• 1962

     

    JANVIER :

     

    Courant janvier, elle apprit le remariage prochain d'Arthur Miller et sa future paternité.

    Le lundi 8 janvier   : elle apprit les fiançailles de Frank Sinatra avec Juliet Prowse.

      
       

    Eunice Murray trouva une maison de style hacienda mexicaine au 12305 Fifth Helena Drive (,

     ,),

    près de Carmelita Avenue,  dans le quartier de Brentwood de Los Angeles.

    Au départ Marilyn voulait une maison petite et tranquille, face à la mer, qui ressemblerait à la maison des Greenson.

     

     Le mercredi 10 janvier   :

     

    Marilyn appela Joe DiMaggio et lui demanda de venir visiter la maison pour laquelle elle avait eu un coup de foudre. Il arriva le jeudi 11 janvier, la visita et lui donna son assentiment. 

     

    Derrière un haut mur blanc, abrité des regards (,,

     ), la propriété, de style hacienda espagnole de 700 m² (la maison 213 m²) de plain-pied, avait un garage et une petite maison d'amis.

    Elle avait besoin d'être rénovée mais elle avait aussi beaucoup de charme : toit de tuiles rouges, épais murs en stuc, fenêtres à deux battants, plafond en voûte de cathédrale dans le salon, et arcades dans toute la maison. Il y avait aussi des plantes

    luxuriantes (,,) et une piscine ovale 

    (,,), le tout blotti dans un cul de sac 

    (), à dix minutes de voiture de la Fox, à un kilomètre de chez les Greenson, tour près du golf de Brentwood Country Club.

    Sur le dallage de l'entrée de la propriété était écrit Cursum Perficio  (« J'ai achevé mon parcours ») écrit en carreaux de

    céramique mexicains () 

    La décoration intérieure était également de style mexicain (,).

     

    On entrait directement dans un petit salon (,   ); sur la gauche,  

      une salle à manger (,,,,), avec, à gauche de cette salle à manger

    la cuisine (,,,,,), et à

    droite, un petit solarium ().

    Depuis le salon, à droite, un couloir donnait sur 3 chambres à coucher, l'une avec salle de bains attenante (,

     ,), donnant sur le jardin, deux autres plus petites partageaient une seconde salle de bains 

    ().

     

     Le vendredi 12 janvier   : Milton Rudin fit une offre de  52 500$ à l'agent immobilier. Celle-ci fut refusée, mais la seconde proposition de 57 500$ fut acceptée. Rudin écrivit alors à Alfred Hart de la City National Bank de Beverly Hills pour une demande de prêt.

    La maison avait été mise en vente par Mr et Mme Pagen pour 69 000$.

    Un acompte de 5750$ (5000$ de Joe DiMaggio, 750$ de la part de Marilyn)  fut versé le lundi 29 janvier.

    La vente sera finalisée le  jeudi 8 février  , le jour où elle commença à emménager.

    Elle  devait rembourser son prêt sur 15 ans et demi au taux de 6.5%, et qui devait débuter le lundi 2 avril . (Echéancier de 320$/mois).

    A cause de soucis financiers, la banque établira un nouveau calendrier de paiement fin juin 1962. Juste avant d'acheter la maison, Marilyn avait dépensé 25 000$ pour redécorer et remeubler l'appartement de Doheny Drive. 
     

    Ce fut Milton Rudin, son nouvel avocat et beau-frère de Greenson qui s’occupa de l’achat de la maison. Marilyn entrera en possession de la villa  et des titres de propriété en mars.

    Rudin régla aussi le transfert de Marilyn de la MCA à sa propre société. Celui-ci travaillait au cabinet Gang, Tyre et Brown qui assurait la défense des personnalités du show-business, et s'occupait également de la défense des personnes  devant la Commission d’enquête des activités anti-américaines.

    Il gérait aussi des affaires de Frank Sinatra.

    Elle formula rapidement le souhait de transformer le garage en appartement pour les amis; mais elle considèrait que sa résidence principale restait son appartement à New York et qu'elle ne logerait à Brentwood que lorsqu'elle devra travailler à Los Angeles. Le reste du temps, la maison sera fermée.

    Elle commanda de nouvelles installations pour la salle de bain ainsi que des placards pour la cuisine. Elle acheta pour 545$ de matériel chez Kafon Sales Company (1518 North Highland Avenue, à Hollywood) et 1393.46$ pour une nouvelle cuisine sur mesure.

    Durant la semaine du 14 au 20 janvier, elle eut un RDV au Polo Lounge du Beverly Hills Hotel avec Arthur Jacobs : mécontente des propositions de la Fox, elle lui demanda de lui trouver un projet où ils pourraient se partager la production à 50/50.
    Elle reviendra un soir au Polo Lounge pour un RDV avec le journaliste du magazine Redbook, Alan Levy.
    Elle rencontrera également son amie Esther  "Eppie" Pauline Friedman Lederer, journaliste connue sous le nom d'Ann Landers.
    Elle voit également Nunnally Johnson, 6ème scénariste employé pour "Something's Got to Give" (son emploi débuta le 24 janvier et il fut rémunéré 125 000$).
    (Marilyn avait annoncé à la Fox qu'elle ne tournerait pas le film car elle n'aimait toujours pas le script.). Johnson lui donna la dernière version du scénario lui demandant de noter ce qu'elle voulait changer; elle le lui enverrait chez lui à Londres; il effectuera les modifications demandées, et lui renverrait le script ainsi modifié pour avoir son approbation. Puis le script serait transmis à la Fox.

    Le mardi 16 janvier  : la Fox annonça que le tournage était repoussé au jeudi 15 mars.  

      

    Le samedi 20 janvier, elle rencontra le poète Carl Sandburg qui était à Los Angeles, car il co-écrivait un scénario de film.

    Le photographe Arnold Newman immortalisa le moment chez le producteur Henry Weinstein  et son épouse Irena, qui habitaitent à Beverly Hills 

     (,,,,,,,).

     

    Le mercredi 24 janvier : Frank Ferguson, l'avocat de la Fox, donna son accord pour l'établissement d'un contrat.
    Le scénariste Nunnally Johnson alla en Angleterre pour retravailler le scénario de « Something's Got to Give ». Marilyn était d'accord pour tourner le scénario s'il correspondait à ses attentes.

    Greenson lui conseilla de prendre quelques jours de vacances avant le tournage de « Something’s Got to Give », par exemple au Mexique où elle pourrait se reposer et trouver des meubles pour sa nouvelle maison. Pendant son absence, Norman Jefferies, gendre d'Eunice Murray, et son frère Keith, entreprendraient les travaux de remise à neuf.

    Le Président Kennedy projetait un déplacement politique en Californie, en mars.

    Peter Lawford, beau-frère du Président, demanda à Frank Sinatra si John Kennedy, à cette occasion, pouvait descendre chez lui, à Palm Springs. Sinatra accepta et entreprit des travaux (pour la somme de 500 000$) pour transformer Palm Springs en « Maison Blanche de l’ouest ». Il fit construire un héliport, des bungalows, des aménagements pour les services secrets et un central téléphonique avec de nombreuses lignes.

    Mais Robert Kennedy dissuada son frère de séjourner chez Sinatra car Sam Giancana, patron de la mafia de Chicago, était souvent convié à Palm Springs (selon un rapport du ministère de la Justice qui signalait que Sinatra avait des contacts personnels avec les principales personnalités de la Mafia). Bien que ne voulant pas décevoir Sinatra, John Kennedy s’inclina et chargea Peter Lawford d’annoncer la nouvelle à Sinatra.

    A compter de cette date, Sinatra, très en colère contre Lawford qui, selon lui, n'avait pas pu lui offrir cette opportunité de recevoir le Président chez lui, n’eut plus de contacts avec Lawford ; il refusa de lui parler au téléphone, et l’élimina du casting des deux films qu’ils devaient tourner ensemble.

     

     

    Dans le courant du mois, Marilyn fit une séance photo avec le photographe Willy Rizzo (,

     ,,,,,,

     ,,,).

    Celui-ci était correspondant à Hollywood pour le magazine Paris-Match. Il connaissait Pat Newcomb et pour cette séance photo, il loua une luxueuse maison qui appartenait à l'un de ses amis à Los Angeles. Les photos seront publiées dans le magazine du 23 juin 1962.

     

    Le vendredi 26 janvier  :  après une année de réflexion, il fut officiellement annoncé que Marilyn refusait l'offre de 100 000$ de NBC pour l'adaptation télévisée de "Rain". 

     

    FEVRIER :

    Le jeudi 1er février :

    Marilyn rencontra Robert Kennedy, à un dîner chez les Lawford. Avec son équipe, il arrivait de Washington et devait se rendre en Extrême-Orient, pour un voyage d’un mois. Les invités à ce dîner furent Judy Garland,  Angie Dickinson, Gene Kelly, Dean Martin, Tony Curtis et son épouse Janet, Gloria Romanoff, Kim Novak ainsi que quelques journalistes. Ce fut son chauffeur, Rudy Kautzky de la Carey Cadillac Renting qui la véhicula; il passa la prendre chez elle à Doheny Drive à 20h, pour la ramener

    à 3h du matin ()..

     

    Entre le vendredi 2 et le mardi 6 février : Marilyn était à New York.

    Elle rencontra John Kennedy à un dîner en l’honneur du Président chez Fifi Fell, la riche veuve de John Fell, patron d'une importante société d'investissement, qui habitait Park Avenue.

    Ce fut Milton Ebbins (), ami de Sinatra et vice-président de la société de production de Peter Lawford, qui l’accompagna et qui la ramena chez elle après la soirée.

     

    Le mardi 6 février : elle retrouva avec joie les Strasberg. Ils allèrent voir ensemble la pièce de théâtre « Macbeth » au Old

    Vic Theater, à New York (,).

    Elle passa ensuite trois jours à discuter avec Paula du premier jet du script de « Something’s Got to Give » (). 
    Elle suivit aussi des cours à l’Actors Studio.

    Tous les jours Marilyn reçut de nombreux messages de Californie : sur sa nouvelle maison, sur la date de tournage ; elle reçut aussi des appels de Joe DiMaggio, surpris d’apprendre qu’elle était à New York alors qu’il avait décidé de passer quelques jours avec elle à Los Angeles ; le Dr Greenson l’appela tous les jours, au moins une fois par jour.

    Elle eut aussi des réunions avec les représentants de Life, en vue d’une future interview, une conversation avec Alan Levy qui servira de base à un long article paru dans Redbook, fin 1962.

     

    Le lundi 12 février : Eunice Murray quitta Los Angeles ; elle avait demandé à Marilyn une avance de plusieurs centaines de dollars sur son salaire. Elle se rendit à Mexico, rendre visite à son beau-frère, Churchill Murray (frère de son ex-mari John Murray) et producteur d’émissions de radio anglophones. Elle attendait la visite de Marilyn pour les courses qu’elles devaient faire ensemble.

    C’était le Dr Greenson qui avait décidé qu'Eunice Murray accompagnerait Marilyn.

    Marilyn  reçut la dernière version su script de "Something's Got to Give" écrit par Nunnally Johnson, et le lut attentivement avec Paula Strasberg.

     Le mardi 13 février: elle assista à la première de "Romeo et Juliet" mis en scène par Franco Zeffirelli au Manhattan City Center; puis elle assista à la soirée qui suivit, organisée par Lee Strasberg.

     
     

    Le mercredi 14 février : elle assista, au Theater de Lys à Greenwich Village, à la représentation de la pièce "Brecht on

    Brecht"  ().

     

    Durant son séjour à New York, elle fut vaccinée en vue de son futur voyage au Mexique, organisé par Frank Sinatra et l'ancien président du pays,  Miguel Aleman Valdés.

    Le samedi 17 février : Marilyn fit une halte à Miami, en Floride avant de partir pour le Mexique.

    Elle descendit à l’hôtel Fontainebleau de Miami; elle prit une suite à 125$ la nuit, au 17ème étage, et s'enregistra sous le nom de "Gloria Lovell" (la secrétaire de Sinatra). Ce fut Isadore Miller qui vint l'accueillir à l'aéroport. S'y trouvaient également Patricia Newcomb et George Masters.

    Pendant trois jours, elle s’occupa d’ Isadore Miller, le père d’Arthur Miller, avec qui elle avait gardé des relations amicales et qui se sentait seul après la mort de sa femme, l’année précédente.

    Elle l’emmena dîner au Club Gigi de l’hôtel Fontainebleau () et à un spectacle de cabaret au Minaret.
    Elle le déposa à l'hôtel où il logeait, le Sea Isle Hotel.

     

     

    Le samedi 17 février : Arthur Miller épousa Inge Morath () à New Milford, Connecticut, rencontrée lors du tournage de « The Misfits », alors qu’elle faisait partie de l’agence Magnum. Marilyn avait été prévenue à l'avance de ce mariage, contrairement au père d'Arthur, Isadore Miller.

    En septembre 1962, ils auront une fille ensemble, Rebecca (), et vivront ensemble le reste de leur vie.

     

    Le lundi 19 février : elle se rendit à Fort Lauderdale pour rendre visite à Joe DiMaggio qui  s'occupait de la session

    d'enraînement des New York Yankees. Elle passe la nuit dans la suite de Joe au Yankee Clipper Hotel ().

     

    Le mardi 20 février : Joe DiMaggio l'accompagna à l'aéroport international de Miami, d'où elle partit pour Mexico 

    (,,,,).

    A l'aéroport de Mexico, elle fut accueillie par l'industrie du cinéma mexicain.

    Elle logea au Continental Hilton Hotel de Mexico, suite n° 1110. Deux vigiles étaient en poste devant sa chambre.

     

    Marilyn était accompagnée par George Masters (), l’un de ses coiffeurs et de son attaché de presse Pat Newcomb, qui avaient pris l'avion avec elle depuis Miami. 

    Elle retrouva Eunice Murray qui était sur place depuis une semaine; elle logeait chez son ex beau-frère, Churchill  Murray. 

    De Los Angeles, elle apprit qu’un Golden Globe Awards allait lui être décerné en mars.

     

    Le jeudi 22 février : à 15h, elle fit une conférence de presse au Grand Ball Room du Continental Hilton Hotel de Mexico 

    (,,,). Celle-ci avait été organisée par Patricia Newcomb; 200 journalistes et photographes étaient présents.

    A cette occasion elle portait une robe verte de chez Pucci et une écharpe en mousseline verte (,,

     ,), vêtements qu’elle portera pour son enterrement.

    La conférence de presse fut suivie d’un cocktail (,).

     

    Par l'entremise de Martha Josefy, une amie commune, elle rencontra Frederic Vanderbilt Field et sa femme Nieves, communistes américains qui avaient fui les Etats-Unis pour vivre en paix au Mexique.

     

    Frederic Vanderbilt Field passa quelques jours avec Marilyn, Eunice et Churchill Murray ; il les conduisit au marché de Toluca

    où elle acheta des poteries (,). Marilyn en profita pour acheter et commander des meubles de style mexicain pour sa nouvelle maison de Brentwood, des articles locaux, et commanda des carreaux mexicains pour la cuisine et les salles de bains.

     

    Elle visita également  Cuernavaca où elle se rendit  chez l'actrice Merle Oberon et chez la jet-setteuse new-yorkaise Barbara Hutton. Elle visita la Byrna Art Gallery où elle acheta 3 peintures.

    Elle fut  invitée à une soirée donnée en son honneur chez l'acteur, écrivain et réalisateur Emilio Fernandez Romo :

    celui-ci lui apprit à boire la téquila avec du sel et du citron (). La musique fut jouée par des mariachi 

    (). Ce soir-là elle rencontra le scénariste mexicain José Bolanos; il deviendra son chevalier servant et l’accompagna aux quelques soirées données en son honneur au cours de la tournée au Mexique
     

    (, ,, ,,).

