avait certainement pas dû être enthousiasmé par l'idée d'être légalement responsable de l'entretien de Della et de ses enfants.

    A la fois circonspecte devant ce nouveau père et contrariée de voir sa mère vivre une situation dont l'irrégularité ne lui procurait aucune stabilité affective, Gladys n'était pas heureuse. Elle le montrait à Grainger en lui opposant un silence absolu, sinon une humeur massacrante. Della se mit alors à trouver sa fille empoisonnante, d'autant que l'offre de Charles Grainger de vivre avec lui se faisait attendre.

     

    Le 17 mai 1917 : Gladys se maria avec John Newton Baker (appelé aussi Jasper)() :

     

    Della Monroe déclara que sa fille avait dix-huit ans (alors qu'elle avait en fait à peine 15) sous prétexte qu'il n'y avait pas de preuves de sa vraie date de naissance.

    Della, tout sourire, assista au mariage puis attribua la chambre de Westminster Street aux jeunes mariés, et emménagea en vitesse dans le bungalow de Charles Grainger.

    Au début de son mariage, Gladys fut une mariée heureuse :

     

    Le 10 novembre 1917 : naissance de Robert Kermit Baker (dit Jack).

     

     

    Le 30 juillet 1919 : naissance de Berniece Inez Gladys.

     

    Photo de Robert et Berniece enfants :

     

    Sur le certificat de naissance (), les Baker firent porter l'adresse de Della Monroe (1410 Coral Canal Court).

    Si l'on avait découvert que Gladys était enceinte lors de son mariage qui avait eut lieu avant l'âge légal, Jasper Baker aurait risqué un procès pour détournement de mineurs.

    Avec l'adresse de Della mentionnée comme la sienne, cela impliquait sinon l'accord de Della, du moins qu'elle se présentait comme responsable de Gladys et de ses enfants.

    La mort de son père, l'inconstance sentimentale de sa mère ne poussaient pas Gladys à la stabilité. Elle ne semblait pas rechercher un foyer conventionnel.

    Vite lassée de la maternité et des ses exigences, elle préféra confier ses enfants à des voisins pour courir bals et fêtes donnés sur les plages.

    Son mari, de son côté, travaillait de longues heures comme représentant de commerce.

     

    1921 : Jasper et Gladys partirent visiter la mère de Jasper, à Flat Lick, dans le Kentucky. Pendant le voyage, le petit Robert tomba de la voiture et se blessa à la hanche.

    Durant leur séjour à Flat Lick, Gladys partit faire une randonnée avec Audrey, le jeune frère de Jasper. Bien que Jasper fût un bel homme, il était jaloux de son frère. Quand Gladys revint de la promenade, Jasper la battit sur le dos, avec une bride. Gladys courut et se rendit en ville, où elle montra son dos aux gens dans la rue, criant et pleurant qu'elle avait peur de son mari.

    Gladys surmonta sa peur et ils repartirent tous les quatre pour la Californie.

    Dès son retour Gladys demanda le divorce.

    Elle aurait aussi surpris son mari, dans la rue, avec une autre femme (c'est ce que Gladys racontera à Berniece).

     

    Le 20 juin 1921 : Gladys demanda le divorce pour "cruauté extrême sous forme de mauvais traitements, d'insultes et de langage ordurier à son égard et en sa présence, de coups et blessures" :

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    Jasper Baker répliqua en accusant Gladys de conduite impudique et lascive.

     

    1921 ou mars 1922 : elle quitta le domicile conjugal et loua un bungalow au 46 Rose Avenue, à Venice, qu'elle partagea avec sa mère.

    Gladys signa un bail au nom de Della Monroe, où elle acceptait de sous-louer deux des chambres, d'être payée comme gérante et de verser 100$ par mois aux propriétaires, Adele Weinhoff et Susie Noel.

