• 1962 L'Année de tous les dangers...!

    1962...!

    On ne rencontre plus que très rarement son nom dans la presse alors qu'autrefois, il ne se passait pas un seul jour sans qu'on ne l'y trouvât de multiples reprises.

    Que lui est-il arrivé ?

    Quelle est la tragedie que vit Marilyn ?

    Vit-elle vraiment une tragédie ?

    Mais en tout cas, tout permet de croire que ce doit être une tragédie pour elle qui fut la star la plus sensationnelle de Hollywood depuis Garbo.

    Chose curieuse d'ailleurs, elle a pris la succession de Garbo en tant qu'énigme n°1 du cinéma américain. Elle a 36 ans. Est-ce cet âge qui a tué son personnage et du même coup sa vogue ?

    Pour les hommes, elle représentait au mieux "l'enfant innocente, mais perverse, dans un corps de femme".

    Non seulement on ne rencontre pratiquement plus son nom dans les journaux, mais il ne vient même pas dans les conversations quand on discute des mérites comparés des vedettes les plus belles ou les plus sexy de l'époque.

    Pourquoi ?

    La réponse est facile pour ceux qui la connaissent bien.

    Dans Marilyn, 3 drames, 3 obsessions plutôt, se sont associés pour lui rendre la vie impossible et la détruire ; la peur de la laideur, la peur de perdre son bel amour, et la peur de la mort.

     

     

     

     

     

     

     

     

    C'était la première obsession de Marilyn : la peur de devenir laide et grosse. Depuis très longtemps, elle était atteinte du disfonctionnement glandulaire ; cela la fit grossir du jour au lendemain de plusieurs kilos.

    Quelque temps avant de tourner "Something's got to give" elle avait grossi de 8 kilos ; pourtant, dans ce film, elle devait, comme on sait, tourner entièrement nue.

    Obsédée par son poids, elle téléphona à son vieil ami et ancien mari, Joe Di Maggio. Ancien champion de baseball, il connaissait tous les secrets du corps humain.

    Aussitôt il accourut à son aide, et en 20 jours, il réussit à lui rendre son poid normal et 55 centimètres de tour de taille. Mais pour suivre son régime et ses difficiles et pénibles leçons de culture physique, elle ne pouvait tourner.

    En un mois, elle ne fit que trois apparitions sur les plateaux de la Fox, pour sa célèbre scène déshabillée du film "Something's got to give".

    Le reste du temps, elle le passait dans sa nouvelle maison de Pacific Palisades en compagnie de Joe Di Maggio ; c'est à cette époque-là que les mauvaises langues affirmèrent qu'une nouvelle idylle était née entre eux.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Après les trois jours de tournage, la direction de la Fox était très contente ; Marilyn était redevenue la jolie jeune femme que le studio avait engagée 7 ans avant, pour une série de 12 films.

    Que de patience il fallait avoir à l'époque pour travailler avec la super vedette ! Outre ses humeurs changeantes, ses caprices, ses absences, elle imposait aux producteurs de dépenser beaucoup d'argent.

    Or, pour les producteurs, l'argent est plus important qu'une actrice de renom. Finalement, ce sont eux qui "fabriquent" les vedettes...!

    Quand Marilyn tournait une scène où elle était éloignée de la caméra, c'est-à-dire quand elle apparaissaît en pied sur l'écran, tout allait bien. Mais quand on devait faire des gros plans d'elle, c'était autre chose !

    Il fallait recouvrir caméra et projecteur d'un mince filet de nylon pour adoucir ses traits et ses rides.

    Ce travail exige un temps considérable et ne donne pas de très bonnes images. Enfin, quand Marilyn avait tournée 3 plans dans une journée, c'était le maximum.

    Et pour qu'un film soit rentable, il faut en faire au moins 12...!

    La Fox ne pouvait plus se permettre d'avoir des actrices du style de Liz Taylor et des genres de films comme "cLéopâtre" qui coûta des milliards. ; quand elle s'aperçut que le budget de "Something's got to give" devrait être multiplié par trois, elle licencia Marilyn...!

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    En attendant, Marilyn suivait un régime alimentaire.

    Elle avait aussi fait installer dans une des grandes pièces de sa villa, des appareils de culture physique de toutes sortes. Les murs étaient recouverts de miroirs qui la reflétaient dans ses moindres gestes.

    Plus encore que le travail, Marilyn savait que la laideur risquait de lui faire perdre son bel amour. Car elle était follement amoureuse, ce qui lui compliquait les choses.

    C'était en février 1962.

    La Fox lui avait demandé de faire une tournée publicitaire au Mexique, et tout particulièrement à Acapulco.

     

    Elle arriva deux jours avant la date prévue pour se reposer.