     

     

     

     

    Durant son séjour elle acheta :  une table basse en bois (), 4 bancs en bois (), une chaise en bois et cuir faite main, un coffre à charnières en cuivre et argent, des miroirs, des chaises, des maracas, des jetés de

    lit () poteries, paniers, un chapeau de paille (), un saladier ovale en cuivre, des colombes décoratives en argile et peintes à la main, des plats en verre bleu transparents, des verres à soda

    (), 4 tentures murales de musiciens mexicains (). Elle acheta aussi des carreaux décoratifs peints à la main : bleu, vert et doré pour sa cuisine; à fleurs orange et or pour la salle de bains principale

    ( ). Egalement une peinture d'une femme nue "Olga", un échiquier en bois de rose, argent et doré, un tapis en laine, une tapisserie murale "Chac-Mool", des fauteuils de salon sculptés main, un grand canapé rouge vif (qui n'arrivera que fin août), des chandeliers en cuivre achetés chez le fameux orfèvre William Spratling à Taxco; une large armoire mexicaine. Dans un autre registre, elle obtient facilement des comprimés de Nembutal.

    Pourtant, durant son séjour au Mexique, elle dormit  sans tranquillisants, ce qui ne lui était pas arrivé depuis une quinzaine d'années.

    Le jeudi 22 février :  elle annula sa visite à Acapulco et resta à Mexico pour faire du shopping. 

      

     

    MARS :

    Le jeudi 1er mars : elle visita une usine alimentaire (); puis, en compagnie d'Eva Samano, épouse du

    Président Mexicain (,), l'Institut Catholique National pour la protection de l’enfant (Catholic

    National Institute for the Protection of Children)  à qui elle offrit 10 000$  (  ,,,

      ,). Patricia Newcomb l'accompagnait.

     

     

     
     

     

    Elle se rendit également sur le tournage du film «  El Angel Exterminador » de Luis Bunuel (,

     ,,).

     

    Le soir elle assista à une soirée donnée au night-club Garibaldi Plaza avec José Bolanos. Elle projeta de revenir à Mexico le samedi 15 septembre, veille de la fête de l'indépendance du pays.

     

     

    Le samedi 3 mars : avec Eunice Murray, Pat Newcomb et José Bolanos, Marilyn rentra à Los Angeles (). Eunice Murray avait emballé toutes les affaires de Marilyn qui, n’ayant plus de chaussures, emprunta les chaussons d’Eunice

    pour voyager (,,).

     

    Marilyn revit le Dr Greenson pour la première fois depuis un mois ; gaie à son arrivée à la séance, elle en ressortit en larmes et déprimée.

    Elle apprit que le film qu’elle devait tourner, « Something’s Got to Give » était dans une situation précaire. Aucun scénariste n’avait pu trouver une chute satisfaisante à l’histoire, ni résoudre la complexité des sentiments des personnages.

    La Fox était au bord de la faillite avec le tournage de « Cléopâtre », et que « « Something’s Got to Give » soit terminé ou pas ne changeait rien au désastre. Qu’un incident arrête le tournage, maladie ou décès, et les assurances dédommageraient la Fox.

    Marilyn avait donc de bonnes raisons d’être anxieuse : on attendait que « Something’s Got to Give » soit supérieur à « Let's Make Love » et à « The Misfits » et Marilyn croyait à juste titre que la nouvelle direction de la Fox la considérait comme un objet qu’on pouvait manipuler à volonté.

    Incidemment Greenson n’appréciait pas la relation entre Marilyn et José Bolanos ; ainsi elle se trouvait une nouvelle fois dépendante de son thérapeute, avec l’interdiction de choisir ses amis et de gouverner sa vie comme elle l’entendait.

    Durant le week-end, elle reçut la visite de l'actrice Edith Evanson, amie de George Cukor, qui fut sa coach : elle lui apprit à parler avec l'accent suédois pour incarner le rôle d'Ingrid Tic, domestique suédoise qu'elle jouait dans une partie du film.

    Le lundi 5 mars : le soir, elle assista à la 19ème cérémonie de la remise des Golden Globes Awards qui eut lieu au International qui eut lieu au International Ballroom du Beverly Hilton Hotel.

    Marilyn reçut le Golden Globe Award ( ), prix décerné par la Hollywood Foreign Press Association pour «  L’actrice préférée dans le monde en 1961 ».

    Elle portait un long fourreau vert, avec un décolleté plongeant dans le dos.

    Pat Newcomb était présente ( ) et José Bolanos l’accompagna comme prévu à cette soirée (    ,

     

     ,,,).

    Elle eut du mal à gagner le podium et prononça son discours de remerciement d'une voix pâteuse.

    Judy Garland (,,) et Charlton Heston 

    () entre autres, assistèrent également à cette soirée.

    Devant ce pitoyable spectacle lors d'un événement essentiel de l'industrie du cinéma, certains la jugèrent finie.

     

    Le mardi 6 mars : 

    Marilyn avait rendez-vous à la Fox. Après ce qui s'était passé aux Golden Globe, Peter Levathes, le directeur de production, avait toutes les raisons de s'inquiéter. Aux yeux de Frank Ferguson (l'avocat de la Fox), l'essentiel était que Marilyn se soit présentée disposée et apte à travailler. Elle acceptait donc de tourner « Something's Got to Give ».

    Histoire de s'en assurer, la Fox envoya chez elle les costumières qui prirent des mesures afin que l'on fabrique un mannequin à sa taille et que l'on crée ses costumes. Marilyn se montra très coopérative.

    Compte tenu des circonstances, le Dr Greenson dût revoir ses propres plans. Avant le voyage de Marilyn à New York, il avait prévu de partir pour la Suisse avec sa femme, dont la mère venait d'avoir une attaque. Le couple comptait en profiter pour se promener un peu en Europe.

    Au retour, il s'arrêterait à New York pour voir son éditeur (il rédigeait un ouvrage « Technique et pratique de la psychanalyse »).

    Greenson n'était plus sûr de pouvoir s'absenter, même si sa femme, Hildi, devait impérativement partir. Il n'était même pas certain de pouvoir la rejoindre un peu plus tard.

    Depuis son diagnostic sur la personnalité limite de Marilyn, il était parfaitement conscient de sa peur d'être abandonnée.

    Venant après le mariage d'Arthur Miller, le départ de Greenson pouvait s'avérer désastreux.

    Elle avait appris qu'un journal avait publié son adresse de Doheny Drive et elle décida d'emmenéger dans sa maison d'Helena Drive avant que les travaux de rénovation ne soient terminés. Joe DiMaggio arriva à Los Angeles pour l'aider à déménager.

     

    Les jeudi 8 et vendredi 9 mars :

    Elle emménagea, avec l’aide de DiMaggio, dans sa maison de Fifth Helena Drive. Joe passa le week-end avec elle avant de repartir pour ses affaires.

    Les meubles de Doheny Drive furent stockés dans un garde-meuble de New York,  appartenant à J.Santini & Bos. Inc (2021$). 

    Ralph Roberts, rappelé de New York par Marilyn, l’aida dans les nombreuses tâches occasionnées par le déménagement.

    Son caniche, Maf, dormait dans le pavillon d’amis sur un vieux manteau en castor, qu’Arthur Miller avait offert à Marilyn.

    Elle allait faire ses courses au marché de Brentwood Mart, sur San Vicente Boulevard  où elle avait un compte et portait ses ordonnances à la pharmacie du coin, Vicente Pharmacy.

    Depuis le mois de janvier à Doheny Drive, Marilyn avait une nouvelle secrétaire personnelle, une femme d’une cinquantaine d’années, Cherie Redmond.  Celle-ci avait été la secrétaire de Milton Rudin. Elle avait été embauchée en 1961 et  recevait 689$ par mois. Marilyn eut d'emblée une aversion pour elle malgré le fait que celle-ci était très impliquée dans son travail. 
    Elle remarqua notamment une surfacturation lorsque Marilyn avait loué une limousine durant son séjour à New York en février 1962, qui fut après recherche, attribuée aux Strasberg qui avaient utilisés la limousine juste avant l'arrivée de Marilyn.
    Quand
    le tournage de « Something’s Got to Give » commencera, elle se trouvera de service tous les jours à la Fox.
    Elle voulut mettre à l’abri certains papiers personnels de Marilyn, ses chéquiers, ses factures, mais s'aperçut qu'aucun placard de la maison du Fifth Helena Drive ne fermait à clé.

    Marilyn s'occupa de son jardin, potassa des revues d'horticulture, planta des citronniers et engagea le jardinier SamTateishi

    pour l'aider, pour la somme de 939.55$ par mois (). 

    Elle signa un contrat avec la Bel Air Patrol Company pour garder la propriété, pour la somme de 1982.75$ par an ().

    Elle engagea également la Landon Pool Services pour l'entretien de la piscine, pour la somme de 496.52$ par an 

    ()

     

    Le dimanche 11 mars : le scénario de Nunnally Johnson qu’elle avait appris par cœur, fut réécrit par George Cukor et Walter

    Bernstein () (l’écrivain sur la liste noire, qu’Henry Weinstein, le producteur du film avait fait revenir de Londres).

    Celui-ci avait été engagé pour améliorer le synopsis de « Something’s Got to Give » qui n’en finissait pas, notamment pour relever les scènes sans drôlerie et la platitude des dialogues.

    A cette époque, il y avait déjà eu six autres scénaristes engagés sur le film et Marilyn avait accepté de tourner « Something's Got to Give » strictement sur la base du scénario de Nunnally Johnson, demandant qu'on n'y ajoute quelques répliques drôles et situations comiques.

    A ce moment-là, le coût de l’histoire et du  script seuls dépassait les 300 000$, six fois la somme prévue au départ.

    Cukor et Bernstein persistèrent néanmoins et arrivèrent à une quarantaine de pages de modifications, que Marilyn jugea inacceptables. Elle refusa donc de jouer le rôle ainsi révisé.

    Bien que n'ayant pas de droit de regard sur le script, elle fit savoir à Peter Levathes (le directeur de production de la Fox) , par l'intermédiaire de son avocat Milton Rudin, qu'elle tournerait seulement la partie du scénario qui lui plaisait. Le tournage n'avait pas encore commencé qu'elle était déjà en conflit avec le studio.

     

    Le jeudi  15 mars : Marilyn contracta un virus qui la cloua au lit avec une forte fièvre.

    En plus de son travail d’attachée de presse, Pat Newcomb joua les infirmières, lui prépara des boissons chaudes entre deux dossiers à rédiger, sans se préoccuper de la jalousie ouvertement affichée d’Eunice Murray, pour quiconque empiétait sur ce qu’elle considérait comme ses plates-bandes.

    Eunice Murray ne manquait pas de travail, comme elle en informa Greenson, qui ordonna à Marilyn de doubler le salaire de la gouvernante pour le porter à 200$ par semaine (calculé sur le salaire de sa secrétaire Cherie Redmond qui touchait 250$ par semaine).

    Ce jour là, elle fit changer les serrures de la propriété qui ne fonctionnaient pas; ce fut l'employé Edward P.Halavaty de la

    société A-1 Lock& Safe Company de Santa Monica qui vint chez elle ()..

     

    Le samedi 24 mars :

    Au Fifth Helena Drive, l’arrivée d’eau avait été coupée par le plombier Roy Naval qui devait installer le chauffe-eau dans le garage. Marilyn annonça à Eunice Murray qu’elle allait chez les Greenson pour se laver les cheveux, puis qu’elle partait en week-end.

    A midi, Peter Lawford vint la chercher et la conduisit à Palm Springs, chez Bing Crosby (,

     ), 

    Palm Springs était une station touristique située dans le désert, lieu d’escapade favori des grands pontes d’Hollywood.

     

    Durant ce week-end, Marilyn  rencontra  les frères Kennedy (), et accepta d’assister au gala des démocrates prévu pour mai 1962 au Madison Square Garden, et promit de participer à la célébration de l’anniversaire de John Kennedy.

    Pat et Peter Lawford, Bob Hope furent également présents. 

     

    Le dimanche 25 mars : 

    Marilyn offrit à John Kennedy un briquet en chrome Ronson Adonis, avec les initiales JFK gravées dessus, car elle savait qu'il aimait fumer le cigare. Il l'invita à venir chanter pour son anniversaire lors du gala qui aura lieu le 19 mai au Madison Square Garden  : Marilyn accepta.

    Quand elle rentra chez elle, DiMaggio l'y attendait. Ils passèrent la semaine suivante ensemble. Il logea au Beverly Hilton Hotel.

    Norman Rosten était à Hollywood pour travailler sur un scénario et rendit visite à Marilyn, qui était de retour; ensemble ils allèrent visiter une galerie d’art où Marilyn acheta une statuette de Rodin pour 1000$.

     

    Le lundi 26 mars : Rosten repartit à New York. Ce fut la dernière fois qu’il vit Marilyn vivante.

    Ravie de son week-end, Marilyn était de fort bonne humeur et débordante d’énergie.

    Ce jour là elle rencontra à la Fox le producteur, le réalisateur et le scénariste de « Something’s Got to Give ».

    Le tournage qui devait démarrer le lundi 9 avril fut repoussé au lundi 23 avril, en grande partie à cause du problème du scénario. Le film était sensé sortir en octobre 1962.

    « Something’s Got to Give » était pensé comme un remake de « My Favourite Wife », une comédie très populaire de 1940 avec Cary Grant, racontant l’histoire d’une femme naufragée que l’on croyait morte et qui réapparaissait des années plus tard pour découvrir que son mari s’était remarié.

    Du point de vue dramatique, le rôle était différent de ses précédents personnages ; elle y incarnait une mère et une épouse. 
    En terme de carrière, le projet était d’importance ; ses deux films précédents, « Let's Make Love » et « The Misfits » n’avaient pas rencontré le succès auquel elle était habituée, et elle souhaitait faire taire les rumeurs qui disaient qu’elle était finie.

    De plus d’après le contrat qu’elle avait signé avec la Fox en 1956, elle devait encore deux films au studio.

    Le Dr Greenson la persuada d’accepter le projet, pensant que le travail ne pouvait que lui être bénéfique après les épreuves subies en 1961.

    Le réalisateur, George Cukor, était lui aussi en contrat avec la Fox et devait également un film.

    Pas moins de sept scénaristes contribuèrent à ce que tout le monde considérait comme un scénario ennuyeux. Mais tout le long du tournage, on ne cessa de réécrire le script original : on y introduisit certaines suggestions de Marilyn et toutes les

    pages furent modifiées du façon ou d’une autre (, ).

    Mardi 27 mars : DiMaggio et Marilyn se rendirent ensemble au Brentwood Country Mart.

     

    AVRIL:

    Pour ses déplacements, comme elle ne possédait pas de voiture, elle louait une limousine à la Carey Cadillac Company et c'était son chauffeur, Rudy Kautzky, qui la véhiculait.

    Ses journées, jusqu’au début du tournage, ne variaient pas du lundi au samedi : elle commençait par des soins du visage chez Madame Renna, sur Sunset Boulevard, vers midi ; puis elle allait à une séance chez le Dr Greenson, à son cabinet de Beverly Hills ; elle lisait ses répliques avec Paula Strasberg, arrivée de New York et qui logeait au Bel Air Hotel.

    Ensuite elle allait chez le Dr Engelberg ou chez le Dr Seigel (médecin de la Fox) qui lui administraient des injections de « vitamines » (mélange d’amphétamines), lui délivraient des ordonnances (contradictoires) et par routine, lui donnaient de toute façon tout ce qu’elle réclamait.

    Elle faisait ensuite ses courses à Brentwood Mart, chez Don J.Briggs (,) sur San Vicente Boulevard ou chez Jurgensen à Beverly Hills, et en fin d’après-midi, le chauffeur la ramenait chez Greenson, à son domicile cette fois.

     

    Le mardi  10 avril : essais des costumes et des maquillages pour « Something’s Got to Give »  à la Fox (,

     ,,,,,, ,,). George Cukor ne fut pas présent, ce qui irrita Marilyn.

      

    Le mercredi 11 avril, Marilyn reçut une lettre de la Maison Blanche( ), la remerciant pour sa future participation au

    gala d’anniversaire de John Kennedy, prévu le 19 mai 1962 ().

    Elle acheta ce jour-là un frigo Hotpoint haut de gamme en inox pour la somme de 624$ (,).