     

    Fin juin 1922 : le dernier chèque du loyer n'avait pas été posté. Il y eut alors une dispute entre Gladys et Della, chacune accusant l'autre de dilapider l'argent. N'ayant d'emploi ni l'une ni l'autre, l'essentiel de leurs revenus leur était versé par Charles Grainger, le reste consistant en une modeste somme qu'envoyait Jasper Baker.

    Leur courte expérience de colocataires prit fin en juillet, suite à une menace d'expulsion.

    Della, avec la permission de Charles Grainger, partit habiter dans un bungalow vide qu'il possédait à Hawthorn (banlieue ouvrière, actuellement l'aéroport international de Los Angeles).

     

    Le 11 mai 1923 : le divorce fut prononcé et Gladys obtint la garde de ses enfants ().

    Jasper vint un jour les chercher pour un week-end de garde; ils les emmena en fait à Flat Lick dans le Kentucky, chez sa propre mère, pensant que les enfants seraient mieux élevés par elle. Il s'installa donc chez sa mère, où il souhaitait commencer une vie plus posée.

    Robert fut hospitalisé dans un hôpital de Louisville, car il boitait de sa jambe accidentée; on l'immobilisa dans un plâtre.

    Pendant son hospitalisation, Gladys arriva à Flat Lick, furieuse et souhaitant réclamer ses enfants. Elle vit la soeur de Jasper, Myrtle, pour lui demander de l'aide, afin qu'elle retire Berniece et Robert, mais celle-ci refusa de l'aider et se précipita chez Jasper pour l'avertir des intentions de Gladys.

    Jasper et sa mère tinrent Berniece cachée et demandèrent à Gladys de ne pas de rendre à Louisville pour voir Robert. Jasper avait prévenu les médecins de ne pas laisser Gladys emmener le petit garçon. Elle s'installa néanmoins à Louisville et trouva un emploi de femme de ménage, attendant que Robert aille mieux.

     

    Tandis que Gladys était à Louisville, John se remaria.

    Lasse d'attendre, et n'ayant pu voir ses enfants, Gladys finit par retourner à Los Angeles.

     

    Elle travailla d'abord comme monteuse de négatifs à la Consolidated Film Industries, firme installée aux angles de Seward et Romaine Street.

    Indifférente à l'aspect mécanique de son travail, Gladys à son banc de montage, voyait défiler les images fabriquées pour distraire l'Amérique.

    Elle y travaillait six jours sur sept, dans une pièce pleine comme une ruche, avec des gants blancs pour protéger les négatifs du contact avec les mains. Elle coupait les morceaux des films que les directeurs des studios avaient annotés, puis faisait passer les morceaux à celles qui colleraient ensemble les différentes sections dans l'ordre prévu pour le négatif final :

     

    A la Consolidated Film Industries, elle se lia d'amitié avec une surveillante, Grace McKee :

     

    Fin été 1923 : Gladys et Grace McKee partagèrent un appartement 1211 Hyperion Avenue, East Hollywood.

      

      

    Elles étaient d'authentiques « flappers », ces jeunes femmes des années folles, qui, fortes du droit de vote qu'elles venaient d'obtenir, avaient décidé de s'approprier les mêmes libertés sociales et sexuelles que celles dont jouissaient les hommes.

    A leur manière, elles ne faisaient qu'imiter les stars dont elles voyaient l'image défiler chaque jour, à leurs bancs de montage.

     

    Elle côtoya Stanley Gifford, collègue de la Consolidated Film Industries.

     

    1924 : sur les conseils de Grace McKee, Gladys se teint les cheveux en rouge cerise :

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    1924 : Gladys se rendit à nouveau dans le Kentucky pour voir ses enfants, mais ils lui étaient devenus étrangers. Elle repartit en les laissant à la garde permanente de leur père.

    Sa négligence lui inspirant peut-être culpabilité et remords, elle ne fera que de rares tentatives pour prendre contact avec eux.

    Robert ne revit jamais sa mère (il mourut à l'âge de 16 ans) et plusieurs dizaines d'années s'écouleront avant que Gladys ne revoit Berniece.

