Alors qu’une foule d’irrégularités s’est produite à la suite de la découverte du corps, des détails étranges ont été mis de cotés, des invraisemblances se sont accumulées, des témoins se sont rétractés.
Ainsi l’actrice serait morte enfermée dans sa chambre, dans son lit, absorbant sans verre d’eau (aucune trace sur les lieux) de 27 à 42 comprimés de Nembutal, 12 à 23 comprimés d’hydrate de chloral et entre 11 et 24 comprimés supplémentaires de Nembutal pour expliquer la concentration que l’on a retrouvée dans le foie.
Il n’existe pas dans le monde un seul exemple de cas ayant ingéré plus de 12 comprimés sans que l’on retrouve des résidus dans le tube digestif : L’autopsie du corps de Marilyn opérée le 5 août 1962 par le médecin légiste le Dr Noguchi n’en révéla aucun, ni même de cristaux réfringents, aucune concentration de barbiturique dans l’estomac ni les intestins.
La concentration dans le sang de pentobarbital et d’hydrate de chloral associés était telle qu’il est impossible que Marilyn Monroe ait pu prendre par voie orale ces comprimés : Elle serait morte après avoir ingéré 35% de la prise globale.
Marilyn Monroe est bien décédée d’une injection. La médecine mettra aussi en évidence que le corps de Marilyn à été déplacé, une double lividité cadavérique prouve qu’elle n’est pas morte sur le ventre comme on l’a retrouvée mais sur le dos.
On le sait aujourd’hui Marilyn Monroe a rendu l’âme aux alentours de 22h30 le 4 août soit environ 6 heures avant que l’on ne prévienne la police.
Entre temps les actants du meurtre avaient eu tout le temps nécessaire de disparaître et les témoins, accaparés par l’idée de cacher la vérité, de mettre au point leur propre version des faits. Ont a le temps de faire beaucoup de choses en 6 heures…
Quand vous pensez que de vulgaires malfrats ont besoin de quelques minutes pour effacer toutes traces de leur passage. Alors de hautes autorités…!!
Don Wolfe, Anthony Summers et d’autres encore, dont Jack Clemmons (le premier flic sur les lieux du drame) ont travaillé sans relâche pendant des années afin d’établir le scénario de la nuit du 4 août 1962 et arracher les moindres éléments de vérité à l’entourage de Marilyn.
Les témoins qui avaient menti ou caché la vérité révélèrent au fil des années des détails qui, une fois rassemblés, permettaient de reconstituer le puzzle.
En 1993 les enquêteurs retrouvèrent également Norman Jefferies alors très malade mais qui fut présent pendant toute la journée du 4 août 1962 chez Marilyn.
Proche de Mrs. Murray, il était affecté à des travaux dans la maison de la star et il confirma le témoignage de Hall. Mais surtout il avait aussi été le témoin de la venue de Bobby Kennedy et de l’acteur Peter Lawford chez Marilyn dans l’après midi.
Confirmée par des enregistrements d’un détective privé (Marilyn était sur écoute) la rencontre fut violente, Marilyn en colère à l’encontre de l’attorney, il y eut des coups. Plus tard dans la soirée entre 21h30 et 22h Robert Kennedy accompagné de deux hommes retournèrent chez Marilyn. Jefferies témoigne qu’il lui a été sommé ainsi qu’à Mrs Murray (femme « à tout faire » de Marilyn) de déguerpir. Celle-ci mentionnera pour l’enquête :
« A 20 heures 30, j’ai reçu un autre appel téléphonique. C’était Mickey Rudin, le beau-frère du docteur Greenson.
Marilyn reçut également un coup de fil de Joe Di Maggio Junior, le fils du joueur de baseball. La conversation était animée et joyeuse. Marilyn était particulièrement heureuse d’apprendre que Joe avait mis fin à une relation qu’elle n’épprouvait pas du tout. Après ce coup de fil, Marilyn était enthousiaste, gaie. Elle a même directement téléphoné la bonne nouvelle au docteur Greenson ».
Rien ne laissait présager le moindre suicide, au contraire !
Donc, inquiets, Jefferies et Mrs Murray sommés de déguerpir allèrent chez des voisins de l’actrice.
Une demi-heure plus tard, en revenant au 12305 5th Helena Drive, ils découvrirent Marilyn nue sur le divan. » J’ai cru qu’elle était morte, déclara Jefferies. Elle était sur le ventre, une main tenant plus ou moins le téléphone. Je n’avais pas l’impression qu’elle respirait et elle avait une couleur affreuse « .