    Le jeudi 12 avril Marilyn annonça qu'elle allait se rendre à New York, ayant besoin de travailler avec Strasberg avant de démarrer le film. 

    Elle passa le week-end à New York; elle vit Lee Strasberg, mais rencontra également le journaliste anglais William J.Weatherby; elle l'avait déjà rencontré durant le tournage de "The Misfits" où il faisait un reportage pour l'Observer.

     Le samedi 42 avril :  elle rencontra le journaliste Alan Levy avec qui elle termina l'interview pour un article dans le magazine Redbook.

    Le dimanche 15 avril :  elle rentra à Los Angeles. Elle appela Henry Weinstein et l'informa que le script approuvé par Lee Strasberg était celui de Nunnally Johnson. Mais le script avait déjà été retravaillé; Marilyn resta inflexible. 

    Mi-avril : Eunice Murray emménagea chez Marilyn, et s’installa dans la chambre d’amis.

     

    Le lundi 16 avril :  un compromis sur les révisions du script fut  accepté par tous et Bernstein commença la réécriture. 
    Pour éviter toutes confusions, il utilisa un code couleur; ainsi chaque réajustement serait imprimé sur du papier de couleur différente.

     

    Le mercredi 18 avril : elle reçut une première version réécrite du script, sur papier bleu; elle resta mécontente.

    Bernstein fit des modifications sur papier jaune puis rose;  la version complète parvint à Marilyn en fin de soirée (22h).

    Elle dîna avec les Strasberg. Elle obtint de Paula qu’elle revienne sur le tournage de « Something’s Got to Give » ; pour 3000$

    par semaine, Paula serait sa répétitrice pour la cinquième fois (,

     ,,,,,

     ,,,,).

     

     Le jeudi 19 avril : la dernière version remaniée du script comportait 149 pages de papier rose. Malheureusement l'exemplaire que Marilyn avait reçu était de papier blanc. Elle ne pouvait donc pas voir où les modifcations avaient été apportées. 

    Le samedi 21 avril : Marilyn était malade; elle appela Henry Weinstein qui lui envoya à son domicile le Dr Lee Siegel, médecin de la Fox. Celui-ci diagnostiqua une laryngite et des céphalées. Le studio douta du diagnostic. 

     

    Le dimanche 22 avril :

    Marilyn se rendit à sa séance chez Greenson, puis alla à Hermosa Beach, au sud de Los Angeles, où la coiffeuse Pearl Porterfield, la prépara pour son premier jour de tournage, qui devait avoir lieu le lendemain.

     

    Le lundi 23 avril : début du tournage de « Something’s Got to Give ». 

    Marilyn fut absente ; elle avait de la fièvre, frissons, mal à la gorge.

    Henry Weinstein contacta donc Cyd Charisse afin qu'elle vienne au studio pour débuter le tournage.

    Hildi Greenson avait repoussé son départ pour l'Europe au 1er mai et le Dr Greenson comptait la retrouver à Rome le 10 mai.
    Il avait aussi été invité à Jérusalem pour faire une conférence sur le transfert. Il avait besoin de repos et de détente et souhaitait passer un peu de temps en toute tranquillité avec la famille de sa femme.

     

    Du mardi 24 au vendredi 27 avril : Marilyn fut absente toute la semaine car elle était toujours malade. Elle manqua la visite

    du Shah d'Iran et de son épouse Farah à la Fox; ils vinrent sur le plateau n° 4 ().

    Durant le semaine, les scènes de « Something's Got to Give » avec Dean Martin et Cyd Charisse furent tournées.

     

    Le mercredi 25 avril : elle acheta un évier en inox pour la somme de 282$.

     

    Le lundi 30 avril : malgré l’avis du Docteur Siegel, médecin de la Fox, et de son médecin traitant, le Dr Hyman Engelberg,

    Marilyn se rendit au studio où elle fit un nouvel essai costume (), puis tourna jusqu’à 16 heures 

    (,). 

    Elle rentra chez elle épuisée car elle avait encore de la fièvre.

    Ce fut le chauffeur de la limousine louée par Henry Weinstein, Rudy Kautzky, qui alla la chercher ce matin-là (à 6h30) et qui la ramena chez elle en fin de journée.


     

    MAI:

    Le mardi 1er mai: Hildi Greenson partit pour l'Europe. Bouleversée à l'idée que le Dr Greenson allait être absent, 

    Marilyn parvint difficilement à travailler.

    A 7h30, une demi-heure après son arrivée à la Fox, elle s'effondra et on dut la reconduire chez elle ().

    Le Dr Engelberg lui signa un arrêt de travail pour une sinusite infectieuse, diagnostic confirmé par le médecin de la Fox, le Dr Seigel, qui appelle la direction de la Fox pour leur dire que Marilyn n’était pas en état de travailler.

    Le Dr Engelberg lui prescrivit des examens complémentaires au Cedars of Lebanon Hospital.

    Lee Siegel, le médecin de la Fox, rendit son rapport : « Elle présente une fièvre à 38°5, elle a une respiration très encombrée et un grave foyer d’infection secondaire dans la gorge. ».

    Elle dut rester alitée une semaine.

    Chez elle, Marilyn continua à travailler le scénario avec Paula Strasberg, tentant de faire face aux remaniements massifs qu’elle recevait presque tous les jours.

     

    Elle fut alitée du mardi 1er au vendredi 4 mai:  

    Malgré l’autorisation des médecins, Cherie Redmond, sa secrétaire qui travaillait à présent à la Fox  pour le compte de Marilyn, reçut l’ordre d’appeler chaque jour Eunice Murray pour prendre des nouvelles de Marilyn.

    Greenson insistait toujours pour la voir deux fois par jour mais les barbituriques et les tranquillisants qu’elle prenait pour atténuer son angoisse et sa dépression la rendaient confuse, hébétée et somnolente. Lors des jours de congé de son chauffeur, c’était Joan Greenson, la fille de Greenson, qui la raccompagnait chez elle.

    Sur le tournage Cukor tourna les scènes où Marilyn n’apparaissait pas.

    A cette même période la super-production « Cléopâtre » se tournait en Europe, engloutissant des millions de dollars et menaçant la Fox de faillite.

    Le studio était dans une situation financière périlleuse (long et lent déclin du studio, énormes dépassements budgétaires de 
    « Cléopâtre ») et les patrons de la Fox firent pression sur Spyros Skouras, qui abandonna le poste de président pour le poste, moins influent, de président du conseil d’administration.

    Sur ordre du comité des financiers de la Fox basé à New York, Robert Goldstein (l’un des nouveaux directeurs de la Fox) prit brièvement la relève en tant que directeur de la production, mais fut rapidement remplacé par Peter Levathes.

    Greenson avait promis au studio que Marilyn serait chaque jour sur le plateau mais il n’avait pas prévu qu’elle serait physiquement malade. Les dirigeants de la Fox l’appelaient souvent pour lui rappeler ses engagements. A cette époque, comme Marilyn ne pouvait se déplacer, c’était Greenson qui allait la voir chez elle.

    Cette même semaine, Marilyn rappela à Peter Levathes et Henry Weinstein  (producteur du film) qu’elle avait reçu l’autorisation d’assister au gala en l’honneur de John Kennedy, qui aurait lieu à New York, le samedi 19 mai.

    Elle acheta la longue robe moulante en soie scintillante créée par le couturier Jean-Louis (,) pour la somme de 6 000$.

     

    Le lundi 7 mai : à 7 heures du matin, Marilyn arriva sur le plateau, mais une demi-heure plus tard, frissonnante et en sueurs, elle s’effondra et fut renvoyée chez elle.

    Cukor et son assistant décidèrent alors de tourner les scènes du film qui se passaient à Balboa Island.

     

    Le jeudi 10 mai : le film acheva son quatorzième jour de tournage (dont seulement un avec Marilyn) et était techniquement en retard de quatre jours et demi. Grâce à l’ingéniosité d'Hollywood pour faire face aux imprévus (accidents, maladies, mauvais temps, changement de scénario) des solutions étaient toujours possibles ; c’est pourquoi en ce 10 mai l’agenda de la Fox ne proposa qu’un jour de tournage supplémentaire pour compenser le retard pris.

    Le Dr Greenson quitta Los Angeles pour un voyage de quatre semaines.

    Il  laissa à Marilyn une ordonnance de Dexamyl (une amphétamine combinée à un barbiturique à effet court, un stimulant et un tranquillisant), au cas où elle en aurait besoin.

    De plus, il lui recommanda de ne plus faire participer Paula Strasberg à la production de « Something’s Got to Give », trouvant qu’il pensait que Paula profitait d’elle et de son argent.

    Bien que Paula partit faire un bref séjour à New York, Marilyn ne signifia son congé ni à Paula, ni aux studios.

    En son absence, Greenson confia Marilyn au Docteur Milton Wexler, son confrère psychanalyste, qui partageait le même cabinet que lui à Beverly Hills.

    En cette fin de troisième semaine de tournage, Marilyn n'avait pas travaillé plus d'une journée.

     

    Le vendredi 11 mai : Peter Levathes (directeur de production) appela l'avocat de Marilyn, Milton Rudin, car  il avait eu vent de l'intention de Marilyn de se rendre à New York les jeudi et vendredi suivants, avant de se produire, le samedi 19 mai au Madison Square Garden, lors d'un gala organisé par le parti démocrate.

    L'évènement, destiné à récolter des fonds pour rembourser les dettes de la campagne présidentielle, était aussi l'occasion de fêter les quarante-six ans du Président Kennedy.

    Pour Peter Levathes, il n'était pas question que Marilyn y assiste. Ses absences avaient déjà beaucoup retardé le tournage 

    (,,) et la Fox tenait à ce qu'elle soit présente sur le plateau tous les jours de la semaine du 14 au 18 mai.

     

    Week-end du 12 et 13 mai : Paula arriva chez Marilyn avec sa sœur Bea Glass. Joe DiMaggio était là aussi pour le week-end. Il y eut ainsi un cercle d’amis fidèles autour de Marilyn, enjouée malgré sa maladie.

    Ralph Roberts passa aussi la voir, avant de partir pour New York.

    Ce jour là elle acheta du champagne Dom Perignon ().

     

     

    Le lundi 14 mai : Marilyn se sentit mieux et reprit le chemin du studio. Elle arriva avec vingt minutes d'avance pour la séance

    de maquillage prévue à 6 heures 30. Elle se montra empressée, coopérative, pleine d'ardeur (,

     ,).

    Ce jour là, et pendant dix heures, elle montra une patience et une bonne humeur remarquables pendant la cinquantaine de

    prises d’une scène avec Tippy, le cocker de la famille (,).

    Pendant le tournage, ce fut son ami Whitey Snyder qui la maquilla (,,

     ,,) et Agnes Flanagan qui la coiffa (,

      ,,, ).

    La limousine la déposa au marché de Brentwood où elle fit quelques courses, avant de la ramener chez elle vers 21h15.
    La journée de location sera facturée 102.43$.
     

     

    Les mardi 15 et mercredi 16 mai : le tournage se poursuivit avec une Marilyn toujours d’excellente humeur.

    Elle parlait avec excitation de son voyage à New York, dont le départ était prévu le jeudi 17 mai.

    Mais George Cukor, le réalisateur, dit à Henry Weinstein, le producteur, que si Marilyn s'absentait le jeudi après-midi et le vendredi, le tournage aurait six jours de retard et nécessiterait de donner des explications aux nouveaux dirigeants.

    Le bureau de la Fox à New York lui fit savoir qu’elle n’était pas autorisée à participer à ce gala ; une lettre la menaçant de renvoi par rupture de contrat fut adressée à Milton Rudin.

    Cela donnait une bonne excuse au studio et lui permettrait d’économiser plus de trois millions de dollars en mettant au rencard un film n’ayant qu’une demi-douzaine de décors et vingt acteurs, une comédie insipide condamnée dès les premières séances de travail sur le scénario, un projet auquel ne croyait ni le metteur en scène, ni la star. Avec une raison convaincante (une maladie de le vedette par exemple), on parviendrait peut-être à persuader les assurances de la Fox de rembourser l’argent dépensé. On pourrait au moins mettre le film temporairement de côté, modifier le scénario, peut-être la distribution, et le recommencer plus tard.

    Henry Weinstein avait donné son accord au départ de Marilyn pour New York avant les multiples retards de tournage.

    Néanmoins, sur le journal du tournage, il était bien écrit que le tournage devait s’interrompre le 17 mai à 11 heures 30. Il eût été impensable que la Fox s’oppose à la présence de la plus grande star d’Hollywood à un gala où le Président en personne l’avait invitée.

    Ce jour là elle tourna les scènes avec les enfants près de la piscine (,,

    ). Elle avait toujours un peu de fièvre.

    Le jeudi 17 mai : à 11 heures 30, Marilyn, comme convenu, terminait les scènes de tournage.

    Peter Lawford et Milton Ebbins (ami de Sinatra et vice-président de la compagnie de production de Lawford), arrivèrent avec un hélicoptère emprunté à Howard Hughes par Peter Lawford.

    Pat Newcomb et Paula Strasberg l’accompagnèrent. 

    L’hélicoptère les déposa à l’aéroport international de Los Angeles d’où elles s’envolèrent pour New York. 

     

    Marilyn s’installa dans son appartement du 444 East 57th Street ,,

     ,).  May Reis les rejoignit plus tard dans la journée.

     

    Les avocats de la Fox rédigèrent un avis de rupture de contrat, l’envoyèrent à la MCA et à Milton Rudin, en accusant Marilyn d’absentéisme et en la mettant sévèrement en garde contre les terribles conséquences qui suivraient.

    Dans la soirée, le publiciste John Springer passa la prendre et l'emmena à l'hôtel Savoy-Plaza pour un RDV professionnel.

    Là ils rencontrèrent le journaliste du magazine Life, Richard Meryman et son assistante Barbara Villet; Marilyn fut enthousiaste à l'idée d'un article détaillé sur elle,  dont l'interview serait menée à Brentwood.

    John Springer l'invita ensuite à diner chez lui, mais Marilyn refusa car elle avait commandé auparavant un diner chez Beekman Market et A.Fitz  & Sons Meat Market, pour Pat Newcomb, les Strasberg et elle-même. Elle se fit également livrer des boissons achetées chez Levia's Wine and Spirits Store.

     

    Le vendredi 18 mai : elle reçut en mains propres une copie de l’avis de rupture de contrat qui provenait du bureau de la Fox à New York; elle savait que dès lors, elle risquait d’être renvoyée.

    Elle effectua les répétitions de la soirée de gala au Madison Square Garden, accompagnée par Pat Newcomb, avec le compositeur et producteur Richard Adler, qui mettait en scène la soirée :

     ,,,;,,

     ;,,,,

     .

     Elle passa également chez Marie Irvine, la maquilleuse qui s'occupa de Marilyn pour la soirée au Madison Square Garden 

    (); elle vit aussi Kenneth qui la coiffa chez elle le vendredi et le samedi (). 

    Le samedi 19 mai :

    Avant le gala, John Kennedy donna un diner au restaurant Four Seasons, où il témoigna de sa gratitude aux 375 personnes présentes qui avaient payé leur place 1 000$. Kennedy arriva au Madison Square Garden vers 21h15.

    Marilyn était chez elle à se préparer. 

    Le Madison Square Garden était bondé de plus de 15 000 personnes  () qui avaient payé de 10 à

    1 000$ l’entrée pour un gala d’anniversaire géant ()(l'anniversaire de John Kennedy était en fait le 29 mai), destiné à combler le déficit du Comité national démocrate à la suite de la campagne présidentielle de 1960.

     

    Marilyn arriva au Madison Square Garden, accompagnée de sa fidèle attachée de presse, Patricia Newcomb

    (,,, ,,).

     

    Le président Kennedy était seul (), Jackie étant restée en Virginie où elle particpait à la Loundoun Hunt Horse Show

    à Leesburg, Virginie; elle monta le cheval Minbreno (); elle logea à la propriété des Kennedy Glen Ora en Virginie.

    Robert Kennedy et sa femme Ethel étaient présents : .