     

    Eté 1924 : elle rencontra Martin Edward Mortenson, un releveur de compteurs pour la Southern California Gas Company.

    Les circonstances de leur rencontre sont inconnues.

    Il fut tout de suite attiré par le charme de Gladys, son air coquin, son humour et sa nature sans complexes.

    De plus, ayant été éduqué comme un bon luthérien, il est nettement impressionné par l'intérêt de Gladys pour la religion.

    Mais il ne se doutait pas le moins du monde de la fraîcheur de cette passion pour le spirituel, ni de son caractère éphémère.

    Cette année-là, Gladys assistait parfois aux services de l'église de la Science Chrétienne.

    Comme toujours, les expériences de Grace McKee étaient partagées par Gladys, mais aucune des deux femmes n'envisageaient de se consacrer à la foi.

    Pour Mortenson, Gladys était la femme idéale. Elle de son côté, le trouvait beau garçon, généreux, équilibré et d'une très flatteuse jalousie. Il faisait aussi plus vieux que son âge et portait une discrète balafre.

    Ainsi certainement inconsciemment, il avait pour elle quelque chose de son propre père. De toute manière, elle avait beau chercher, il n'y avait aucune raison pour repousser ses offres de mariage et une vie plus sûre.

     

    Le 11 octobre 1924 : elle se maria avec Mortenson :,

    Gladys était malheureusement incapable de se cantonner à l'aire de fidélité délimitée par les liens du mariage.

    Comme elle le confia à Grace McKee, la vie avec Mortenson était convenable, sécurisante et ennuyeuse au-delà du supportable.

     

    Le 26 mai 1925 : elle quitta le domicile conjugal et retourna vivre avec Grace McKee.

    Elle renoua également avec Gifford.

     

    Edward Mortenson fit de nombreux essais pour reprendre contact avec elle. Il attendit, plein d'espoir, mais Gladys ne répondant pas à ses multiples tentatives de réconciliation, il se résolut à demander le divorce

    ()(parce qu'elle « le quittait volontairement et sans raison depuis le début de leur mariage et continuait à le quitter et à l'abandonner »).

    Le divorce lui fut accordé le 15 août 1928.

     

      

    Fin année 1925 : Gladys apprit qu'elle était enceinte.

    Séparée de son mari et empêtrée dans des formalités de divorce, elle retourna chercher un soutien chez sa mère.

    Della réagit mal à la situation de sa fille; elle ignora les plaintes et les pleurs de sa fille et s'en alla pour le voyage en Asie du Sud-Est qu'elle avait programmé depuis longtemps, en compagnie de Charles Grainger, qui y avait été envoyé par la Shell, pour des raisons professionnelles.

     

    Le 1er juin 1926 : elle entra au Los Angeles General Hospital.

    A 9h30 du matin elle donna naissance à Norma Jeane; le médecin qui la mit au monde était Dr Herman M. Beerman.

    Son séjour fut payé par une collecte faite parmi ses collègues de travail.

    Sur le certificat de naissance elle fit inscrire Edward Mortenson, boulanger de son état et d'adresse de domicile inconnue ().

    Bien que Mortensen ait demandé le divorce pour abandon du domicile conjugal, il était toujours légalement marié à Gladys et donc légalement le père de Norma Jeane, à moins qu'il pût prouver le contraire.

     

    L'autre père potentiel de Norma Jeane aurait pût être Charles Stanley Gifford.

    Mais Gladys ne prétendit jamais, en privé ou en public, que Gifford était le père de l'enfant. Elle ne lui demanda pas non plus le moindre soutien, matériel ou affectif, pour elle comme pour l'enfant.

     

    Sur le certificat de naissance, la petite Norma Jeane était identifiée comme la fille de Gladys Monroe, domiciliée au 5454 Wilshire Boulevard.

    L'acte de naissance de l'enfant () fut enregistré au California Board of Health's Bureau of Vital Statistics et déclarait que le nom de l'enfant était Norma Jeane Mortensen.