Mrs. Murray appela une ambulance. Puis elle appela le Dr Greenson qui vint immédiatement ainsi que le Dr Engelberg. Comme l’écrit Don Wolfe dans son ouvrage:
» Tout porte à croire à un crime prémédité. Marilyn reçut une injection en présence de Bobby Kennedy et la dose était assez forte pour tuer quinze personnes « .
Aux premières heures de ce matin du 5 août, le Sergent Clemmons répond à un appel alors qu’il est en service au commissariat. Il s’agit du Docteur Engelberg: « Marilyn Monroe est morte. Elle s’est suicidée » Il est environ 4 heures et Clemmons, croyant dans un premier temps à un canular, décide de se rendre lui-même au 12305 Fifth Helena Drive.
Mrs Murray, gouvernante de Marilyn vient l’accueillir. Elle lui semble agitée. Elle le conduit à la chambre où gît le corps de l’actrice. Marilyn est sur son lit, recouverte, à plat ventre. Le docteur Greenson, son psychiatre, et le docteur Engelberg sont présents dans la chambre et lui montre les flacons de comprimés vides.
Par la suite, le sergent se rend compte que la gouvernante est dans la buanderie, occupée à faire la lessive et à plier du linge. Une attitude un peu étrange quand on pense que le corps de sa patronne gît alors dans une chambre tout prêt.
Clemmons recueille les déclarations. Mrs Murray déclare qu’elle a remarqué de la lumière sous la porte de la star à minuit, qu’elle a frappé mais n’obtenant aucune réponse, elle a alerté le Docteur Greenson. Ce dernier se précipite alors à la villa de l’actrice, constate que la porte de la chambre est fermée de l’intérieur et casse alors la vitre d’une fenêtre avec un tisonnier. Il se glisse dans la pièce et constate le décès. Il contacte alors le docteur Dr Engelberg.
Là commence la liste des éléments curieux et inexpliqués. Le corps de Marilyn avait été découvert à minuit et demi, et la police n’avait été appelée que plusieurs heures plus tard. Pourquoi? Les docteurs affirmèrent avoir pris ce temps pour discuter.
De quoi exactement, une autre question sans réponse. Autre fait inhabituel, la dépouille de Marilyn, au lieu de se retrouver tout d’abord à la morgue comme dans tous les cas de mort suspectes, se retrouva aux pompes funèbres. Pour se faire quelqu’un a dû appeler le service funéraire et demander qu’on vienne chercher le corps. Malgré une enquête on ne réussit pas à découvrir qui avait demandé par téléphone que le corps soit transporté dans ces locaux.
Le Docteur Noguchi pratique l’autopsie et découvre des faits troublants. Malgré tout les comprimés que Marilyn a supposément avalés, il retrouve l’estomac totalement vide.
Plus surprenant encore quand on apprend que le Nembutal, le produit ingéré par l’actrice, est surnommé la veste jaune parce qu’il laisse habituellement des traces jaunâtres partout dans le tube digestif.
Et pourtant les flacons de comprimés vides montraient que Marilyn Monroe avait avalé dans les environ de 30 à 50 comprimés de Nembutal et un grand nombre de comprimés d’hydrate de chloral.
Par contre, la concentration dans le sang des 2 substances est impressionnante, sans qu’il y est aucune trace dans l’estomac des barbituriques. Cela suppose que la dose a pu être injectée à la victime. L’autopsie révèle aussi que le corps présente deux zones de lividité.
La lividité cadavérique se forme dans les quatre heures suivant la mort. Si durant cette période, le cadavre est bougé, le sang afflue vers les zones de contact, laissant des traces démontrant la position du corps.
Les zones découvertes prouvent qu’elle n’est pas morte sur le ventre comme on l’a retrouvée mais sur le dos.
Contrairement à la version officielle où le corps n’aurait pas été déplacé. Le docteur Nogushi remarque aussi la présence de deux hématomes récents sur le corps de la star. Une petite ecchymose sur la fesse gauche et une autre à gauche sur la chute des reins, la cause de ses marques ne sera jamais découverte.