     

    De nombreuses personnalités devaient défiler sur scène (,).

    Ce fut Jack Benny qui débuta l'animation de la soirée (); il présenta Ella Fitzgerald 

    (), le ballet de Jerome Robbins (), Harry Belafonte qui remplaça Danny Kaye,

    initalement prévu ().

    Ce fut ensuite à Henry Fonda () de poursuivre l'animation de la soirée et de présenter Maria Callas (),

    l'acteur Elliott Reid (), Peggy Lee (),  Shirley McLaine (), Jimmy Durante (), puis Bobby Darin,  Elaine May et Mike Nichols,  Diahann Carroll. Il laissa ensuite la place à Peter Lawford qui présenta Marilyn 

    () en la taquinant pour son éternel retard ("The late Marilyn Monroe") mais selon la programmation, elle devait bien passer en fin de programme.

    Elle apparut, irradiant dans sa robe scintillante et chanta un langoureux « Happy birthday Mr President » 

    (,,,,);  

    elle termina son numéro par quelques vers chantés sur l’air de « Thanks for the memories ». John Kennedy monta sur scène

    pour  faire un discours et  clore le gala ().

     

    Tout le monde assista ensuite à la soirée qui suivit le gala, donnée chez Arthur Krim (président de United Artists) et sa

    femme Mathilde, dans leur appartement situé 33 East 69th Street, dans  l’East Side (,

     ; ,,,;,,,,).

    75 personnes furent invitées ce soir-là.

     

    Le chevalier servant de Marilyn  fut  son ex-beau-père, Isadore Miller (,,

     ,) (au départ, elle avait demandé à la photographe Eve Arnold de l’accompagner, mais celle-ci étant indisponible, Marilyn sollicita le père d’Arthur Miller qu’elle aimait beaucoup).

    Son principal souci ce soir là, fut qu’Isadore Miller, perdu dans la foule des invités, ait une chaise et quelque chose à manger. Elle ne l’abandonna pas parmi des inconnus pour aller bavarder ou quêter des compliments de groupe en groupe.

    Elle le raccompagna chez lui en lui demandant de venir lui rendre une petite visite chez elle à Los Angeles,puis elle rentra à son appartement;. Ralph Roberts l'y attendait; il la massa et partit à 4h du matin.

     

    Le dimanche 20 mai : Marilyn rentra à Los Angeles; elle arriva à 10h; une limousine louée à la Carey Cadillac Renting Co. l'attendait pour la ramener chez elle.

     

    Le lundi 21 mai : la limousine louée vint la chercher pour l'emmener au studio; Marilyn se présenta à 6 heures 15 du matin sur le plateau de « Something’s Got to Give », soutenue par les amphétamines. Elle travailla pendant huit heures consécutives,

    mais elle eut un accueil plutôt frais du producteur, du metteur enscène et de l’équipe (,,

     ).

    Elle était lucide et fondée dans ses soupçons envers son équipe et toute la direction de la Fox : l’incompétence ahurissante de la Fox pendant les dernières semaines de tournage, son inefficacité prétentieuse sur le plateau et à l’extérieur, laissaient en effet à penser que l’objectif était bien de la renvoyer et d’abandonner le film.

    Ce jour là, elle tourna d'autres scènes avec les enfants (,,,

     , ,), car Dean Martin avait attrapé un rhume (il ne tournera pas les mardi, mercredi et jeudi, et restera alité jusqu’au jeudi inclus).

     

    Le mardi 22 mai :

    Elle tourna toute la matinée avec les enfants, termina les plans moyens et les gros plans de leur conversation au bord de la

    piscine. Elle tourne également avec Cyd Charisse (,). 

    Son attaché de presse Pat Newcomb appela le photographe Lawrence Schiller et lui conseilla de passer au studio le lendemain, où devait se tourner la scène de la piscine.

    Marilyn avait accepté la séance photos, à condition qu'elle donne son approbation sur les photos publiées.

    Un autre photographe, Don Ornitz, de Globe Photos, devait lui aussi venir prendre Marilyn en photo, mais étant malade, la Fox le remplaça par l'un des photographes du studio, Jimmy Mitchell.

    En rentrant chez elle, son chauffeur Rudy Kautzky la déposa chez Jurgensen's où elle acheta du champagne Dom Perignon

     (pour 173.22$) qui lui sera livré le lendemain (
    ).

     

    Le mercredi 23 mai :

    De neuf heures du matin jusqu’à seize heures (avec une pause de vingt minutes pour déjeuner), Marilyn resta dans la piscine, nageant, pataugeant, agitant les bras, tandis qu’on la prenait en gros plan, en plan moyen et plan d’ensemble. Elle devait se baigner nue, illusion parfaitement obtenue grâce au bikini de couleur chair qu’elle portait. Mais à l’écran, la bretelle du bikini était nettement visible pour la caméra Technicolor.

    De son propre gré, elle ôta alors son maillot de bain couleur chair et posa nue pour les photographes pendant près d’une heure.

    Elle demanda à Whitey Snyder et à Agnes Flanagan de superviser son entrée et sa sortie de l'eau. 

    Le photographe Lawrence Schiller (,,,,, ,

     ,,, ) savait parfaitement ce qu’il avait dans les mains et persuada l’autre photographe, Jimmy Mitchell, de se défaire des négatifs pour la somme de 10 000$. Ainsi avec son collègue Billy Woodfield, ils eurent l’exclusivité des derniers nus de Marilyn.

    C'était la première fois qu'une star du cinéma posait nue pour des photos.

    Paula Strasberg n'était pas d'accord avec cette idée. Mais Marilyn savait que quelques semaines auparavant  Elizabeth Taylor, avait tourné une scène de massage pour "Cléopâtre", où l'on voyait sa peau. Marilyn créa donc sa propre publicité en avance sur sa rivale. Une condition à la publication des photos : qu'aucune couverture avec Elizabeth Taylor ne sorte dans le monde la semaine où ses propres photos seraietnt publiées.

     

    Le jeudi 24 mai : Dean Martin était toujours absent pour maladie, et Cukor tourna les scènes avec Cyd Charisse 

    (). Le tournage n’avait alors que neuf jours de retard.

     

    Le vendredi 25 mai : Marilyn, malgré une légère fièvre et une oreille droite qui suppurait (dûe à la scène de la piscine), travailla sans se plaindre.

    Ce même jour, elle choisit les photos à publier avec Lawrence Schiller. Les photos prises firent la couverture de 72 magazines dans 32 pays, et furent vendues pour 150 000$ (beaucoup plus que ce que Marilyn fut payée pour le film).

    Le samedi 26 et dimanche 27 mai :

    Le tournage se poursuivit durant le week-end pour rattraper  le retard. Mais Marilyn souffrait d'une otite et ne se présenta pas au studio, ni durant le week-end, ni même le lundi suivant.  

    Le dimanche : l’infection de son oreille avait empiré avec une fièvre à 38°8.

    Le Dr Milton Wexler, lui fit une injection de pénicilline.

     

    Le lundi 28 mai : George Cukor avait prévu une scène avec Marilyn, Dean Martin, Cyd Charisse, Tom Tyron et Wally Cox, mais ce matin-là, Marilyn n’allait toujours pas mieux et ne se présenta pas sur le plateau.

    Cukor n'avait plus de scènes à tourner sans elle et la production perdit une journée de tournage.

     

    Nuit du 28 au 29 : nouvelle visite du Dr Milton Wexler.

     

    Le mardi 29 mai : Marilyn se présenta, avec une volonté farouche sur le tournage.

    Elle travailla avec Dean Martin pendant six heures; puis se rendit chez lui  au 601 Mountain Drive où elle passa la soirée.

    Le mercredi 30 mai : pas de tournage ce jour là car c'était le Memorial Day, fête nationale à la mémoire des soldats morts pour la patrie.

     

    Le jeudi 31 mai : Marilyn tourna pour la première fois avec l’acteur Wally Cox ( ), qui avait le rôle du vendeur de chaussures. Elle tourna trente-huit prises de quatre plans, soit deux pages et demi du scénario. Elle joua la scène où elle

    essayait des chaussures (,,).

    Le tournage eut lieu au studio n° 8 qui était plus petit. A cette date le film avait 11 jours  de retard.

     

    JUIN:  

     

     

    Le vendredi 1er juin : Marilyn fêta son trente-sixième anniversaire au studio.

    Elle commença tôt ce jour-là et tourna la scène avec Wally Cox et Dean Martin (  ,

     ,).

    Pat Newcomb arriva au studio dans l’après-midi avec du Dom Pérignon, le champagne préféré de Marilyn (). Dean Martin avait lui aussi apporté du champagne.

    Evelyn Moriarty, la doublure de Marilyn (,), avait collecté auprès de l’équipe 50 $ pour le gâteau, acheté chez Humphrey’s Bakery du Farmer’s Market d’Hollywood ; finalement l’un des responsables du studio proposa de prendre en charge la dépense et Evelyn Moriarty remboursa l’argent qu’elle avait rassemblé.

     

    Toute l’équipe était là pour fêter son anniversaire ()y compris Henry Weinstein et Eunice Murray 

    (). Le photographe George Barris était également présent () ( ,

    ,,,,).

    George Cukor lui offrit des figurines (un cygne et un taureau) de style mexicain (,).

     

    Marilyn était ravie de cette fête impromptue, qui se termina vers 18 heures 30.

     

    Elle quitta la Fox en compagnie de l’acteur Wally Cox (,,,).

    Ce soir là, elle assista, avec le costume qu’elle portait dans la journée (un tailleur de soie beige avec toque en fourrure assortie), à une soirée au Chavez Ravin Dodger Stadium de Los Angeles, pour un match de base-ball entre les New York

    Yankees et les Los Angeles Angels, donné au profit de la dystrophie musculaire (,,,

    ,).

    51 000 personnes assistèrent au match. 

    Elle lança la première balle, mais elle prit froid, et de retour chez elle, vers 22 heures, se plaignit de céphalées ; elle souffrait à nouveau d’une sinusite.

     Le samedi 2 juin :

     Toujours souffrante, ce fut le remplaçant de Greenson, le Dr Milton Wexler qui fut appelé (). Celui-ci voyant le nombre de flacons de médicaments sur la table de nuit, les lui retira tous.

    Incapable de maîtriser ses sanglots, Marilyn appela les enfants de Greenson, Danny et Joan, à qui leur père avait laissé comme instruction de répondre à sa demande si elle appelait. Inquiets, ils se précipitèrent chez elle et la trouvèrent dans un état dépressif, étourdie, désorientée.
     

    Le week-end du 2 et 3 juin : Eunice Murray appela le producteur Henry Weinstein pour l'informer du nouvel accès de sinusite dont souffrait Marilyn, et qu’elle n’était donc pas en état de travailler. 

     

    Le lundi 4 juin :  Paula Strasberg, de retour à Los Angeles et logeant au Château Marmont Hotel, appela la Fox et prévint que Marilyn ne se présentera pas aux studios. 

      Le médecin de la Fox, le Docteur Lee Siegel se rendit à Brentwood et constata l’état de Marilyn : il signala au studio qu’elle avait plus de 38° de fièvre. Il recommanda à Marilyn de rester chez elle.

     

    Ce jour là eut lieu le dernier jour de tournage de « Something’s Got to Give », bien qu’on ne mît officiellement fin au tournage qu’une semaine après.

    La Fox annonça que si Marilyn ne se présentait pas le mardi 5 juin, le studio serait face à une alternative : soit lui trouver une remplaçante, soit arrêter le film. Kim Novak, Shirley MacLaine, Doris Day et Lee Remick étaient sur les rangs.

    Ce lundi, en fin d'après-midi, Philippe Feldman (vice-président exécutif) rencontra Milton Rudin.

    Celui-ci lui expliqua que Marilyn était épuisée et qu'il n'avait pu la décider à reprendre le travail.

     

    Le mardi 5 juin : la Fox avertit Milton Rudin qu’elle était prête à poursuivre Marilyn pour rupture de contrat. Rudin leur signifia qu’il comprenait la position de la compagnie, et qu’à la demande de Marilyn, il avait appelé le Dr Greenson en Suisse pour qu’il rentre au plus vite.

     

    Le mercredi 6 juin :  le studio annonça que la production était arrêtée, faute de scène à tourner sans l'actrice principale. 
    Pat Newcomb répliqua en disant que le problème venait du fait que le script n'était pas terminé, mais qu'il restait bien des scènes à tourner sans Marilyn. Le studio argumenta en disant que le script était bel et bien terminé mais que Marilyn en demandait tous les soirs la réécriture.

    Une réunion d'urgence fut organisée ; les dirigeants de la Fox attendaient le retour du vice-président Peter Levathes, parti à Rome pour régler les problèmes du tournage de "Cléopâtre". George Cukor demanda le renvoi de Marilyn; il glissa l'information aux journalistes à scandale Hedda Hopper et Sheilah Graham.

     Marilyn confirma à Vernon Scott, journaliste à UPI qu'elle souhaitait revenir travailler mais qu'elle était bien malade.

    Dans la soirée, Greenson rentra seul à Los Angeles (sa femme était restée en Suisse) et se rendit directement chez Marilyn ; il passa deux heures avec elle et, après en avoir référé au Docteur Engelberg, décida qu’elle était en état, tant physiquement que psychologiquement, de continuer le tournage.

     

    Le jeudi 7 juin : le Dr Greenson revint voir Marilyn chez elle.

    Il l’emmena chez le Dr Michael Gurdin, un éminent chirurgien esthétique de Beverly Hills.

    Elle arriva avec des hématomes sur le visage. Greenson expliqua qu’elle avait glissé dans sa douche et était tombée, manifestement sous l’emprise de sédatifs. Le Dr Gurdin l'envoya passer une radio du crâne, qui ne détecta pas de fracture 

    (,).

    Greenson appela ensuite Milton Rudin (qui se trouvait au lac Tahoe) ; celui-ci demanda à son associé, Martin Gang de prévenir Phil Feldman (dirigeant de la Fox) que Greenson, rentré de vacances, s’occupait désormais des relations de Marilyn avec le Studio. Puisque Marilyn avait accusé Rudin d’être du côté de la Fox et que Greenson était le membre médical de l’équipe qui prenait les décisions, il lui appartiendrait donc de déterminer si Marilyn était en état de reprendre de tournage, ce qui, selon lui, serait réalisable pour le lundi 11 juin.

    Greenson appela ensuite Eunice Murray, lui demandant de ne rien dire à la presse, ni à quiconque du bureau de relations publiques d’Arthur Jacobs, de New York ou des studios. Il ajouta que la blessure au visage de Marilyn était sans gravité. Aucune information ne fut communiquée à Henry Weinstein, le producteur du film.

     Le département juridique de la Fox, déposa une requête auprès de la cour supérieure de dommages et intérêts. Le studio réclamait la somme de 500 000$, déclarant que Marilyn avait signé un contrat pour 4 films le 31 décembre 1955 pour la somme de 100 000$ par film, et qu'elle avait reçu 142 000$ lors de l'exécution de cet accord. Elle n'avait alors tourné que deux films jusqu'en janvier 1961, et que depuis le 16 avril 1961 elle avait refusé et négligé de rendre les services de son contrat. Chaque fois la Fox avait accédé à toutes les conditions de leur accord. Il avait été causé au studio un tort à la hauteur de 500 000$. 

    La Fox était à cette période dans une situation financière précaire : « Cléopâtre » ayant dépassé le seuil des 30 millions de $ de dépenses, la Fox se défit de ses sociétés immobilières, licencia du personnel et ferma les installations du studio pour faire des économies.

    De plus, le cinéma subissait la concurrence de la télévision, puisque de nombreux foyers américains possédaient un poste de télé.

    Peter Levathes, et ce malgré la pression exercée par Spyros Skours depuis New York, abandonna « Something’s Got to Give » et renvoya Marilyn, lui reprochant son manque d’assiduité sur le plateau (elle n’avait tourné que douze jours sur trente-trois).

    Greenson ayant apprit le licenciement de Marilyn, alla chez elle et resta une heure à Helena Drive. Elle était dans un état de tension extrême.