      

     

    Gladys, séparée de son mari sans être divorcée, n'avait plus aucune idée de l'identité du père de son enfant.

    Une mère avec la réputation de légèreté qui était la sienne ne pouvait que gâcher les chances de Norma Jeane d'accéder à une certaine respectabilité sociale.

    Celle-ci ne pouvait venir que d'ailleurs. D'une famille solide, de deux parents aux valeurs traditionnelles.

    D'autres raisons poussaient Gladys à placer son enfant dans une famille respectable : elle ne pouvait abandonner le laboratoire, elle ne connaissait personne qui puisse s'occuper de Norma Jeane pendant qu'elle travaillait et sa vie ne s'accordait pas vraiment aux exigences d'un bébé.

    Si Gladys n'ignorait pas son incapacité à se transformer en une mère affectueuse, diligente et efficace, sa mère Della Monroe, de retour de ses aventures exotiques, en était totalement convaincue.

     

      

    Juin 1926 : quand Della Monroe découvrit sa petite-fille, deux semaines après sa naissance, elle incita Gladys à la placer chez un couple sérieux et dévot, les Bolender, qui habitaient Hawthorn, dans la même rue qu'elle.

    Comme beaucoup de familles à l'époque, les Bolender arrondissaient leurs revenus en prenant en charge un enfant. Pour endosser cette responsabilité, ils étaient payés 25$ par mois, soit par les parents naturels, soit par l'Etat de Californie.

     

    Gladys rendait visite régulièrement à Norma Jeane, la sortait de temps à autre pour un week-end, jusqu'en 1933: ,,

    Pendant sept ans elles ne vécurent pas ensemble.

     

    Le 6 décembre 1926: Norma Jeane fut baptisée par soeur Aimee Semple McPherson, à la Hawthorn Foursquare Church ().

     

    1927 :

    Au début de cette année, le coeur de Della commença à faiblir et elle fut atteinte de fréquentes infections respiratoires.

    Elle dépendait totalement de Gladys, qui, en dépit du surcroît de transport en trolley pour aller à son travail, était venue s'installer chez elle (la Consolidated Films Industries s'était installé plus loin sur Santa Monica Boulevard, et cela nécessitait à Gladys deux changements de trolley).

    Fin du printemps : Della était au plus mal; ses problèmes respiratoires étaient aggravés par l'évolution de sa maladie du coeur, ce qui la plongeait dans une profonde dépression.

    Les médicaments ne la soulageaient qu'épisodiquement.

    Dans les intervalles, comme beaucoup de malades atteints de troubles cardio-pulmonaires, elle dérivait dans de plaisantes rêveries, des délires et des moments de franche euphorie. Gladys ne pouvait s'empêcher de penser au comportement fantasque de son père, lors de ses dernières années.

     

    Juillet 1927 : Della se persuada que sa fin approchait. La culpabilité et les souvenirs alternèrent avec les hallucinations : ses parents, Tilford et Jennie Hogan s'étaient réconciliés, raconta-t-elle à Gladys. Ils allaient venir à son secours, ils la ramèneraient chez elle.

    Peu de temps après, elle se glissait hors de chez elle et marchait jusqu'à la maison des Bolender pour voir sa petite-fille. Elle tambourina à la porte puis, furieuse de ne pas obtenir de réponse, brisa la vitre de son coude.

      

     

    Le 4 août 1927 Della fut hospitalisée au Norwalk State Hospital où l'on diagnostiqua une myocardite aiguë (inflammation du coeur et des tissus environnants).

    Elle mourut le 23 août d'un arrêt cardiaque pendant une crise de folie, ce que Gladys puis Marilyn elle-même, considéreront comme une malédiction familiale.

    Comme cause de décès, son certificat mentionnait une myocardite ainsi qu'une « psychose maniaco-dépressive ». Ce dernier terme avait été ajouté car Gladys n'avait cessé de répéter aux médecins du Norwalk State Hospital que l'humeur de sa mère avait varié de manière imprévisible pendant ces dernières semaines.