    Le soir même, elle faisait la connaissance d'un beau mexicain du nom de José Balanos, un play-boy de 31 ans, qui était payé par le syndicat d'initiative de la célèbre plage pour accompagner les grandes vedettes dans la ville.

    Il les faisait danser dans les cabarets, se trouvait à leur droite dans les dîners officiels.

     

    Ce fut le coup de foudre pour Marilyn, malgré les conseils de ses amis qui la mirent en garde contre le play-boy professionnel : elle tomba follement amoureuse de lui. Un jour il lui offrit un rubis en lui disant :

    "Si tu était brune comme nos jeunes femmes, cela t'irait encore mieux."

    Le soir même elle se faisait teindre les cheveux.

    On pouvait les rencontrer dans les cabarets, dansant amoureusement.

    L'aube venue, José payait un guitariste qui les accompagnait sur la plage et leur jouait des mélodies anciennes.

    Pour Marilyn c'était le paradis.

     

     

     

     

     

     

      

     

     

     

     

     

     

    Avec José Bolanos. Son dernier amour...?

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Elle ne remarquait pas les sourires narquois quand elle apparaissait au bras du jeune homme, toujours vêtu de chemises vert pistache et de pantalons noirs fendus sur le côté.

    Elle le présenta à tout le monde comme un très grand dialoguiste de films : bientôt tous les producteurs se l'arrachèrent.

    Bientôt, il eut tellement de contrats qu'il délaissa un peu Marilyn pour travailler. Quand ils se séparèrent pour deux mois, il lui dit :

    "Fais bien attention en prenant l'avion, il y a tellement d'accidents"..!

    Marilyn suivit ses conseils, ne voulut plus voyager qu'en train et en bateau. Car elle avait aussi peur de la mort.

    Une fois rentrée en Californie, elle prit l'habitude de lui envoyer des messages sur des bandes de magnétophone.

    Dans sa chambre à coucher, elle enregistrait de longues heures ;

    c'étaient toujours des appels à l'aide et de longues missives.

    Elle le demanda même en mariage !

    José lui répondit que le jour où il se marierait ce serait pour avoir des enfants, et Marilyn ne pouvait pas en avoir. Aussi a-t-il refusé catégoriquement de l'épouser.

    Le soir où elle apprit cette terrible nouvelle, elle crut devenir folle.

    Depuis de nombreuses années, elle avait l'habitude, quand elle ne pouvait s'endormir ou quand elle était angoissée, de téléphoner à son ami maquilleur, Whitney Snyder.

    Elle lui parlait pendant des heures.

    Une fois même, elle lui avait fait promettre que, le jour de sa mort, ce serait lui qui la maquillerait.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le chien de Marilyn. Sur la photo de gauche on l'emmène après la mort de l'actrice.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    - "Je veux être la plus belle, même morte : je veux que l'on dise que j'étais la plus belle femme du monde." En échange, Marilyn fit de Whitney son seul héritier.

    Cette nuit-là, elle décrocha le téléphone et composa le numéro qu'elle connaît par coeur ; pour la première fois, le maquilleur n'était pas là pour répondre à son appel.

    Affolée, elle s'habilla en hâte et elle se précipita dans la rue, pour trouver quelqu'un à qui parler.

    Devant sa porte, elle attendait elle ne savait pas quoi.

    Tout à coup apparut une voiture : instinctivement, elle leva la main, c'était une camionnette d'électricien. L'homme revenait d'un dépannage de nuit.

    Il s'arrêta et quand il entendit Marilyn, qu'il avait reconnue, lui demander si elle pouvait monter à côté de lui pour bavarder, il n'en crut ni ses yeux ni ses oreilles.

     

    Dans la vieille camionnette, ils se promenèrent longtemps. Elle se confessa entièrement au vieil homme, Billy Walter.

    Elle lui avoua combien elle avait peur de la mort. Il sut employer des mots simples de bon père de famille qu'il était.

    Deux heures plus tard, quand il la déposé à nouveau devant sa porte, Marilyn n'avait plus peur de ses 36 ans.

     

    Aussitôt chez elle, elle téléphona à Arthur Miller, son ex-époux, pour lui raconter son aventure de la nuit, car auteur-dramatique, il est très friand de ce genre d'aventures.

     

    A la fin de la conversation, il lui dit cette phrase terrible :

     

    "Quand tu seras vieille, il ne restera plus de toi que des photos".

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    A l'Actor's Studios Marilyn trouva une véritable famille. Ici Lee Strasberg et Paula en compagnie de Marilyn.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Tout était à refaire pour le vieil électricien...!

    Comment pourrait-elle encore être "la plus belle, même morte" si elle devenait vieille ? Marilyn ne parvenait plus à trouver le sommeil.