      Whitey Snyder passa la voir après la visite de Greenson, et la trouva anéantie ; elle n’avait jamais encore été renvoyée.

    Entre Kim Novak, Doris Day, Shirley McLaine, la Fox avait finalement fixé son choix sur Lee Remick, comme remplaçante de

    Marilyn, celle-ci pouvant porter les mêmes costumes sansy faire de retouches (); surtout, elle devait elle-même encore deux films à la Fox.

    Mais une clause du contrat de Dean Martin, la vedette masculine du film, stipulait qu’il pouvait choisir sa partenaire ; il refusa

    donc de travailler avec quiconque autre que Marilyn (). Dans la presse, il adressa ses compliments à Lee Remick, affirmant qu'il n'avait rien de personnel contre elle.

    Marilyn et Dean Martin eurent aussi pour la suite des projets communs : une comédie « I Love Louisa » et un film policier, sans

    titre définitif, dans lequel devait apparaître toute la bande du Rat Pack ().

    George Cukor partit pour quelques jours de vacances à Hawaii. 

     

    Marilyn appela Spyros Skouras, hospitalisé à New York ; ayant seulement un poste honorifique à la Fox, il était sur le point de démissionner et ne pouvait rien pour elle. Les nouveaux dirigeants de la Fox s'appelaient Milton Gould, John Loeb et Samuel Rosenman. Marilyn contacta alors Robert Kennedy pour obtenir de l'aide; sa famille était amie avec Samuel Rosenman . 
    Mais celui-ci répondit qu'il ne pouvait pas faire grand chose pour éviter le renvoi de Marilyn.

    Ce jour-là elle acheta un masque de nuit et une vessie de glace à San Vicente Pharmacy ().

    Le vendredi 8 juin :

    Réunion à midi à la Fox avec le Docteur Greenson, Milton Rudin, Phil Feldman (dirigeant de la Fox), Frank Ferguson (avocat de la Fox) et Milton Gould (dirigeant de la Fox).

    Les pertes du studio s'élevaient à 9 000$ par journée d'absence de Marilyn. Feldman voulait s'assurer qu'elle se présenterait régulièrement au studio à dater du lundi.

    Greenson fit valoir que sa patiente avait affronté deux problèmes : un virus qu’elle avait attrapé à New York et l’absence de son psychanalyste.

    Il ajouta qu’il pouvait aussi bien se passer de Pat Newcomb comme agent publicitaire que de Paula Strasberg comme coach. Il ajouta également qu’il avait déjà sorti Marilyn d’une crise pendant le tournage des « Misfits » et qu’il était capable de le refaire.

    Il se déclara prêt à assumer la responsabilité de tous les aspects artistiques du film : choisir les nouveaux metteur en scène et opérateur, décider quelles scènes Marilyn tournerait ou non, et quelles prises on garderait.

    Il  plaida pour Marilyn, déclarant qu’elle était prête et désireuse de travailler.

     

    Des décisions furent prises :

     - Marilyn perdait le peu d’initiative créatrice qu’elle avait

    - Elle devait arriver à l’heure sur le tournage 

    -  Elle devait respecter le temps de pause pour le déjeuner

    -  Paula Strasberg n’était plus autorisée à être présente.

    La réunion se termina dans l’après-midi, sans que le Dr Greenson n'ait réussi à convaincre la Fox.

     

    En fait depuis le mardi 5 juin, la décision de son renvoi de la Fox avait déjà été prise à New York, par Samuel Rosenman (président du conseil d’administration de la  Fox à New York).

    En rentrant à son bureau, un peu avant 16 heures, Milton Rudin trouva un message de la Fox : les studios estimaient que Marilyn avait rompu son contrat et étaient prêts à user de toutes les dispositions juridiques possibles.

     

    Le samedi 9 juin : la journaliste Sheila Graham publia dans sa chronique l’information du renvoi de Marilyn (information qu’elle avait obtenue d’Henry Weinstein le 7 juin au soir) dans le Citizen News.

    La Fox se manifesta officiellement par un communiqué de presse, rédigé par Peter Levathes : « Marilyn Monroe ne fait plus partie du générique de « Something's Got to Give ». Cette décision a été rendue nécessaire par ses ruptures de contrat délibérées. A de nombreuses reprises, elle ne s'est pas présentée sur le plateau et n'a pu fournir aucune justification à ses absences, qui ont coûté cher au studio. En conséquence, la Twentieth Century Fox va porter l'affaire devant les tribunaux. ».

    La Fox lui réclamait 750 000 $.

     

    Le lundi 11 juin : Marilyn appela Darryl Zanuck, ancien chef de production de la Fox, et trouva en lui un allié inattendu ; celui-ci ne trouvait pas la nouvelle direction de la Fox à son goût puisqu’elle projetait de brader son nouveau film « Le jour le plus long », qui avait nécessité deux ans de travail et comptait de nombreuses stars (Robert Redford, Richard Burton, Henry Fonda, John Wayne).

    Zanuck signa en secret un pacte avec Skouras (celui-ci détenait 100 000 actions et Zanuck 280 000) pour renverser la direction de la Fox.

    Il promit donc à Marilyn ce jour-là que, de retour à la tête de la Fox, elle reprendrait son film et en serait toujours la vedette.

    La Fox, qui avait injecté plus de deux millions de $ dans « Something's Got to Give » suspendit officiellement la production.

     

    Le mercredi 13 juin :

    Elle écrivit un télégramme par Western Union à Robert et Ethel Kennedy, qui l’avaient invité à une réception donnée dans leur

    maison de Virginie en l’honneur de Pat et Peter Lawford, et qui devait avoir lieu le 17 juin  (). 

    Probablement présentant encore les hématomes secondaires à sa chute du 7 juin,  mais certainement déçue de ne pas avoir soutenue par Robert Kennedy dans sa lutte pour ne pas être renvoyée, elle leur annonça qu'elle ne viendrait pas puisqu'impliquée dans une lutte importante.

    Le gendre d’Eunice Murray, Norman Jefferies travailla dans le pavillon d’amis du Fifth Helena Drive, en vue d'une visite prochaine du poète Carl Sandburg.

     

    Le jeudi 14 juin : Marilyn revit le Dr Gurdin, qui confirma l'amélioration de ses lésions.

     

     Le vendredi 15 juin : Marilyn reçut un télégramme de Natalia Danesi Murray, éditrice d'Anita Loos, qui lui proposait une comédie musicale à Las Vegas, qui lui rapporterait  5 500$/ semaine. Mais par peur d'apparaitre devant  les gens, Marilyn refusa.

    Le Dr Engelberg vint la voir chez elle et lui fit une injection de vitamines. 

     

    Mi-juin : 

     Darryl Zanuck avait rencontré Spyros Skouras à New York et lui avait dit  qu'à la fois pour le bénéfice des actionnaires et celui du studio, il fallait rembaucher Marilyn. Zanuck étant un investisseur majeur à la Fox, Skouras s'inclina. 

     Le vendredi 15 juin : Marilyn et Frank Sinatra dinèrent ensemble au Villa Capri,  sa "cantine". Ensemble ils évoquent deux projets communs : "How to Murder Your Wife", une comédie écrite par George Axelrod, et une comédie musicale "What a Way to Go". 

    Le mardi 19 juin : la Fox poursuivit sa série d’actions en justice en réclamant à Dean Martin (dont la compagnie, Claude Productions, co-produisait le film) 3 339 000$, soit la somme qu'avait coûté le tournage.

    Entre temps, Peter Levathes s’était rendu compte qu’en abandonnant « Something’s Got to Give », en perdant Marilyn et Dean Martin, la Fox perdait aussi l’extraordinaire publicité des photos de la scène de la piscine. Quant à l’aspect financier, l’engagement de Lee Remick ne s’était pas fait à peu de frais puisque son cachet s’élevait à 80 000$ et que quinze jours de tournage passeraient par profits et pertes.

    On rouvrit donc les discussions pour une éventuelle reprise du tournage avant même la fin du mois de juin et on entama des négociations pour revoir entièrement le scénario. On multiplia les réunions et les appels téléphoniques pour voir comment ramener Marilyn et Dean Martin sur le tournage en octobre, après que celui-ci ait terminé une tournée dans des cabarets.

    Marilyn elle, n’était pas restée inactive, car elle avait aussi des discussions pour d’autres films. En outre, après les démêlés avec la Fox, l’annonce de la reprise des négociations, tous les magazines des Etats-Unis réclamèrent une interview et des photos.

    Le soir du 19 juin, Marilyn invita Dan et Joan Greenson pour fêter l’anniversaire de Joan, lors d’un dîner décontracté au Fifth Helena Drive.

     

    Le mercredi 20 juin : Joe DiMaggio arriva de Londres ; il avait entendu parler des problèmes de Marilyn avec la Fox. Il avait toujours espoir de renouer avec Marilyn, mais ils se disputèrent à nouveau, à propos de la carrière de Marilyn.

    Il était urgent que Marilyn démente les rumeurs selon lesquelles elle avait fait une grave dépression. Si elle voulait sauver sa carrière, elle devait sans attendre montrer son image au public et faire la une des magazines nationaux afin de montrer que toutes ces affirmations étaient sans fondement.

    Sans compter que les photos qui paraîtraient dans Vogue, Life et Cosmopolitan, persuaderaient peut-être la Fox de la reprendre. Elle n'avait aucune envie de tourner ce film, mais elle ne souhaitait pas non plus être poursuivie en justice.

     

    Le vendredi 22 juin : ce fut le magazine Life qui tira la première salve. Le magazine publia en couverture () l'une des photos prises sur le tournage, présentée, pour appâter le lecteur, comme étant extraite de la scène de la piscine qu'on ne verrait jamais.

     

    Le samedi 23 juin :  Peter Levathes arriva pour un RDV chez Marilyn. Il proposa de la réembaucher sous quelques conditions  : qu'elle se débarrasse de Paula Strasberg, du Dr Greenson et de Pat Newcomb. Un nouveau RDV fut fixé au jeudi 28 juin.

    En fin d'après-midi elle se rendit dans la suite n° 261 du  Bel Air Hotel où elle avait RDV avec le photographe Bert Stern, pour une séance photo devant paraitre dans le magazine de mode Vogue.  Ce fut le coiffeur George Masters qui s'occupa de  la coiffer pour cette séance, et Whitey Snyder la maquilla. Le Dom Perignon était au frais.

    La séance dura jusqu'au lendemain matin, avec une succession de foulards et accessoires : 

    ,,,,,,,,  

     

     

    Bert Stern rentra à New York et présenta les photos au directeur artistique de Vogue, Alexandre Lieberman. Celui-ci voulut davantage de photos en noir et blanc; une autre session fut donc proposée à Marilyn qui accepta; elle fut programmée du 10 au 12 juillet suivant.

     

    Plus tard, Bert Stern lui enverra les épreuves et Marilyn en barrera certaines qu’elle ne voulait pas voir publiées

    Mi-juillet elle renvoya les photos qu'elle ne souhaitait pas   (, , , ,

     ,).

     

    Le dimanche 24 juin : les travaux continuèrent chez Marilyn. L'entreprise Patios-Block Walls installa de nouvelles tuiles sur le toit, nettoya les murs en brique blanche et aménagea le tout à l'égoût.

    Le photographe George Barris vint la voir chez elle, à propos de la séance photo prévue le week-end suivant.

    Le lundi 25 juin : Milton Rudin son avocat, lui envoya un courrier la mettant en garde contre les dépenses importantes qu'elle effectuait.  Cherie Redmond la secrétaire avait listé les dépenses: entre le 1er janvier et le 11 juin 1962, Marilyn avait dépensé : 6401.71$ en garde-robe, 6741.03$  en coiffure, maquillage, soins de beauté et approvisionnement, 10 131.23$ en médicaments et 15 411.18$ pour services rendus par Paula Strasberg.

    Rudin informa Marilyn qu'il ne lui restait que 13 000$ sur son compte courant.

     

    Le mardi 26 juin, elle se fit coiffer par Agnes Flanagan () et maquiller par Whitey Snyder (), en vue d’un dîner chez les Lawford.

     

    Le mercredi 27 juin : au siège new-yorkais de la Fox, Spyros Skouras fit face aux onze membres du conseil d'administration. Peter Levathes et Charlie Einfeld (vice-président en charge du marketing et de la publicité) étaient présents. Skouras dût répondre de la crise financière que traversait le studio, des pertes d'exploitation, qui approchaient des 35 millions de $ au cours des deux dernières années écoulées et des excès de stars comme Elizabeth Taylor et Marilyn. Il devait également répondre de « Cléopâtre », le film le plus cher de toute l'histoire du cinéma, des 2 millions de $ que coûtait l'annulation de « Something's Got to Give » et de son propre penchant pour les voyages dispendieux à l'étranger et autres bonus.

    La réunion tumultueuse ne s'acheva pas avant 19 heures passées.

    Lors d'une interruption de séance, Charlie Einfeld annonça que Spyros Skouras n'occupait plus le poste de président du conseil d'administration.

    Histoire de sauver la face, Skouras prétendit s'être retiré pour raisons de santé (il avait été opéré de la prostate le 19 mai 1962).

    Sa démission prendrait effet le 30 septembre, ou plus tôt si l'on trouvait rapidement son successeur.

    C'était la fin de la grande époque du studio. La Fox s'était laissé dépasser. Alors que les autres majors s'étaient concentrés sur la distribution de films produits ailleurs, elle s'était obstinée à vouloir produire la plupart des siens.

    Marilyn fut invitée chez les Lawford, pour un dîner en l’honneur de Robert Kennedy.

    Celui-ci arrivait de Boulder, Colorado, où il s'était adressé aux directeurs de prisons, avant de venir à Los Angeles.

    Les Lawford et Robert Kennedy passèrent chez elle tôt dans la soirée; elle les avait conviés à venir visiter sa maison. De là, ils allèrent dîner chez les Lawford et dans la soirée, ce fut le chauffeur de Robert Kennedy qui ramena Marilyn chez elle.

     

    Le jeudi 28 juin :

    Depuis Paris où il terminait son film « Le jour le plus long », Darryl Zanuck jeta un pavé dans la mare : « Le conseil d'administration se compose majoritairement d'industriels de haut niveau, parfaitement compétents dans leur domaine, mais hélas, totalement dépourvus pour la plupart d'expérience pratique de l'industrie cinématographique. Ils n'ont qu'un nombre négligeable de parts. En revanche, je possède à moi seul plus de parts que l'ensemble de ces membres. Il y a trop longtemps que je n'ai pas fait entendre ma voix. Aujourd'hui, en tant qu'actionnaire privé majoritaire, je compte bien m'exprimer sur tous les sujets d'importance ».

    Marilyn eut rendez-vous à la Fox avec Peter Levathes, pour rediscuter des conditions de sa reprise du travail sur le tournage. Pour ce rendez-vous, Agnes Flanagan vint la coiffer et Whitey Snyder la maquiller.

    Le numéro du magazine Life du 22 juinavait suscité un grand mouvement de curiosité publique, et il était maintenant de l'intérêt du studio, comme de celui de Marilyn, de mener « Something's Got to Give » à son terme.

    Mais la Fox avait également besoin de vérifier que Marilyn acceptait ses « conditions ».

    Parmi ses nombreuses revendications, la Fox exigeait notamment que Marilyn n'ait plus son mot à dire sur le choix du metteur en scène, du caméraman et des autres têtes d'affiche. Elle devrait par ailleurs, renoncer à consulter le scénario, à exiger des prises supplémentaires, à visionner les rushes, à se faire accompagner sur le plateau par sa répétitrice ou tout autre assistant sans la permission de la direction.

    La Fox espérait revenir sur toutes les concessions majeures pour lesquelles Marilyn s'était battue lors de la signature de son contrat le 31 décembre 1955. Elle demandait à la star d'abandonner tout contrôle. Pire, Marilyn devait faite des excuses publiques.

    Spyros Skouras se rapprocha de Darryl Zanuck : avec les 98 000 actions qu'il possédait, il était un allié de poids.
    Zanuck, pour sa part, en détenait 110 000.