Durant l’année avant sa mort, Marilyn a eu des liaisons avec Robert Kennedy et son frère, John F. Kennedy, le Président des États-Unis. Le simple fait de révéler ses relations amoureuses avec les Kennedy pouvait être catastrophique pour eux. De plus, Marilyn tenait un journal intime dans un carnet rouge qui aurait contenu, selon certains, des informations confidentielles sur le président et l’administration en place à cette époque.
Quand la situation s’envenima avec les Kennedy, l’actrice aurait pu les menacer de tout dire à la presse. Les 2 frères auraient eu alors intérêt à la faire taire et à faire disparaître le fameux carnet rouge (on ne la jamais retrouvé).
Certains témoins ont d’ailleurs dit que le frère du président aurait visité la star le jour de sa mort, dans l’après-midi. Il y aurait eu une violente dispute à ce moment, peut être est-ce l’origine des ecchymoses retrouvés sur son corps?
La conclusion de Don Wolfe, auteur de » Marilyn Monroe, Enquête sur un assassinat » (1998) est définitive: Il y a 40 ans, dans la nuit du 4 août 1962, Marilyn Monroe fut assassinée dans sa demeure au 12305 5th Helena Drive. Elle implique Bobby Kennedy et tout un réseau de témoins, des proches de l’actrice qui se sont tus pendant des décennies.
Poursuivant les recherches du journaliste de la BBC, Anthony Summers dont les révélations firent grand bruit en 1985 ( » Les vies secrètes de Marilyn Monroe « ), Don Wolfe relate et explique la vérité froide d’un des crimes les plus odieux de ce vingtième siècle à la lumière de témoignages fracassants qui se sont encore égrenés pendant plus de 15 ans jusqu’en 1998.
Depuis 1962, les autorités américaines ont toujours refusé la moindre enquête à propos du décès de l’actrice. » Suicide probable » aux barbituriques reste la mention convenue immuable. Ce qui laisse planer un doute. Donc il y aurait du avoir une enquête parallèle.
Analyse toxicologique
Le véritable verdict concernant ce qui est arrivé à Marilyn s'est toujours trouvé dans les informations approtées en 1962 par le rapport toxicologique du Dr Abernethy.
6 août 1962 :
Voici l'une des versions de l'analyse de ces documents, tendant à prouver le meurtre :
selon le rapport d'Abernethy, l'analyse sanguine montre clairement que le sang contenait 4.5 mg pour 100 ml de sang de barbituriques, et 8 mg pour 100 ml de sang d'hydrate de chloral.
L'analyse par informatique révèle que Marilyn aurait dû ingérer 27 à 42 comprimés de Nembutal et 14 à 23 comprimés d'hydrate de chloral pour atteindre de telles concentrations sanguines.
Les dosages sanguins révéleraient donc l'ingestion de 41 à 65 comprimés.
Cela n'inclue pas les 13mg retrouvés dans le foie de Marilyn.
Il aurait fallu 11 à 24 comprimés en plus du Nembutal pour expliquer cette concentration dans le foie.
On arrive donc aux chiffres vertigineux de 52 comprimés minmimum et 89 comprimés maximum nécessaires pour succomber à cette dose létale par ingestion orale.
Pourtant sur des milliers de cas dûs à un empoisonnement aigü aux barbituriques conservés dans les banques de données du monde entier, il n'y a pas un seul cas où plus de 12 comprimés aient été absorbés sans qu'on retrouve des résidus dans le tube digestif.
Dans aucun cas on a retrouvé une concentration aussi élevée dans le sang et le foie, sans retrouver de cristaux réfringents ni aucune concentration de comprimés dans l'intestin ou l'estomac.
Le Dr Noguchi avait pourtant bien déclaré n'avoir pu déceler aucun résidu de comprimé, ni aucune trace de cristaux.
Selon un tableau comparatif (c.f page 60 du livre de Don Wolfe) Marilyn était au plus haut taux de ce barbiturique dans le sang. Et la présence d'une forte concentration d'hydrate de chloral agit avec synergie avec le pentobarbital et en augmente donc l'effet létal.
Les doses combinées auraient servies, selon lui, à tuer 9 à 20 personnes.
Les banques de données de médecine légale indiquent aussi qu'il n'existe pas de cas de dose fatale par ingestion orale entraînant une aussi forte concentration dans le sang de pentobarbtal et d'hydrate de chloral associés.