    La grave maladie cardiaque de Della avait en fait été très mal soignée. Les médecins ne l'avaient examinée que trois ou quatre fois, et elle-même oubliait souvent les doses de médicaments qu'elle devait prendre. Les affirmations de Gladys sur l'état mental de sa mère expliquent qu'il ait été ajouté la mention de psychose quand, le lendemain de la mort de Della, le responsable du service signa le certificat de décès.

      

     

    Car le dossier médical de Della ne comportait aucune analyse psychologique, ni rapport de neurologue. En fait il semblerait que Della Monroe (elle apparaît sous ce nom dans les archives médicales) soit décédée d'un maladie cardiaque, qui suite à l'insuffisance d'oxygénation du cerveau, causa de graves dommages cérébraux.

    Comme son mari, Otis Monroe, rien ne prouve qu'elle ait été folle, mais chez Gladys, le mythe de la démence familiale se consolidait.

    La mort de Della la déprima profondément.

    Pendant plusieurs jours elle renonça à aller travailler. Puis elle émergea et décida de vendre le bungalow.

    Elle reprit un emploi et revint à Hollywood. Elle obtint une place dans deux studios où elle travaillait en semaine et le samedi (à la Columbia et à la RKO).

     

    1928 :

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    Avec Olyve Monroe :

     

    Le 15 août 1928 : le divorce d'avec Edward Mortenson fut prononcé.

     

    1929 : Gladys apprit par des amis arrivant de l'Ohio, qu'un homme nommé Martin Edward Mortenson avait été tué dans un accident de motocyclette.

     

    1933 :

    Elle s'installa chez les Bolender pour s'occuper de Norma Jeane qui avait la coqueluche.

    Dans l'année elle retira Norma Jeane de chez les Bolender, après l'avoir retrouvée dans un état de détresse extrême et pratiquement inconsolable car un des voisins avait tué son chien Tippy.

      

     

     

      

    Elle vécut avec Norma Jeane au 6021 Afton Place, non loin des studios d'Hollywood et travaillait toujours à la Columbia Pictures.

    Bien que Grace l'ait prévenu qu'il risquait d'y avoir des réductions de personnel, Gladys obtint un prêt de 5000$ par la Mortgage Guarantee Company de Californie; le Président Roosevelt avait édicté une loi permettant des prêts immobiliers à faible taux.

      

                                                                                                                                                                       Gladys

      

    A l'automne elle acheta une maison meublée de six pièces dont trois chambres au 6812 Arbol Street non loin du Hollywood Bowl. Elle avait été séduite par la maison et par la présence d'un piano demi-queue blanc de la marque Franklin qui aurait appartenu à l'acteur Frederic March. ( le fameux piano blanc de MARILYN)

    Quand Gladys perdit son emploi, elle n'avait donc d'autre choix que de louer une partie de la maison; elle trouva comme locataire un couple d'Anglais, qui travaillait comme figurants de films, les Atkinson.

    Elles avaient les deux chambres situées au premier étage de la maison, et partageaient avec les Atkinson la cuisine et la salle de bains.

      

     Le 29 mai 1933 : Gladys apprit que son grand-père maternel, Tilford Hogan, s'était pendu.

    Cet événement ainsi que la responsabilité d'une maison qu'elle ne pouvait pas payer et d'une enfant dont elle ne savait pas s'occuper, entraînèrent une dépression chez Gladys et les médicaments prescrits ne l'aidèrent pas; son père et sa mère étant morts en hôpital psychiatrique, elle était persuadée que sa propre santé mentale était en danger (,).

     

     

    Janvier 1934 : les Atkinson furent confrontés à une crise d'hystérie; ils appelèrent une ambulance qui emmena Gladys de force au Los Angeles General Hospital.

    Elle en sortit en février 1934, avant d'être a nouveau hospitalisée pendant plusieurs mois dans un asile de Santa Monica. De là, elle fut à nouveau transférée au Los Angeles General Hospital.