     

    Du mercredi 20 juin au dimanche 15 juillet Marilyn fit une contre-offensive tous azimuts dans la presse, accordant de nombreuses interviews et de nombreuses séries de photos dans Vogue, Life, Redbook et Cosmopolitan.

    Elle fit venir Pat Newcomb et lui dicta des télégrammes adressés aux acteurs et aux techniciens de « Something’s got to Give », en déplorant la décision de la Fox de mettre fin au tournage.

     Le vendredi 29 et le samedi 30 juin  : début de la  session photo avec George Barris. pour le magazine Cosmopolitan.

    La séance eut lieu dans la maison qui appartenait au magnat de l'immobilier  Walter "Tim" Leimert  ( ) située 1506 Blue Jay Way, dans la quartier de Birds Streets à North Hollywood Hills. La maison avait été achetée quelques semaines auparavant et n'était pas encore habitée.

    ,,,,,,,,,,.

     

    Sa coiffeuse Agnes Flanagan  (,,,,,

     ), son maquilleur Allan Snyder (,) et son attachée de presse Pat Newcomb

     
    (,) étaient présents lors de la séance photo.

     



    JUILLET :

    Dimanche 1er juillet : dernier jour de la séance photo avec Barris; cette fois Marilyn posa sur la page de Santa Monica, non loin de la maison des Lawford : 

      ,,,,,,,.

     

    Le mercredi 4 juillet :

    Peter Lawford organisa un barbecue pour la fête de l’indépendance des Etats-Unis.

    Marilyn et Robert Kennedy y assistèrent. Ce dernier devait se rendre dans le Nevada où il devait rencontrer Maxwell Taylor (président des chefs d’état major) et assister au premier essai de la bombe hydrogène sur le continent américain.

     

    Le mercredi 4 juillet

    George Barris passa lui présenter les photos prises le week-end précédent; elle put choisir celles qui lui convenaient.

    Marilyn accorda ce qui sera sa dernière interview au magazine Life, dans une série de conversations dirigées par Richard Meryman et qui eurent lieu à Helena Drive. La rencontre dura 6 heures.

    Au départ Marilyn ne souhaitait pas que des photos soient prises : elle ne voulait pas que les gens voient l’endroit où elle vivait.

    Elle accepta néanmoins et les photos furent prises le vendredi 6 juillet , par le photographe Allan Grant 

    (,,,,).

    Grant captura les expressions de Marilyn aux questions que Meryman lui avait posé, que  Pat Newcomb lisait à haute voix. 

    A cette occasion, Agnes Flanagan et Whitey Snyder s'occupèrent de son look.

     

    Dimanche, 8 Juillet : DiMaggio lui rendit visite.

     

    Au cours de ses visites, ils partagèrent des dîners simples, assis sur le sol de la salle à manger (la livraison des meubles

    mexicains avait été retardée) ; ils louèrent des vélos au marchand de cycles Hans Ohrt de Brentwood ( ) et descendirent sur le San Vicente Boulevard en direction de l’océan ; ils firent aussi des courses ensemble.

    Il l’accompagna lorsqu'elle s’acheta une nouvelle garde-robe complète à Beverly Hills, chez Saks Fifth Avenue et chez Jax :

    des pulls en cachemire, des blouses, deux robes du soir et des chaussures à talons hauts (). 

     

    Le lundi 9 juillet :

    Dernière séance photo avec le photographe Allan Grant, pour accompagner sa dernière interview, réalisée par Richard Meryman pour Life , qui sortira le 3 août.

    Meryman lui apporta une transcription de leurs entretiens.

    Cette interview était un démenti soigneusement préparé face à ceux qui décrivaient sa carrière comme étant compromise.

     
    Le mardi 10 juillet : nouvelles séances pour le magazine Vogue, avec Bert Stern. Cette fois-ci il loua le bungalow n° 96 du Bel- Air Hotel. Il acheta à nouveau du champagne Dom Perignon et du Château Laffitte-Rothschild 1955.  Cette fois-ci ce fut le

      coiffeur Kenneth Battelle qui vint de New York; le fidèle Whitey Snyder la maquilla  (,,

      ).
    La séance photo fut intense et Marilyn enchaîna les tenues et accessoires :  
    ,,


    ,,,,,,,,,,,,,.

    Le mercredi 11 juillet :  Marilyn ne se présenta pas à la nouvelle session photo avec Stern; fatiguée, elle se reposa.


    Le jeudi 12 juillet
     : dernière séance avec Bert Stern :  ,,.

    Le magazine Vogue publiera une sélection des photos sur 8 pages en septembre 1962. 

     

    Le  vendredi 13 juillet : ce matin là, Marilyn appela Elisabeth Courtney, l’assistante du couturier Jean-Louis, qui devait passer chez elle  pour les derniers essayages d’une nouvelle robe du soir qu’il avait créée pour elle, pour la soirée du 6 septembre à laquelle elle devait assister à Washington. 

    L’après-midi, elle se rendit à sa séance chez  le Dr Greenson, puis rentra chez elle, et passa de nombreux coups de fil, appelant notamment un fleuriste, son marchand de vin local et un traiteur.

    Entre le 1er juillet et le samedi 4 août, elle vit le Dr Greenson 28 fois.

     

    Le samedi 14 juillet : Marilyn reçut une copie de l'article de Richard Meryman. Elle donna son accord pour la

    publication. Il parut dans le magazine Life du 3 août 1962 ().

     

     

    Mi-juillet :

    Marilyn rencontra aussi Sidney Skolsky, qu’elle n’avait pas vu depuis un an, pour un projet qui leur tenait à cœur depuis longtemps, un film sur la vie de Jean Harlow, « The Jean Harlow Story » et dont il serait le producteur et Marilyn la vedette.

    La Fox comptait reprendre le tournage de « Something’s Got to Give » la troisième semaine de juillet. Milton Rudin garda le contrat de Marilyn avec la Fox non signé sous le coude, Marilyn attendant le coup d’éclat de Zanuck qui devait lancer sa grande offensive lors d’une réunion le mercredi 25 juillet.

     

    De début juillet jusqu’au 4 août, les comptes indiquent que Marilyn vit le Docteur Greenson vingt-sept fois en trente-cinq

    jours, et treize fois le Docteur Engelberg (). Les dossiers montrent qu’elle reçut des injections au cours de ces visites.

     Le vendredi 20 juillet :

    Elle fut de nouveau opérée de l’endomètre au Cedars of Lebanon Hospital de Los Angeles, par le Dr Leon Krohn, pour soulager son endométrite chronique.

     Le samedi 21 juillet : DiMaggio lui rendit visite à l'hôpital et la ramena chez elle.

     

    Le mercredi 25 juillet :

    Zanuck sortit victorieux de la réunion avec la direction de la Fox : il devint président de la Fox et Spyros Skouras remplaça Samuel Rosenman, démissionnaire du poste de président du conseil d’administration.

    Deux de ses adversaires les plus importants démissionnèrent. L'élection de Zanuck suspendit tout à la Fox, y compris les discussions entre Marilyn et les précédents administrateurs.

    Beaucoup de gens attribuaient à Zanuck la splendeur passée de la Fox et certains anciens du studio prédirent, à tort, qu'elle allait connaître avec lui un « nouvel âge d'or ».

    Peter Levathes se rendit personnellement chez Marilyn à Brentwood et lui annonça que le tournage de « Something’s Got to Give » allait  reprendre et que son retour était effectif ; le studio acceptait de lever les poursuites engagées contre les Marilyn Monroe Productions, de renégocier son contrat pour un million de dollars, avec un bonus (500 000$)  si le film était achevé à la date prévue, une nouvelle comédie musicale « What a Way to Go » produite par Arthur Jacobs, avec 500 000$ en plus pour Marilyn. La Fox accepta même de reprendre le scénario initial de Nunnally Johnson et de remplacer Cukor par Jean Negulesco, avec qui elle avait tourné « How to Marry a Millionnaire? » en 1953.

    Milton Rudin, son avocat, entreprit de travailler sur les détails contractuels de son retour sur le plateau.

    Marilyn invita Agnes Flanagan et Allan Snyder pour fêter la nouvelle avec elle.

     

    Le samedi 28 et dimanche 29 juillet :

    Elle fut invitée par Peter Lawford à passer le week-end au Cal-Neva Lodge, près du lac Tahoe, qui appartenait à Frank Sinatra 

     

     (,,,;,, ). 

    Elle prévoyait de voir Dean Martin qui se produisait au Celebrity Room du Cal Neva Lodge

    ( ), non seulement pour le remercier de son soutien pendant la crise de juin avec la Fox, mais aussi pour discuter d’un projet de film qu’Arthur Jacobs voulait produire, une comédie appelée « I Love Louisa » ("What a Way to Go"), dans  laquelle à la fois Marilyn, Dean Martin et Frank Sintatra devaient jouer. La semaine suivante, sur la suggestion d'Arthur Jacobs, elle comptait aller voir des films du metteur en scène J.Lee Thompson.

     

    Le samedi soir : elle apparut au tour de chant de Frank Sinatra.

    Celui-ci l’invita officiellement pour célébrer son nouveau contrat avec la Fox.

    Le nom de Marilyn n’apparaît pas sur les registres de l’hôtel, mais ce fut le bungalow n° 52, qui faisait partie d’un ensemble de bungalows réservés aux invités de marque de Sinatra, qui lui fut attribué.

     

    Le dimanche 29 juillet :

    elle rentra à Los Angeles avec les Lawford.

     

    Le lundi 30 juillet :

    Marilyn visionna des extraits des films de Thompson dans la salle de projection d’Arthur Jacobs, et décida sur le champ de l’accepter comme metteur en scène de « I Love Louisa », dont le tournage devait commencer début 1963.

    Jacobs l'informa également que Jule Styne, qui avait écrit « Diamonds Are a Girl’s Best Friends » pour « Gentlemen prefer blonds », acceptait de lui écrire de nouvelles chansons pour ce film.  

    Elle joignit Milton Rudin, lui faisant part de son désir de refaire son testament.

    Elle reçut aussi un courrier de sa secrétaire à la Fox, Cherie Redmond, qui l'informa du fait que c’était désormais Eunice Murray qui s’occuperait de son courrier à la Fox et à sa boîte postale privée.

     

    Le mardi 31 juillet :

    Marilyn appela son ami new-yorkais Henry Rosenfeld pour discuter avec lui d’un voyage de trois jours à New York qu’elle devait effectuer début septembre. Le jeudi 6 septembre, elle devait se rendre à une soirée théâtrale  à Washington et souhaitait que Rosenfeld l’accompagne à la première de  « Mr President », dirigée par Joshua Logan au National Theater, à laquelle John et Jackie Kennedy devaient également assister.

    Ce soir-là, elle invita Whitey Snyder et sa fiancée, Marjorie Plecher () : ils fêtèrent leur prochain mariage et la reprise du tournage de « Something’s Got to Give », prévue pour octobre. Ils trouvèrent Marilyn pleine d’enthousiasme et d’optimisme.

    Contre toute évidence, le Dr Greenson affirmait que Marilyn allait beaucoup mieux, poussé peut-être par le nécessité de soulager sa conscience, car il savait que son absence avait abouti au renvoi de la star.

    Il envisageait de repartir en Europe dès le mois suivant. Quand il avait interrompu ses vacances, il avait annulé par la même occasion la visite qu'il comptait faire à son éditeur en s'arrêtant à New York sur le chemin du retour. Maintenant, il comptait s'y rendre en août, en septembre ou en octobre.

    Il avançait lentement dans la rédaction de « Technique et pratique de la psychanalyse » dans la mesure où il consacrait la plupart de son temps et de son énergie à Marilyn. Il ferait en sorte de coordonner son voyage et l'arrivée prochaine d'Anna Freud aux Etats-Unis et espérait être invité à la rejoindre à la Menninger Clinic de Topeka, au Kansas.

    Même s'il tenait à la diriger dans « Macbeth » sur la scène de son nouveau théâtre, l'Actors Studio Theater, Lee Strasberg ne s'intéressait apparemment plus autant à Marilyn.

     

    AOUT :

    La première semaine d’août, de nombreux magazines avec Marilyn parurent, notamment Life, avec l'interview réalisée par Richard Meryman.

    Le mercredi 1er août :

    La Fox signa officiellement avec Marilyn son nouveau contrat  pour un salaire de 250 000$ (deux fois et demi la somme prévue dans son premier contrat).

    Apprenant la nouvelle, son amie et doublure Evelyn Moriarty l’appela et la trouva en grande forme, très heureuse de reprendre le travail. Elles discutèrent du scénario et du nouveau réalisateur. Marilyn lui annonça ses autres projets, le film que produirait Arthur Jacobs « I Love Louisa » pour la Fox, et « The Jean Harlow Story ».

    La Fox avait accepté de remplacer Cukor par Jean Negulesco, mais exigea que Marilyn se sépare de Paula Strasberg; Marilyn demanda à réfléchir Le tournage devait commencer en octobre.  

    Eunice Murray annonça à Marilyn qu’elle allait partir faire un voyage en Europe à partir du lundi 6 août avec sa sœur et son beau-frère. Pour pallier à l’absence d’Eunice,  Marilyn appela à plusieurs reprises Florence Thomas, une ancienne employée de maison qu'elle avait eue à New York.

    De nouvelles portes en bois furent installées chez elle.

     

     

    Le jeudi 2 août : le matin, Marilyn se rendit chez le Dr Greenson pour une nouvelle séance.

    Il la verra une autre fois dans l’après-midi chez elle (d’après ses honoraires). Marilyn demanda à Eunice Murray de la conduire à Beverly Hills et West Hollywood pour faire quelques courses.

     

    Elle alla d'abord acheter une tapisserie murale représentant Adam et Eve () et une petite table à la boutique du designer William Alexander Levy, « The Mart »  sur Santa Monica Boulevard, qui devaient être livrés le samedi 4 août.
    Puis chez Pilgrim's Furniture (12217 Wilshire Boulevard) elle acheta une commode blanche de style roman, qui lui sera également livrée le samedi 4 août.

    Puis elle passa quelques heures chez "Franks Nurseries & Flowers" (12424 Wilshire Boulevard :   ,

    ) où elle commanda des citronniers, et divers articles pour son jardin (bégonias, pétunias, tomates,

    mangeoire et graines pour colibris, pots en terre cuite) ()., des plantes à fleurs pour son jardin. 

    Le soir, elle fut invitée à dîner chez les Lawford.

     Son compte à la City National Bank de Beverly Hills montrait un découvert de 4 208.34$ (). 

    Son compte épargne de la banque Excelsior est à + 1171.06$; celui de la banque Bowery à +614.29$. Son compte chèque de la Irving Trust Co à + 2334.65$ et celui à la First City National à + 84.67$.

     

    Le vendredi 3 août :

    Robert et Ethel Kennedy et leurs quatre enfants arrivèrent à San Francisco ( ).Robert Kennedy devait prendre la parole à la Bar Association Conference (congrès du barreau des avocats), le lundi 6 août, et comptait passer le week-end chez son ami John Bates, au Bates Ranch, à Gilroy (à environ 130 kilomètres au sud de San Francisco, 560 Km au nord de Los

    Angeles, dans les hauteurs de Santa Cruz) (,,,

     ).

    Les Bates rendaient une invitation aux Kennedy, qui les avaient invités à Hickory Hill, propriété de Robert Kennedy en Virginie.

    Marilyn se réveilla tôt et reposée, car elle n’avait pas pris de somnifères la veille.
    Elle passa ensuite une heure et demi chez le Dr Greenson.
    De retour chez elle, elle trouva le Dr Engelberg qui l’attendait . Il lui fit une injection (de « vitamines ») et lui rédigea une ordonnance pour 25 comprimés de Nembutal (comprimés dosés à 97.5mg), 32 comprimés roses (le flacon sera retrouvé sans l'étiquette, peut-être des barbituriques) et  25 comprimés de Phenergan.

    Ils vinrent s’ajouter à une provision d’hydrate de chloral, prescrite par le Dr Greenson, pour sevrer Marilyn des barbituriques.