Sources
http://www.cursumperficio.net/FicheA13.html
Le 10 juillet 1962, deuxième séance photos avec Bert Stern, dans le bungalow 96, l'une des plus grande suite du Bel Air Hotel de Los Angeles. Portraits de mode de Marilyn Monroe portant une longue robe noire Dior.
**** Backless Black Dress ****
1960
JANVIER :
Le mercredi 6 janvier : Marilyn se présenta aux répétitions de « Let's make love » mais ne pût rester plus d'une demi-heure au studio.
Le vendredi 8 janvier : l'agent de Marilyn à la MCA, George Chasin, appela Lew Schreiber, (un des directeurs de la Fox) pour lui annoncer que Marilyn ne reprendrait le travail que dans dix jours. Il avait eu une longue conversation avec elle et elle avait promis de se présenter à l'heure et de travailler correctement.
En démarrant le tournage le 18 janvier, on aurait terminé le tournage le 25 mars, si tout allait bien. Autrement dit, Marilyn passerait directement du tournage de « Let's make love » à celui de « The misfits ».
Dans son état actuel on avait du mal à l'imaginer, mais techniquement c'était possible.
Miller quant à lui, était impatient d'aboutir sur son projet.
Le studio lui demanda une nouvelle série de révisions du scénario de « Let’s make love », moyennant 7 000$ de plus.
En même temps, il était censé raccourcir le scénario de « The misfits ».
Le lundi 11 janvier : John Huston informa Frank Taylor, ami et éditeur de Miller, chargé de la production de « The misfits »
(), qu'il essayait de pratiquer des coupures du scénario de son côté, espérant qu'en unissant leurs efforts, ils arriveraient à réduire la longueur du scénario.
John Huston était immobilisé suite à un accident de cheval, au cours duquel il s'était blessé au genou. Proposant de joindre l'utile à l'agréable, Huston invita Miller et Frank Taylor à le rejoindre en Irlande. Miller réserva son billet d'avion pour le 3 ou 4 février.
Le samedi 16 janvier :
Conférence de presse organisée par la Fox pour présenter « Let's make love », avec les acteurs principaux (,
,,,,), le réalisateur George Cukor
(), le producteur Buddy Adler (), la journaliste Dorothy Kilgallen
(,) et l’animateur Milton Berle (,,).
Le tournage devait débuter le lundi suivant, 18 janvier.
Les couples Montand et Miller quittèrent ensuite la réception (,) pour aller dîner
Le dimanche 17 janvier : à 17 heures, le studio fut avisé qu'elle ne se présenterait pas le lendemain.
Yves Montand et Simone Signoret logeaient au bungalow n° 22 du Beverly Hills Hotel ; celui de Marilyn et Miller était le n° 21
Après les tensions de l’année passée, Marilyn et Arthur semblaient avoir conclu une trêve ; ils espéraient que « The misfits » (véritable gage d’amour de la part de Miller) allait rétablir l’harmonie dans leur vie conjugale.
Miller connaissait Montand depuis 1956, et les deux couples avaient passé de nombreuses et agréables soirées ensemble en septembre 1959, lorsque Montand triomphait à Broadway.
Ils dînaient maintenant tous les soirs ensembles au restaurant, d’un plat de spaghettis () ou d’un ragoût d’agneau, après les répétitions (,,,
Tandis qu’Yves Montand se perfectionnait en anglais et essayait de comprendre un scénario mal structuré et sans humour, Simone Signoret, qui était entre deux tournages, faisait du shopping et flânait dans Beverly Hills.
Elle aidait également son mari à répéter son texte, Montand redoutant plus que tout de devoir s'exprimer en anglais.
Le lundi 18 janvier : début du tournage de « Let's make love ». En raison de l'absence de Marilyn, Cukor tourna une scène qui ne nécessitait pas sa présence.
Elle se fit porter malade jour après jour. Montand, qui devait changer de texte à la dernière minute, craqua le jeudi 21 janvier.
Le vendredi 22 janvier : Miller informa John Huston qu'il repoussait son départ pour l'Irlande.
Depuis New York, la psychanalyste de Marilyn, le Dr Marianne Kris, lui recommanda un de ses collègues à Los Angeles, le Dr
Ralph Greenson ().
Marianne Kris appela Greenson en lui demandant de prendre Marilyn en charge pour quelques séances car elle se trouvait dans un état grave de tension et d’angoisse.
