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Les MISFITS..... de John HUSTON 1961
C'est en 1961 que John Huston, derrière la caméra, et Arthur Hiller, mari de Marylin, à l'écriture, tournent "The Misfits", les Désaxés, variation intimiste sur les rapports homme-femme. L'action se passe à Reno, dans le Nevada, cité du jeu relégué dans l'ombre par sa majesté Las Vegas, où un certain Guido, Eli Wallach, du Jack's Reno Garage,
passe sa journée à réparer des guimbardes,
dont celle de Rosalyn/Marylin !
La mécano et la bimbo vont se retrouver, par hasard, au Harrahs Club,
où Rosalyn et son amie, Isabelle, viennent siroter un whisky, pour oublier le divorce de la première !
C'est le chien "caporal" qui éveille alors son attention,
brave toutou d'un certain Gay Langland, ami du mécano Guido ! Et voilà qu'on se retrouve,
et qu'on fait connaissance avec Caporal,
et Gay/Clark Gable,
vieux cow-boy qui passe son temps à écumer les comptoirs de Reno pour noyer sa jeunesse perdue ! La joyeuse bande en profite pour faire un petit tour dans la maison de campagne de Guido,où l'alcool coule à flots,
et les visages se dérident,
entre les rires et le bourbon,
et une Rosalyn qui attise le désir des deux hommes !
Et à ce petit jeu, c'est le vieux cow-boy, Clark Gable, ramenant une Marylin épuisée et somnolente,
qui va séduire la belle divorcée,
reveillée par ce regard de braise !
Rencontre de deux épaves, entre une femme paumée et un vieil homme, par l'alcool, fatigué, qui vont vivre dans une bicoque des environs de Reno,
avec une Marylin qui retrouve enfin un peu de gaieté,
en compagnie de Gay,
dans un moment d'éternité !
La joyeuse troupe se retrouve pour un Rodéo, où doit concourrir un certain Pierre, joué par Montgomery Clift,
entre le dur à cuire et l'homme enfant, qui doit encore, longuement, téléphoner à sa maman ...
sous le regard attendri de Rosalyn !
Le nouveau quintet, improvisé, fait la tournée de grands ducs, entre paris débiles,
confidences spontanées,
enfant alcolisée,
(Dennis Shaw joue l'enfant)
et un Gay aviné, titubant et s'effondrant dans un soupir éthylique !
Le cow-boy perdu et faible dans la cité, redevient un lion, dans son désert,
nature immaculée que le monde moderne lui a fait quitter, pour se dissoudre dans l'atmosphère délétère des rades post-pubères !
La chasse aux Mustangs, volà qui lui redonne des couleurs,
avec un Guido aviateur,
qui se la joue rabatteur !
Mais voilà, parmi ces cow-boy,
incarnant le défunt Ouest sauvage, Rosalyn/Marylin ne serait donner des gages, et cette chasse aux chevaux sauvages,
ne lui donne que de la rage !
Comment ces hommes épris de liberté, pourraient,a vec leur lasso,
la nier ?
Le fragile Monty saura, de suite, que la capture de Mustangs destinés à une mort certaine,
ne pouvait que détruire Marylin l'urbaine, qui, hystérique, va interpeller le 3 hommes,
et les traiter de sales bonhommes !
Devant cette colère immaculée contre la violence des hommes,Monty, cèdera le premier,
puis Gay, cow-boy vexé dans sa virilité, qui rendra les armes, après un dernier barroud d'honneur, à sa dulcinée.
Entre les mustangs et Marylin, Clark choisira de quitter le monde sauvage pour, définitement, rendre ses armes à la civilisation !
The Misfits met en scène deux mondes qui s'entrechoquent, celui de la civilisation et de la sauvagerie, incarnés, respectivement, par Marylin et Clark Gable. Rosalyn représente la femme divorcée, symbole des nouveaux rapports de société, à la recherche d'une nouvelle virilité, femme perdue dans ces nouvelles sociabilités, alors que Gay, vieux cow-boy fatigué, se cherche une identité dans ce nouveau monde qu'il n'a nullement désiré !
Lion dans le désert, auprès de cette nature solaire, épave dans la cité, dans ces bars délétères, Gay symbolise un monde qui se meurt, celui de l'Ouest sauvage, des cow-boys et des mustangs, qui transforme les nobles cavaliers en futurs déclassés, dans une urbanité qui les marginalise, et une laborieuse modernité qui n'en fait que des lampistes !
C'est le chant du cygne du vieille société, faite d'honneur et de valeur, de paroles données et de défis irraisonnées, loin des règles du dieu "argent", où la cupidité est reine !
Mais au-delà de cette tragédie moderne, narrée avec sobriété par l'alcoolique John Huston, les désaxés, à l'insu de leur plein gré, mette en scène les fins de parcours de Marylin Monroe et de Clark Gable, de la blonde torturée et d'un Rhett Butler dont toutes les femmes ont rêvé, symbole d'un cinéma par les grands studios contrôlé, et qui vont disparaître, juste après le film.
Clark Gable mourra d'une crise cardiaque juste à la fin du tournage, Marylin, agonie d'antidépresseur, s'éteindra, solitaire, dans un lit abandonné. Le fragile Montgomery Clift les suivra de peu dans leur tombe ...faisant de ce film une sorte de d'oeuvre prémonitoire, de testaments inconscients illustrant l'éphémère condition des hommes ...
Même les étoiles meurent ...
SOURCESsuper blog
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