      

    En janvier 1962, elle acquiert ce qui sera sa dernière demeure, à Brentwood dans les environs de Los Angeles.

    Elle vit des allers-retours entre son médecin Greenson et DiMaggio ainsi qu'un coma dû à des barbituriques, tout cela alors qu'un nouveau film se met en place.

    En effet, en mai 1962 ont lieu les premières prises pour Something's Got to Give, tournage pendant lequel elle s'annonce très souvent en arrêt maladie.

    Pour ce film, elle reçoit 100 000 dollars alors qu'il semble que George Cukor

    (le réalisateur) et Dean Martin (co-star) vont toucher chacun 300 000 dollars, alors qu'elle est, à ce moment, la plus grande star de l'époque, la presse étrangère lui ayant décerné ce prix à Los Angeles quelques semaines auparavant.

    Marilyn se déplace à New York pour l'anniversaire de JFK ce qui ne plaît ni à la Fox ni à Jacqueline Kennedy qui annule sa venue à la fête de son mari.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le 1er juin 1962, le jour de son 36e anniversaire, elle est présente sur le plateau, où une fête est organisée en fin de journée en son honneur : ce sera sa dernière apparition professionnelle.

    Le 7, la Fox la renvoie du tournage.

    Cependant, des négociations sont immédiatement engagées :

    le 20, la Fox annonce la reprise du tournage sous peu.

    Marilyn, dans le cadre d'une campagne de relations publiques pour restaurer son image auprès du grand public, permet des séances photo avec plusieurs photographes de premier plan et des interviews avec de grands magazines.

    DiMaggio et elle parlent remariage et une date est arrêtée au 8 août 1962.

    D'autres projets de films sont discutés et lancés autour de Marilyn, comme I Love Louisa et The Jean Harlow Story.

    La dernière semaine de sa vie va être riche en ordonnances pour des somnifères prescrites par deux médecins au moins...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le vendredi 3 août est consacré à de nombreux appels téléphoniques professionnels et privés, rencontres avec son psy, avec son amie Pat Newcomb.

    Le samedi 4 est identique : téléphones, travail dans le jardin, avec le Dr Greenson, balade sur la plage avec l'acteur Peter Lawford, beau-frère des Kennedy.

    Elle a été observée sous influence de tranquillisants et autres...

    À 19h45, elle a encore une conversation téléphonique avec Lawford où elle semble déprimée et confuse. Il rappelle plus tard mais la ligne est en dérangement, alors il opère plusieurs appels à des proches pour la joindre tout de même.

    Mme Murray, la femme-à-tout-faire qui vivait avec elle - engagée à la demande du Dr Greenson, sans aucune compétence, et, partant, soupçonnée d'avoir été une espionne à la solde du docteur - indique qu'elle va bien : il est alors 20h30.

      

    L'auteur David Spoto pense qu'à ce moment, Marilyn est déjà morte ou en train de mourir d'overdose.

     

     

     

    Ca, c'est la version "officielle". Vous lirez dans le chapitre de son assassinat la "vérité"...

     

     

     

     

     

     

     

     

    C'est à partir de cet instant que les versions diffèrent :

    qui est venu ?

    quand ?

    pourquoi ?

    qui a averti ?

    Et, surtout, à quel moment Marilyn est-elle morte exactement ?

    La police arrive chez elle à 4h35, le dimanche 5 août 1962, et Marilyn, nue, couchée dans son lit, est morte.

    Deux des proches médecins sont pourtant déjà sur place.

    Le mystère ne fait que alors commencer...

     

    Le 6 août, Di Maggio réclame, avec la demi-sœur de Marilyn, le corps de Marilyn et organise, pour le 8 août, des funérailles privées, auxquelles seules 24 personnes, triées sur le volet, sont conviées.

     

    Marilyn, qui avait tourné dans 30 films, n'avait que 36 ans.

     

     

     

     

     

     

     


    Marilyn avait la main crispée sur le récepteur téléphonique.

     

    Au dernier moment, elle avait voulu appeler de l'aide, mais personne ne l'avait entendue :

    ni ses maris, ni les psychiatres, ni surtout tous les gens qui vivaient autour d'elle et qui l'exploitaient.

    Aucun en qui elle sentit une profonde affection.

     

    Ne répétait-elle pas fréquemment :

     

    "A quoi bon tout cela, personne ne m'aime".

    Elle ressentait cette solitude comme autant de coups de poignards.

     

    C'était pour oublier qu'elle avait été cette petite Norma Jean Baker dans sa jeunesse vide d'affection et emplie de solitude, qu'elle voulait tellement être aimée.

     

     

    Quel cinglant échec...!

     

     SOURCES : http://www.thinesclaude.com/marilyn--lannee-de-tous-les-dangers.php 

      

      

      

      

      

     

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