Le Dr Greenson appartenait lui aussi à l'entourage d'Anna Freud. Il était professeur de psychiatrie à la Medical School de l'UCLA (University of California, Los Angeles), doyen de l'école de formation du Los Angeles Institute for psychoanalysis et membre du Conseil médical de la Reiss-Davis Clinic.
Il comptait parmi ses patients d’autres acteurs dont Peter Lorre, Frank Sinatra et Vivien Leigh.
Il rendit visite à Marilyn dans son bungalow du Beverly Hills Hotel et commença par lui réduire les doses de médicaments, lui demandant de ne plus réclamer d'ordonnances à divers médecins, comme elle le faisait depuis longtemps.
.Il exigea qu’elle ne soit soignée que par lui et par le Dr Hyman Engelberg, praticien de médecine générale de Beverly Hills.
Le lundi 25 janvier : Marilyn se présenta sur le plateau 14 et tourna une partie de la scène « My heart belongs to Daddy »
Le mardi 26 janvier : elle fut de nouveau sur le plateau et travailla de nouveau seule (,;
Le mercredi 27 janvier : elle devait tourner sa première scène avec Yves Montand. Elle fut présente sur le plateau dès 7 heures du matin, mais vers 9 heures, quand elle arriva maquillée, elle annonça qu'elle devait rentrer sur le champ.
Entre temps, la MCA avait informé la Fox que Marilyn devait commencer le tournage de « The misfits » entre le 1er et le 14 avril.
Paula Strasberg était toujours avec Marilyn et touchait 2000$ par semaine (,) ; mais pendant le tournage, Marilyn se tourna plus facilement vers Montand (qui voulait améliorer son anglais) que vers Paula.
C’était son ami Allan Whitey Snyder qui la maquillait () sur le tournage et Agnes Flanagan qui la coiffa
Le vendredi 29 janvier : Marilyn fut à nouveau au studio, à 10 heures du matin et s'apprêtait à jouer avec Montand
Malgré les retards répétés de Marilyn, le film avançait.
Arthur s'échappa un court moment à New York pour travailler tranquillement aux coupures de « The misfits ».
Clark Gable signa son contrat pour le tournage de « The misfits » pour la somme de 750 000 $ plus un pourcentage sur les recettes du film.
Durant le tournage, son ami et journaliste Sidney Skolsky lui rendit visite (), ainsi que la journaliste Louella Parsons
Marilyn reçut une invitation () au 30ème gala de l'Union des artistes français du 4 mars 1960, signé par la présidente du gala, Joséphine Baker. Mais étant en plein tournage de « Let’s make love », Marilyn ne pût y participer.
FEVRIER:
Le jeudi 4 février : Miller était de retour à Los Angeles. Marilyn se montra assidue au travail.
La Fox estimait que Cukor aurait fini le tournage pour le 6 avril. Compte tenu de la post-production, il faudrait repousser la date du tournage de « The misfits ».
Le mercredi 10 février : Miller partit en Irlande rejoindre John Huston (), pour retravailler sur le scénario de « The misfits ».
Ce jour là, Marilyn était absente du studio : il fut évident que cet arrêt de travail était lié au départ d'Arthur.
Le jeudi 11 février : Marilyn se présenta au studio, mais on la renvoya vite chez elle, car visiblement, elle n'était pas en état de tourner.
L'avocat de la Fox répondit au courrier de MCA (agence représentant Marilyn) qui informait le studio que Marilyn devait être libre le 1er avril pour enchaîner sur le tournage de « The misfits ».
La Fox indiqua qu'elle avait besoin d'un délai supplémentaire pour terminer « Let's make love ». L'avocat de la Fox joignit un décompte quotidien du temps que Marilyn avait fait perdre à la production, ajoutant qu'il ne pouvait estimer précisément le temps nécessaire pour que tout soit terminé.
La période qui suivit fut pour Marilyn une alternance de travail à mi-temps et d'absence pour maladie.
Le jeudi 18 février : elle aggrava son cas en omettant d'appeler pour prévenir de son absence.
La Fox eut beau appeler à plusieurs reprises son bungalow, Marilyn ne répondit pas. A la réception de l'hôtel, on les informa qu'elle avait passé un appel à l'extérieur, ce qui au moins, prouvait qu'elle était vivante.
Au Beverly Hills Hotel, Montand, furieux, envoya Simone Signoret pour voir ce qu'il se passait. Elle frappa à la porte de Marilyn, mais n'obtint pas de réponse.