    Selon les versions soit les Atkinson, soit Grace McKee s'occupèrent de Norma Jeane; elle ne vit donc sa mère que rarement, à l'occasion de rares week-ends où Gladys était autorisée à sortir.

      

    Décembre 1934, Gladys fut transférée au Norwalk State Hospital.

     

    Le 15 janvier 1935 : elle fut déclarée définitivement aliénée (schizophrénie paranoïde) par les médecins du Norwalk State Hospital, où sa mère était morte quelques années auparavant. Le rapport du médecin chef déclarait : « Sa maladie se caractérise par des préoccupations religieuses et par une dépression profonde et une certaine agitation; cet état semble chronique ».

     

    Le 25 mars 1935 : Grace McKee devint sa représentante légale (décision de la Court Supérieure de Justice de Californie : ,).

    1935 : bilan de sa situation financière ():

    - 60$ sur son compte en banque

    - 90$ en chèques non endossés sur une assurance

    - une petiteradio

    - une dette de 350$ sur une Plymouth

    - 200$ d'arriérés sur le piano blanc.

     

    Grace revendit la voiture à son ancien propriétaire, vendit le piano pour 235$ et fit en sorte de revendre le crédit de la maison.

     

    Le 28 septembre 1936 : état du compte bancaire de Gladys sous la responsabilité de Grace McKee :

     

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    1938 : après avoir tenté de s'enfuir du Norwalk State Hospital, elle fut transférée au Agnew State Asylum (spécialisé dans son type d'affection) à San José, près de San Francisco; elle justifia sa fugue par une série d'appels téléphoniques qu'elle prétendit avoir reçu de Edward Mortenson.

    A partir de là, Norma Jeane vit peu sa mère.

     

    Hiver 1938 : Gladys écrivit une lettre à sa fille Berniece. Ne sachant où celle-ci habitait, Gladys avait envoyé sa lettre à Flat Lick chez les parents de Jasper; ceux-ci étant décédés, le facteur transmis la lettre au frère de Jasper qui était toujours à Flat Lick, qui envoya la lettre à Pineville où Jasper habitait désormais.

    Dans cette lettre, Gladys apprit à Berniece l'existence d'une demi-soeur âgée de douze ans qui s'appelait Norma Jeane. Gladys lui donna l'adresse des Goddard chez qui Norma Jeane vivait (Grace McKee avait épousé Ervin Goddard en 1935).

     

    La lettre était écrite depuis le Agnew State Hospital, où Gladys était toujours hospitalisée. Elle la supplia de l'aider à sortir de cette institution et lui transmit également l'adresse de sa tante (soeur de Della Monroe), Dora Hogan Graham, qui vivait à Portland, Oregon.

     

    Berniece écrivit à Gladys, lui disant qu'elle avait contacté plusieurs personnes (dont Dora Hogan Graham) et qu'elle allait essayer de la faire sortir.

     

    Le 7 février 1940 : bilan de la situation financière de Gladys sous l'égide de Grace McKee, depuis septembre 1936 :

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    1945 : Dora Graham intervint en sa faveur auprès des autorités et pour qu'on la laisse partir, Gladys accepta de vivre pendant un an au moins, avec sa tante Dora à Portland.

    Eté 1945 : Gladys était sortie du Agnew State Hospital, et vivait chez Dora (l’hôpital avait déclaré qu'elle ne représentait plus un danger ni pour elle, ni pour les autres).

    Norma Jeane vint la voir.

     

    Dora écrivit à Berniece que Gladys semblait fixée sur le livre de la Science Chrétienne, et qu'elle souhaitait soigner des gens malades sans l'aide de la médecine. Elle s'habillait de blanc, telle une infirmière. Elle occupa d'abord des emplois de courte durée et proches de chez Dora, puis accepta des emplois de plus en plus éloignés. Son travail consistait en des tâches ménagères et de soins non médicaux à des patients en convalescence ou invalides.

     

    1946

    Avril 1946 : Norma Jeane lui envoya de l'argent pour qu'elle revienne à Los Angeles.