    Elle avait aussi deux ordonnances de Nembutal de quantité inconnue rédigées par le Dr Seigel, médecin de la Fox, datées du 25 juillet et du 3 août.

    Eunice Murray ayant sa voiture en réparation, elle appela un taxi pour se rendre à la pharmacie San Vicente pour aller chercher

    les comprimés prescrits par le Dr Engelberg ().

     

    Elle appela les Rosten à Brooklyn, pour leur demander leur avis concernant l’article paru dans Life  sous le titre « Marilyn dit ce qu’elle pense de la célébrité »; elle les invita à la soirée du 6 septembre, pour la création de la pièce « Mr President », à laquelle elle devait assister.

    Marilyn avait commandé une robe (pour 1600$) afin d'assister à la première de la comédie musicale "Mr President" d'Irving Berlin, qui devait avoir lieu le mardi 25 septembre à Washington DC.

    Elle appela donc Elizabeth Courtney (l’assistante du couturier Jean-Louis), et lui demanda si sa nouvelle robe pouvait être livrée pour un dernier essayage le lendemain; mais se souvenant que c’était le week-end, elle la rappela et fixa le rendez-vous au lundi suivant.

    En milieu d’après-midi, Jule Styne, qui devait lui composer des chansons pour son prochain film « I Love Louisa », l’appela de New York ; il lui proposa une comédie musicale tirée du roman de Betty Smith « A Tree Grows in Brooklyn ». Marilyn fut emballée et comme elle devait se rendre à New York la semaine d’après, elle proposa de passer le voir à son bureau. 
    Ils prirent rendez-vous  pour le jeudi 9 août, à 14 heures 30.
    Pour ce voyage à New York, Marilyn avait aussi d’autres projets : elle avait accepté d’accorder une longue interview au magazine Esquire dont elle ferait la couverture, et il y avait diverses soirées prévues, dont l’une avec les Strasberg, qui avaient déjà acheté les billets de théâtre.
    Arthur Jacobs l’appela aussi pour lui annoncer qu’ils avaient rendez-vous le lundi suivant, le 6 août, à 17 heures avec J.Lee Thompson, pour discuter de leur projet « I Love Louisa ».

    La commande qu'elle avait passée chez Frank Nurseries, lui fut livrée ().

    Milton Rudin passa afin de discuter du redémarrage du tournage de "Something's Got to Give" (en décembre 62 ou janvier 63) et du nouveau contrat avec la Fox : ils se donnèrent RDV au bureau de Rudin le lundi 6 août

    Elle appela Pat Newcomb pour l’inviter à dîner au restaurant, mais celle-ci avait une bronchite.
    Marilyn lui proposa alors  de venir se détendre dans le solarium d'Helena Drive
    Pat Newcomb accepta la proposition et arriva chez Marilyn après sa journée de travail. Celle-ci commanda à manger chez

    Briggs  (). 

    Eunice Murray était rentrée chez elle pour la nuit. Marilyn et Pat Newcomb, qui dormit sur place, se couchèrent tôt.

    Le samedi 4 août

    Marilyn se réveilla tôt; apparemment , elle n'avait pas beaucoup dormi. Pat Newcomb, malade, dormait encore dans la chambre des invités. Eunice Murray arriva vers 8 heures, pour ce qui sera sa dernière journée de travail. Elle avait laissé sa voiture en révision au garage voisin d’Henry D’Antonio qui devait la déposer chez Marilyn; il la lui rapporta dans l’après-midi.
    A son arrivée, elle ne vit ni Marilyn, ni Pat Newcomb.

     

    Vers 9 heures, Marilyn apparut; elle ne prit pas de petit déjeuner, juste un verre de jus de pamplemousse.

    Isadore Miller appella mais Marilyn était allée s'habiller; Eunice Murray prit l'appel et lui répondit que Marilyn le rappellera. Mais elle ne le fit pas.

     Vers 9 heures 30- 10 heuresle photographe Lawrence Schiller passa la voir pour discuter avec elle des photos qui seraient publiées dans le magazine Playboy ; ces photos avaient été prises le 28 mai lors de la scène de la piscine sur le tournage de « Something's Got to Give »; à son arrivée, Marilyn était agenouillée près d’un parterre de fleurs qui bordait le pavillon d’amis.
    Elle traversa la pelouse pour lui parler au niveau de la zone de parking . Elle marqua au crayon gras les photos qu’elle retint et celles qu’elle rejeta.
    Mais se posant des questions sur l’opportunité de paraître en couverture, où elle serait de nouveau réduite à une femme objet, ils décidèrent d’en reparler le lundi suivant. Schiller serait en ville et ils pourraient en reparler à ce moment là.

     

    Puis Ralph Roberts l’appela pour organiser un barbecue pour le lendemain soir ; n'étant pas sûre d'être disponible, Marilyn lui demanda de la rappeler dans l’après-midi.

    Eunice Murray s'occupa des plantes et son gendre, Norman Jefferies s'occupa de menus travaux dans la propriété.

     

    Pat Newcomb se leva avant midi; elle déjeuna d'une omelette et rejoignit Eunice et Marilyn qui étaient toutes deux dans le jardin.

    Marilyn réceptionna la table de chevet qu’elle avait commandée chez Mart et entreprit  d'installer les quelques meubles arrivés du Mexique avec l'aide de Pat. Puis elles se reposèrent au bord de la piscine. 

    Le Dr Greenson passa voir Marilyn vers 17h15; il l'a trouva un peu groggy (elle avait dû prendre des comprimés régulièrement dans la journée) mais il ne la voyait pas non plus passer la nuit dans l'état dans lequel il la trouva. N'ayant pas de médicaments à sa disposition, il appela son confrère le Dr Engelberg (entre 17h45 et 18h30), afin qu'il vienne faire une injection de sédatifs à Marilyn. Mais celui-ci, en pleine crise conjugale (il était en train de se séparer de son épouse) refusa de venir.

     Vers 14 heures, Eunice Murray reçut un appel en PCV de Joe DiMaggio Jr, qui servait dans les Marines du comté d’Orange voisin. Eunice lui dit que Marilyn était absente. Il appela de nouveau vers 16 heures 30 et ne pût une nouvelle fois lui parler.
    Entre 17h45 et 18h30, Ralph Roberts appela, juste avant qu’il n'aille chez Jurgensen acheter le nécessaire pour le barbecue du lendemain. Cette fois ce fut Greenson qui décrocha et lui répondit que Marilyn n’était pas là.

    Vers 18h30, Greenson sortit de la chambre de Marilyn. Pat Newcomb quitta Helena Drive, le Dr Greenson lui ayant dit  que cela ne servait à rien qu'elle reste.
    Greenson demanda à Eunice Murray de rester, exceptionnellement  pour la nuit.
    Il partit vers 19 heures.
    Marilyn ne souhaitait pas dîner et dit à Mrs Murray qu'elle voulait seulement se reposer. Elle demanda à Eunice Murray de rentrer Maf son chien, pour la nuit.

     

     Entre 19h – 19h15, Peter Lawford l’appela; il organisait ce soir là un dîner entre amis et invitait Marilyn à les rejoindre.

     
    A cette soirée étaient invités George Durgom (
    ) son imprésario,  et le meilleur ami de Lawford, Joseph Naar

    (producteur de télévision ) et son épouse Dolorès.

     Vers 19h15 Joe DiMaggio Jr rappela à nouveau et cette fois, Mrs Murray lui passa Marilyn. Ils eurent pendant environ 10 minutes une agréable conversation au cours de laquelle il lui apprit qu’il avait rompu ses fiançailles avec Pamela Ries 

    (),  la jeune fille avec qui il sortait et que Marilyn appréciait peu.

    Joe Jr regardait le match de base-ball entre les Los Angeles Angels et les Baltimore Orioles, match qui se jouait au Memorial Stadium de Baltimore et qui était retransmis.


    Vers 19 h30, elle appela le Dr Greenson qui s'apprêtait à se rendre avec sa femme chez des amis, Mr et Mme Arnold Albert.
    Elle l'informa de la nouvelle que venait de lui communiquer le jeune Joe DiMaggio Jr; elle informa également Eunice Murray de cette bonne nouvelle. Puis elle ramena ensuite le téléphone dans la chambre d'amis et au lieu de le couvrir avec des coussins, pose le combiné à côté du téléphone.

     
    Elle se déshabilla et se mit au lit. Il était environ 20h00. Eunice Murray était dans le salon à regarder un épisode de la série "Perry Mason". 

      
    Entre 20h00 et 20h30, Peter Lawford rappela Marilyn. Il trouva qu’elle avait une voix pâteuse, devenant de moins en moins audible. Rapidement il n’entendit plus rien, comme si elle avait posé le téléphone ou l’avait laissé tomber.  Il essaya de la rappeler mais le téléphone sonnait occupé.
    Il demanda à une opératrice de couper la communication mais on lui répondit que le téléphone était décroché.
    S'inquiétant de son état, il appela son avocat, Milton Ebbins vers 20h15 . Celui-ci appela l'avocat de Marilyn, Milton Rudin et tomba sur son service de messagerie. Il apprit que Rudin assistait à une soirée chez Mildred Allenberg, veuve de l’agent de Sinatra; Ebbins réussit à le joindre là bas. 

     A 20h30  une voix féminine visiblement groggy appela le service de messagerie de Ralph Roberts, qui était sorti. Il est probable que c'était Marilyn qui essayait de le joindre.
     Vers  20h30 Milton Rudin appela à Brentwood et eut Eunice Murray en ligne. Il lui demanda d’aller voir si Marilyn allait bien ; celle-ci se rendit jusqu’à la porte de la chambre de Marilyn, tendit l’oreille, et n’entendant rien d’anormal revint dire à Rudin au téléphone que tout allait bien.

     Entre 20h45 -21h00 Milton Rudin rappela Milton Ebbins, qui à son tour rappela Peter Lawford et le rassura sur l’état de Marilyn.
    Alors que Rudin retournait à son cocktail et Lawford avec ses invités, Eunice Murray se demanda pourquoi diable l’avocat de Marilyn avait appelé pour s’enquérir de l’état de celle ci.
    Officiellement Mrs Murray déclara s'être rendue vers la chambre de Marilyn vers minuit, puis elle a décalé son discours de 3 heures.
    Mais le décès de Marilyn étant situé au plus tard à 22h00, Mrs Murray a dû aller vérifier si Marilyn allait bien après l'appel de Rudin.
    Il est plutôt probable qu'elle ait ouvert la porte de la chambre de Marilyn alors qu'elle était encore en ligne avec Rudin.

    Elle se rendit donc de nouveau à la porte de la chambre, appela doucement Marilyn, et n’obtient  pas de réponse. 

    La lumière de la chambre étant toujours allumée et voyant le fil du téléphone passant sous la porte (), Eunice Murray ouvrit la porte : c’est là qu’elle découvrit l’actrice décédée ou inconsciente; gisant à plat ventre sur son lit, le combiné téléphonique à la main. 
    Paniquée, elle chercha à joindre Greenson qui était sorti et laissa un message sur sa messagerie (ou demanda aux enfants de celui-ci de transmettre à leur père) lui demandant de se rendre au plus vite au 5th Helena Drive pour une urgence.
     
    Elle appela alors le Dr Engelberg qui arriva rapidement.
    Le corps de Marilyn fut probablement mis sur le dos par le Dr Engelberg mais il était trop tard.
    Greenson a dû arriver un peu plus tard, après qu’il ait eu connaissance du message d’alerte d’Eunice.

    Marilyn mourut au plus tard à 22h00, probablement entre 21h et 21h30.

    Greenson appela Milton Rudin, toujours à son cocktail. Première des choses à faire : contacter Arthur Jacobs.
    Vers 22 heures ou 22 heures 30 , Arthur Jacobs se trouvait au Hollywood Bowl, où il assistait au concert d'Henry Mancini et son orchestre, avec sa fiancée, Natalie Trundy, une jeune actrice, le producteur Mervyn LeRoy et sa femme.
    Arthur Jacobs reçut un appel de Milton Rudin l’informant de la mort de Marilyn. Jacobs demanda aux LeRoy de raccompagner Natalie Trundy chez elle, et se rendit à Helena Drive.
    Pat Newcomb n’apprit la nouvelle qu’à 5 heures du matin.

    Vers 22h30, la soirée chez Lawford était terminée. Après le départ de ses amis, il eut plus de temps pour réfléchir à l’étrange appel de Marilyn quelque deux heures plus tôt. Quoique que Milton Rudin ait pu en dire, elle n’était quand même pas bien.
    Il fut rapidement informé de la mort de Marilyn par Milton Ebbins.

    Aucun lien ne devait être établi avec la Fox; la star ne pouvait s'être suicidée à cause de ses soucis avec le studio.
    Tout cela prit beaucoup de temps, et l’heure de la découvert du corps dû être déplacé plus tard dans la nuit : minuit, puis 2h00, enfin 3h30 (version de Mrs Murray à la police).

    Le corps fut remis sur le ventre, dans la position dans laquelle il avait été trouvé.

    Afin de fournir une explication au délai, l’histoire de la porte de la chambre de Marilyn fermée à clé et le fait que le Dr Greenson ait dû  briser la fenêtre pour s’y introduire devint le scénario officiel.

    Officiellement, Mrs Murray voyant la lumière sous la porte et le fil du téléphone, tenta d’ouvrir la porte de la chambre de Marilyn qui était fermée à clé. Elle se rendit dehors, regarda à travers la fenêtre fermée et découvrit Marilyn allongée sur le ventre, dans une position qui ne plus parut pas normale. Elle revint dans la maison, appela Greenson qui arriva, prit le tisonnier de la cheminée, brisa la fenêtre et pénètra dans la chambre : c’est là qu’il découvrit Marilyn morte,  le combiné du téléphone dans la main. Il le lui ôta et replaça le combiné sur le récepteur.
    Le Dr Engelberg, arrivé entre temps, déclara Marilyn officiellement décédée à 3 heures 35.

    Greenson appela alors le poste de police de West Los Angeles; c’était le sergent Jack Clemmons qui était de garde cette nuit

    là et qui prit l’appel à 4 heures 15. Il arriva sur les lieux à 4 heures 25 ().

    Il trouve les deux médecins dans la maison, et Eunice Murray qui, visiblement sous le choc de la nouvelle, était occupée à faire une lessive dans la buanderie.
    Clemmons appela du renfort : l'officier Don Marshall arriva,  fouilla la maison à la recherche d'un message attestant le suicide, mais ne trouva rien. Il interrogea les voisins de Marilyn, Mr et Mrs Abe Landau, qui déclarèrent n'avoir rien entendu de suspect. L'inspecteur Robert Byron arriva également et prit les déclarations des Dr Greenson et Engelberg, et d'Eunice Murray 

    ( ,,).

    Eunice Murray déclara que : 

    - Marilyn s'était retirée dans sa chambre vers 20h00

    - à 3h30 elle remarqua de la lumière sous la porte de la chambre  de Marilyn et s'aperçut que la porte était fermée à clé

    - elle se rendit dehors et de la fenêtre, vit le corps de Marilyn allongé sur le ventre, dans une position anormale

    - elle appela le Dr Greenson qui brisa la vitre, pénètre dans la chambre et trouva Marilyn décédée.

    Dr Greenson déclara que :

    - il avait vu Marilyn vers 17h15, à la demande de celle-ci qui n'arrivait pas à  dormir

    - il la soignait depuis 1 an 

    - il la trouva allongée sur le ventre, et avait juste retiré le  combiné du téléphone de sa main.

    Byron trouva sur la table de nuit 15 flacons de médicaments dont 1 contenant 25 capsules de Nembutal qu'Engelberg dit lui

    avoir prescrit le 3 août (,); il y avait également des anti-histaminiques et un médicament contre la sinusite. Il y avait aussi un flacon avec 10 capsules restantes sur 50 d'hydrate de chloral, prescrit par le Dr Greenson, datée du 25 juillet et renouvelée le 31 juillet.