Un peu plus tard, Montand lui glissa un mot sous sa porte :
« Tu peux faire ce que tu veux à Spyros Skouras, à la Fox, à tous les producteurs de cette ville si tu leur en veux. Mais quand tu traînes le soir, en écoutant ce que te raconte ma femme au lieu de te coucher, parce que tu as décidé de ne pas te lever le lendemain pour aller au studio, préviens moi ! Ne me laisse pas travailler des heures durant, une scène que tu as décidé de ne pas tourner le lendemain. Je ne suis pas ton ennemi, mais ton camarade. Et les petites filles capricieuses ne m'ont jamais amusé ».
Le soir, à la demande de Marilyn, Arthur Miller les appela depuis l'Irlande : Marilyn s'en voulait beaucoup et souhaitait que Montand et Simone Signoret lui rendent visite. Quand ils le firent, elle les accueillit en larmes, implorant leur pardon.
Miller travailla encore une semaine en Irlande avec John Huston sur le scénario de « The misfits ».
Le lundi 22 février : Marilyn se présenta sur le plateau à 10 heures 30.
Les nominations pour les Oscars avaient été annoncées, par l'Academy Award : Billy Wilder était nommé en tant que réalisateur de « Some like it hot ». Avec I.A.L.Diamond, il était aussi nommé en tant que scénariste. Jack Lemmon était nommé pour l'Oscar du meilleur acteur. « Some like it hot » avait encore d'autres nominations, pour la photographie, la direction artistique, les décors et les costumes.
Marilyn n'était pas nommée pour l'Oscar de la meilleure actrice, ce qui, aux yeux de beaucoup, était une injustice.
En revanche, Simone Signoret, elle, était nommée pour son rôle dans « Room at the top ».
Apparemment, Marilyn prit plutôt bien cet affront.
Elle vint consciencieusement travailler chaque jour et visionna les rushes avec intérêt.
Ce lundi, Cukor était en retard de sept jours sur son planning.
Le vendredi 26 février : le retard du tournage atteignit dix jours. La Fox souhaitait que Cukor accélère le tournage.
Le samedi 27 février : Arthur Miller rentra d'Irlande.
MARS :
Le vendredi 4 mars : dernières prises de « Let's make love », mais le tournage fut arrêté pour cause de grève des acteurs et auteurs, qui réclamaient leurs arriérés de salaires.
L’association des écrivains manifesta sa solidarité, mais Miller, trop occupé à la révision du scénario de «The misfits » ne pût y prendre part.
Le lundi 7 mars : le Syndicat des acteurs s’unit au Syndicat des auteurs, déjà en grève contre les producteurs et les studios, bloquant ainsi toute la production à Hollywood. L’enjeu, pour les syndicats, était le paiement d’un supplément de salaire aux acteurs et aux écrivains dont les films passaient à la télévision, rapportant ainsi d’énormes bénéfices aux studios.
Il fut donc impossible de trouver un scénariste ou un auteur dramatique prêt à désavouer la grève pour travailler sur les séquences problématiques de « Let's make love ».
La production du film fut donc officiellement suspendue jusqu'à la fin de la grève.
Jerry Wald, le producteur du film, avait espéré voir le film enfin terminé pour le 13 avril, mais si le mouvement se poursuivait, personne ne pouvait prévoir jusqu'où tout cela allait mener.
Yves Montand tenait à tout prix à honorer ses engagements au Japon, où il devait entamer une tournée à partir du mois de mai.
Miller avait besoin que Marilyn termine le film pour attaquer le tournage de « The misfits ».
Cukor était épouvantablement en stressé car il n'avait tourné que 74 pages d'un scénario qui en comportait 150.
Le mardi 8 mars : Marilyn fut nominée () et reçut le Golden Globe Award de « La meilleure interprète de
comédie en 1959 » () pour « Some like it hot », décerné par la Foreign Press Association (association de la presse étrangère).
La cérémonie eut lieu au Cocoanut Grove de l’Ambassador Hotel de Los Angeles (,,
Son amie et actrice Shelley Winters était présente à cette soirée (,,).
Marilyn en éprouva une certaine satisfaction mais ne reprit pas confiance en elle pour autant.
Les Montand restèrent à Los Angeles, et les Miller décidèrent de retourner à New York, en attendant la fin de la grève. A Hollywood, Marilyn voyait régulièrement le Dr Greenson, et à New York, elle pourrait reprendre ses séances avec le Dr Marianne Kris.