    Elles vécurent dans deux petites chambres que Norma Jeane louait, en dessous de chez « tante » Ana Lower, sur Nebraska Avenue.

     

    Août : Berniece décida d'aller à Los Angeles voir sa mère, qui avait quitté Portland et s'était installée chez Ana Lower avec Norma Jeane. Elle débarqua à l'aéroport de Burbank, avec sa fille Mona Rae; Norma Jeane, Grace McKee, Ana Lower et Gladys étaient là pour les accueillir.

    Gladys devint obsédée par la Science Chrétienne; elle découvrit, grâce aux talents de « praticienne guérisseuse » d'Ana Lower, les possibilités de l'esprit sur la maladie et étudia dévotement de nombreux livres sur le sujet. Elle assistait aux services de l'Eglise tous les dimanches.

     

    Photos :,,,,

     

    A la fin de l'été, Gladys repartit dans l'Oregon.

     

    Février 1948 : Gladys fut de retour à Los Angeles; elle faisait des ménages et habitait chez Ana Lower.

     

    Le 20 avril 1949 : Gladys épousa John Stewart Eley, un électricien, originaire de Boise, Idaho.

    Mais celui-ci ne l'avait pas prévenu qu'il était déjà marié et qu'il n'avait pas divorcé de son épouse précédente qui vivait à Boise dans l'Idaho.

    Ils vécurent à Los Angeles.

    Il mourut à l'âge de 62 ans, le 23 avril 1952, d'une affection cardiaque.

     

    1951 : Inez Melson, nouvelle administratrice des affaires de Marilyn, fit à la demande de celle-ci, des visites régulières à Gladys, pour s'assurer de son bien être alors qu'elle allait et venait d'une institution à l'autre.

     

    1952 : Inez Melson persuada Norma Jeane de la désigner comme tutrice légale de Gladys.

     

    Le 23 avril 1952, le mari de Gladys mourut.

    C'est peu après que Gladys écrivit à sa fille :

    « Chère Marilyn,

    Je t'en prie ma chère fille j'aimerais avoir de tes nouvelles. Je n'ai que des soucis ici, et j'aimerais bien partir le plus vite possible. Je préfèrerais avoir l'amour de mon enfant que sa haine.

    Tendrement, ta mère. ».

     

    Gladys rendit visite à Berniece, en Floride .

     

    Le 9 février 1953 : sur les conseils de Grace, Gladys fut à nouveau hospitalisée, dans une institution privée plus confortable, Rockhaven Sanatorium, à Verduga City. Marilyn paya 250$ par mois pour les frais d'hospitalisation.

     

    1959 : Marilyn assura définitivement l'avenir financier de sa mère par un fonds de fidéicommis.

     

    Lettre de Gladys à Marilyn pour Noël ().

     

    1962 : on rapporta qu'elle fut profondément affectée par la mort de Marilyn, et qu'elle fit plusieurs tentatives de suicide.

     

    Lettre du 22 août 1962 à Inez Melson.

     

    1963 : elle s'échappa de Rockhaven Sanatorium et fut retrouvée le lendemain, dans une église de San Fernando Valley, serrant dans ses mains une bible et un livre de prières de la Science chrétienne.

     

    Photos:

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     FIM RARE de la MERE de MARILYN

      

      

    Le 27 avril 1966 elle fut transférée au Camarillo State Hospital.

     

    1967 : elle sortit de l'hôpital et alla vivre en Floride chez sa fille Berniece Miracle.

     

    1970 : elle partit en maison de retraite.

     

    1980 : Lawrence Cusak devint son tuteur légal.

     

    Elle vécut les dernières années de sa vie au Collins Court Home pour personnes âgées (4201 S.W 21 Place, Gainesville, Floride) sous le nom de Gladys Eley :

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    11 mars 1984 : Gladys mourut d'une crise cardiaque et fut incinérée.

      

    sources / http://www.cursumperficio.net/FicheB3.html

      

      

     

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