     

    Le dimanche 5 août :

    Pat Newcomb arriva entre 5h et 5h30; elle restera environ 2 heures à Helena Drive avant de repartir chez elle s'occuper de

    nombreux appels des médias. Les journalistes et reporters étaient déjà nombreux sur les lieux (,

     ).
    Norman Jefferies arriva également; il s'occupa de remplacer la fenêtre brisée par Greenson (,

     ,)

    Peu après 5 heures 30, le corps de Marilyn fut recouvert d'une couverture, fixé à l'aide de sangles à un chariot métallique et

    chargé dans un fourgon Ford (), pour être conduit au Westwood Village (,

     ,).

    Une fois le corps parti et la police ayant terminé ses investigations, les scellés furent posés sur la porte de Fifth Helena Drive

    (,).

    Pat Newcomb, sous le choc, eut une altercation avec les policiers et les journalistes (,

     ,, ), et finit par quitter Helena Drive avec Eunice Murray 

    (,,,,)  

    Joe DiMaggio était à San Francisco; ce fut Milton Rudin qui l'appela et lui demanda de s'occuper des formalités pour les funérailles. Joe arriva à Los Angeles et s'installa suite 1035 du Miramar Hotel, refusant tout contact avec la presse.

    Le corps de Marilyn fut ensuite transporté du Westwood Village (,,

     ) à la morgue du comté de Los Angeles (), en vue d'une autopsie.  

    Le corps de Marilyn fut placé dans la crypte n° 33 de la morgue (,).

    A 10h30 le Dr Thomas Noguchi  débuta l'autopsie du corps de Marilyn. 

    Un premier rapport fut rendu (), puis le certificat de décès(), et le rapport définitif de l'autopsie sera

    rendu le 18 août (,,,).

     2 rapports toxicologiques seront rendus les 6 août () et  13 août 1962 (). 
    La conclusion officielle du médecin toxicologue R.J.Abernethy fut "Empoisonnement par barbituriques-overdose par ingestion".

    Le corps de Marilyn fut ramené à Westwood Village (,,,

     ,)  et fut mis à disposition de la famille dans l'après-midi du dimanche.

    Ce fut Berniece Miracle, la demi-soeur de Marilyn qui vivait en Floride, autorisa la remise du corps de Marilyn à Joe DiMaggio.
    Celui-ci, avec l'aide d'Inez Melson, la conseillère financière de Marilyn, prirent les dispositions pour les funérailles de Marilyn qui furent prévues pour le 8 août à 13h.

    Le lundi 6 août  : 

     Complément d'enquête de la police (); les Dr Engleberg et Greenson ont été réinterrogés par l'inspecteur Byron. Ils s'accordaient sur le fait que le Dr Greenson avait reçu un appel de Mrs Murray le 5 août à 3h30, lui disant que la lumière était allumée dans la chambre de Marilyn et qu'elle ne pouvait entrer dans la chambre.

     

    Greenson lui avait demandé d'aller regarder pa la fenêtre et de le rappeler.

    Eunice Murray s'était exécutée et l'avait rappelé à 3h35 :

     Marilyn était couchée sur le lit, le téléphone dans une main, avec un air étrange.

    Le Dr Greenson se mit en route et demanda à Mrs Murray d'appeler le Dr Engelberg.

    Greenson arriva à 3h40.

     

    Il brisa la vitre, entra dans la chambre et ôta le téléphone de la main de Marilyn.

    La rigidité cadavérique s'était installée.

     

    A 3h50, le Dr Engelberg arriva et prononça le décès de Marilyn. Ils s'entretinrent tous les deux un moment et pensèrent qu'il était environ 4h00 lorsqu'Engelberg appela la police.

    Après contrôle, il s'avèra que l'appel avait été passé à 4h25.

    Le Docteur Theodore Curphey, le coroner de Los Angeles, tint une conférence de presse. Il révèla que Marilyn n'était pas morte de mort naturelle, mais qu'elle avait dû prendre une trop forte dose de somnifères. Il ajouta que ses services enquêtaient ainsi que le Centre de Prévention du Suicide de Los Angeles, un organisme indépendant basé à l'UCLA. 
    L'équipe désignée par le Centre était formée du Dr Robert Litman (psychiatre et professeur à l'UCLA), du Dr Norman Farberow

    (éminent psychologue) et du Dr Norman Tabaschnik :

    Au cours de cette conférence de presse, le Centre de Prévention du Suicide, avec à sa tête, le Dr Farberow, déclara qu'il allait mener des interrogatoires exhaustifs concernant le suicide probable de Marilyn. En nommant ainsi comme équipe d'enquête un groupe privé, Curphey rendait ainsi l'enquête officieuse. Aucune des personnes interrogées ne prêta serment et rien de ce qu'il fût dit ne fût révélé au public. Curphey annonça qu'il interrogerait en personne les médecins de Marilyn. Mais jusqu'à ce jour, personne n'a eut accès au rapport complet du Centre de Prévention du Suicide. Aucun document n'indique que ce comité ait participé à l'établissement d'un autre verdict à l'intention du bureau du coroner. 
    Le Dr Greenson fut lui interrogé par cette commission
    . Il était en effet le mieux placé pour connaître l'état mental de Marilyn; cela faisait plus de 2 ans qu'elle le consultait.

     

    Berniece Miracle arrive à l'aéroport international de Los Angeles; Inez Melson vint la chercher (,

    ), puis elles se rendirent à Westwod Village pour s'occuper des formalités des obsèques 

      (,).

    Le mardi 7 août  : dans l'après-midi, Eunice Murray retrouva Inez Melson et Berniece Miracle à Helena Drive, pour les aider à

    choisir la tenue que Marilyn porterait pour ses funérailles. (,,,

     ,,).


    Elles choisirent une robe vert pâle de chez Pucci que Marilyn avait porté lors de la conférence de presse à Mexico en février

      1962 (, ,) .

    Les scellés furent posés sur la porte une dernière fois (,).

     

     Le mercredi 8 août  : ce fut le jour des funérailles de Marilyn.


    Le matin, Whitey Snyder, le maquilleur personnel de Marilyn, vint, comme il lui en avait fait la promesse quelques années auparavant, procéder aux retouches du maquillage de Marilyn. A cause des dégâts causés par l'autopsie, Agnes Flanagan dût lui mettre une perruque, qui ressemblait à sa coiffure dans "Something's Got to Give".

    La cérémonie commença à 13h00 à la Westwood Village Mortuary Chapel (), située dans le Westwood Memorial Park Cemetery de Los Angeles.

    Joe DiMaggio avait donné l'ordre formel qu'aucun des amis hollywoodiens de Marilyn ne soit présent, car il les rendaient responsables de sa mort, sinon moralement, du moins, concrètement. Quant aux journalistes et photographes, ils furent

    fermement tenus à l'écart. Seul Walter Winchell, ami de Joe, fut présent (,).

    La police mobilisa plus de 50 policiers () pour contrôler la foule et la circulation (,

    ,). Des plate-formes furent construites le long du mur nord afin que la presse

    puisse monter et voir l'intérieur du cimetière (,).

    Le service religieux eut lieu dans la plus stricte intimité et fut célébré par le révérend A.J.Soldan (), un pasteur luthérien de l'église de Westwood Village. La cérémonie commença sur les accents de la Sixième symphonie de Tchaïkovski, et, à la demande de Marilyn, Mrs Hockett interpréta "Over the Rainbow".

    Le poète Carl Sandburg ayant, pour raisons de santé, décliné la demande de Joe DiMaggio, ce fut  Lee Strasberg qui prononça l'éloge funèbre : 

    "Marilyn Monroe était une légende. Pendant sa vie, Marilyn Monroe a crée le mythe de ce qu'une pauvre fille issue d'un milileu défavorisé peut obtenir. Pour le monde entier, elle est devenue le symbole de l'éternel féminin. Mais je ne trouve pas de mots pour décrire le mythe et la légende. Je ne connaissais pas cette Marilyn Monroe là.
    Nous, rassemblés ici aujourd'hui, ne connaissons qu'une Marilyn - un être chaleureux, impulsif et timide, sensible et craignant qu'on la rejette, toujours affamée de vie et tendant vers son accomplissement.
    En dépit des hauteurs et de l'éclat qu'elle avait atteints à l'acran, elle faisait des projets d'avenir; elle attendait avec impatience de participer à toutes ces choses excitantes qu'elle avait prévues. A ses yeux et aux miens, sa carrière ne faisait que commencer. Le rêve de son talent, qu'elle avait nourri dès l'enfance, n'était pas un mirage...
    D'autres étaient aussi belles physiquement qu'elle, mais il y avait à l'évidence quelque chose de plus en elle, quelque chose que les gens voyaient et reconnaissaient dans sa façon de jouer et à quoi ils s'identifiaient. Elle irradiait un mélange de mélancolie, de luminosité, de désir, qui faisait d'elle un être à part, et à quoi pourtant tout le monde aurait aimé accéder; tout le monde aurait voulu partager sa naïveté enfantine si discrète et pourtant si vibrante.
    Maintenant tout est fini. J'espère que sa mort éveillera la sympathie et la compréhension pour une artiste et une femme sensibles qui ont offert joie et plaisir au monde.
    Je ne peux dire adieu. Marilyn n'a jamais aimé les adieux, mais en m'inspirant de la manière particulière dont elle tournait les choses pour qui'elles soient face à la réalité, je dirais au revoir - car le pays où elle est partie, nous nous y rendrons tous un jour".

    Pendant le service, le corps de Marilyn reposait dans un cerceuil en bronze ouvert, doublé de satin couleur champagne; dans ses mains, elle tenait un bouquet de roses thé, cadeau de Joe qui l'avait veillé la nuit précédente.

    Une fois la cérémonie terminée, le cercueil fut emmené jusqu'au véhicule qui le transporta jusqu'à la crypte.

    Les personnes qui portèrent le cercueil furent  Allan "Whitey" Snyder, le coiffeur Sidney Guilaroff, et les membres des pompes

    funèbres Allan Abbott, Ronald Hast, Leonard Krisminsky et Clarence Pierce (,,

    ,,).

    Les invités, en procession, suivirent le corbillard (,,).

    Puis le cercueil fut installé près du caveau (,).

    Une courte cérémonie eut à nouveau lieu (,,,

    ), avant que le caveau ne soit définitivement fermé (,;

    ,,).

    Les personnes qui assistèrent aux obsèques furent le photographe George Barris (,

     ), Joe DiMaggio et son fils, Joe DiMaggio Jr , sa coiffeuse Agnes Flanagan 

    (,), l'un de ses avocats, Aaron Frosch (),Lotte Goslar, son

    professeur de chant et de mime des années 50 (,), son psychiatre le Dr Ralph

    Greenson et sa famille (sa femme Hildi et ses enfants Joan et Don) (,), Sidney

    Guilaroff, Anne et Mary Karger (), Rudy Kautzky (son chauffeur pendant ses derniers mois à Los Angeles) 

    (,), la soeur de Grace McKee et son mari,  Enid et Sam Knebelcamp 

    (,), Inez et Pat Melson (), Berniece Miracle sa

    demi-soeur, Eunice Murray (;), Pat Newcomb (,

     ),la coiffeuse Pearl Porterfield (; ), May Reis, sa

    secrétaire particulière (,  ), son ami masseur Ralph Roberts (,

       ), son avocat  Milton Rudin, l'attaché de presse de l'agence Arthur Jacobs, Michael Selsman 

    (), son premier agent Emmeline Snively (,

    ), Allan Snyder avec sa femme Beverly et leur fille Sherry (), l'ami de Joe DiMaggio, George

    Solotaire (), Lee et Paula Strasberg (,

       ), et Florence Thomas, l'une de ses employées à New York (,

     ).

    Ce fut le fleuriste Parisian Florists qui réalisa les compositions florales. Pendant les 20 années suivantes, et sur commande de

    Joe DiMaggio, ils livrèrent des roses rouges sur la tombe de Marilyn, deux fois par semaine().

     

    Après une nouvelle conférence de presse du mardi 14 août,  le Centre de Prévention du Suicide tint sa dernière conférence de presse le vendredi 17 août. On ne sût jamais qui avait été interrogé, mais il semble que Natasha Lytess, Norman Rosten, Frank Sinatra et Peter Lewford ne furent jamais interrogés.

    Voici la conclusion du Centre de Prévention du Suicide, déclaration du Dr Curphey, Coroner en chef du Comté de Los Angeles :

    Maintenant que le rapport toxiçologique final et que les experts psychiatres ont été reçus et étudiés, je conclue que la mort de Marilyn Monroe a été causée par une overdose de médicaments, auto administrée, et que la cause du décès est un suicide probable.

    Le rapport toxicologique final révèle que le barbiturique, précédemment rapporté comme dose létale, a été positivement identifié comme étant du Nembutal, une large quantité d'hydrate de chloral.

    Voici le résumé du rapport de l'équipe des psychiatres qui m'a aidé dans la collecte d'information sur ce cas. Cette équipe a été dirigée par Robert Litrman M.D., Norman Farberow, Ph.D., et Norman Tabachnik, M.D. : 

    "Marilyn Monroe est morte dans la nuit du 4 août, ou au petit matin du 5 août 1962. Les examens effectués par le laboratoire de toxicologie indiquent que la mort est dûe à une overdose auto administrée de sédatifs. On nous a demandé, en tant que consultants, d'examiner la vie de la décédée et de donner une opinion concernant l'état de Miss Monroe quand elle a ingéré les sédatifs qui ont causé sa mort.
    Avec les données obtenues, les points suivants sont les plus importants et les plus pertinents. 
    Miss Monroe a souffert de troubles psychiatriques depuis longtemps. Elle a connu de graves peurs et de fréquentes dépressions. Ses changements d'humeur étaient brusques et imprévisibles. Parmi les symptômes de désorganisation, les troubles du sommeil étaient les plus importants, pour lesquels elle prenait des sédatifs depuis de nombreuses années. 
    Elle était ainsi habituée et expérimentée dans l'utilisation de ces médicaments et consciente de leurs dangers.
    Récemment, un des principaux objectifs de son traitement psychiatrique avait été la réduction de sa consommation de médicaments. Cela avait partiellement réussi pendant les deux derniers mois. On sait qu'elle suivait les directives de ses médecins dans son usage de médicaments; et la quantité de médicaments trouvés à son domicile lors de sa mort n'était pas inhabituelle. 
    Dans notre enquête, nous avons appris que Miss Monroe avait souvent exprimé le souhait d'abandonner son travail, de se retirer, et même de mourir.

    A plus d'une occasion dans le passé, quand elle avait été déçue et déprimée, elle avait tenté de se suicider en utilisant des sédatifs. A ces occasions, elle avait appelé à l'aide et avait été secourue.


    A partir des informations collectées au sujet des évenements du 4 août,  notre opinion est que le même comportement s'est répété, excepté pour le sauvetage. 


    Cela a été notre exercice avec des informations collectées sur d'autres cas dans le passé, de recommander une certification pour ces décès de suicide probable. 
    Les indices additionnés en faveur du suicide, fournis par des preuves physiques,

    sont :

    (1) le taux élevé de barbituriques et d'hydrate de chloral dans le sang, qui, avec les autres preuves de l'autopsie, indiquent la probable ingestion d'une large quantité de médicaments durant un laps de temps très court;

     

    (2) le flacon vide de Nembutal, la prescription pour laquelle il a été rempli la veille de l'ingestion des médicaments , et

     

    (3) la porte fermée, ce qui était inhabituel.
     

    Sur la base de toutes ces informations obtenues, notre opinion est que dans ce cas-là, c'est un suicide probable".

     

    NB :

    concernant le décès de Marilyn, une seule réference à lire, le livre de David Marshall,

    "The DD Group - An online Investigation into the Death of Marilyn Monroe",

    malheureusement, seulement disponible en anglais.
      

     

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    Marilyn Monroe on the set of her last, uncompleted film “Something’s Got To Give” 1962.

     

      

     

      

     

      

     

     

     

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    MM & Isadore Miller, JFK Gala Isadore Miller, JFK  

      

      

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    Marilyn Monroe on the set of Something’s Got To Give, 1962. looking amazing  

      

     

    Merci pour votre visite.....

      

    http://www.cursumperficio.net/1962.html  

      

      

      

     

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