Arthur devait quant à lui terminer la troisième version de « The misfits », qu'il fallait encore soumettre à United Artists pour approbation finale.
A Los Angeles, le couple Montand-Signoret passa de nombreuses soirées chez le producteur et agent Charles Feldman. Durant la grève, la Fox leur payait leurs frais.
Marilyn accepta le poste (essentiellement honorifique) de suppléante du parti démocrate de la cinquième circonscription du Connecticut pendant la campagne présidentielle de John Fitzgerald Kennedy.
Quand elle revint à Hollywood, elle était la première sur la liste des célébrités appelant à la candidature de John Kennedy.
Ce comité de soutien avait été organisé par Frank Sinatra, avec l’aide de Pat Newcomb.
Miller avait pratiquement terminé le travail qu'il était parti effectuer à New York, et Frank Taylor (chargé de la production du film) informa John Huston que le scénario était désormais réduit à 2 heures 20. C'était encore un peu long, mais Miller comptait couper encore dans le dernier tiers. La fin lui donnait toujours du fil à retordre.
Enfin, le scénario fut prêt à partir chez United Artists. Si tout se passait bien, Huston envisageait de débuter le tournage le 13 juin.
Avec Frank Taylor et Steven Grimes, son directeur artistique, Miller partit au Nevada pour visiter Reno et les endroits où ils comptaient tourner « The misfits ».
AVRIL:
Le lundi 4 avril : lors de la 32ème nuit des Oscars au Pantages Theater, Simone Signoret reçut l’Oscar de la meilleure actrice, devant Elizabeth Taylor, Katharine Hepburn, Audrey Hepburn et Doris Day, pour son rôle d'Alice Aisgill dans « Room at the top » (« Les chemins de la haute ville »).
Au cours de la cérémonie, Yves Montand chanta.
Le vendredi 8 avril : la grève des auteurs et acteurs s'acheva, permettant ainsi de reprendre le tournage de « Let's make love ».
Le samedi 9 avril : Simone Signoret regagna la France avant de partir pour Rome, sur un nouveau tournage.
Le lundi 11 avril : Marilyn regagna Los Angeles avec Arthur et le couple se réinstalla au Beverly Hills Hotel.
Durant son séjour, elle eut des soins capillaires par le salon Elizabeth Arden (,).
Le mardi 12 avril : Marilyn se présenta sur le plateau de « Let's make love » ().
Le mercredi 13 avril : elle fut présente sur le plateau, mais le rythme du tournage se ralentit assez vite.
Yves Montand essaya de repousser sa tournée prévue au Japon pour le mois de mai, mais les organisateurs refusèrent.
Montand s’aperçut assez vite qu’il devait servir de faire-valoir à Marilyn, mais la satisfaction de faire ses débuts à Hollywood l’aida à surmonter sa déception. En raison de son rôle ingrat, il se préoccupait d’autant plus du dialogue en anglais, que Cukor dut entièrement réenregistrer. Il confiait chaque jour à Marilyn sa crainte de mal jouer ou d’avoir une mauvaise diction. Il redoutait de paraître aussi emprunté que son personnage, et ses aveux créèrent des liens entre eux. Sans doute pour la première fois de sa carrière, Marilyn entendait-elle quelqu’un exprimer des inquiétudes semblables aux siennes. Ils discutaient ensemble de leurs angoisses à l’idée que des collègues se moquaient d’eux ou les mépriseraient : tous deux s’étaient affirmés dans quelques bons rôles et avaient épousé des artistes particulièrement renommés. Un véritable lien les unissait sans aucun rapport avec une flambée de passion juvénile.
Et pourtant, tout le succès du film reposait sur les épaules de Marilyn. Elle l’avait bien compris mais connaissait aussi ses limites. Anxieuse et craignant toujours de ne pas être à la hauteur, elle était toujours en retard et souvent absente lors des scènes musicales qui représentaient la moitié du temps de tournage.
Ce tournage difficile accroissait son sentiment d’insécurité, car elle ne trouvait aucun appui dans la mise en scène relâchée de Cukor, ni dans l’attitude condescendante de Miller.
Les portes claquaient dans le bungalow des Miller : de toute évidence, le couple se déchirait.
Le tournage devint un véritable cauchemar : Miller ne pouvait guère travailler une journée complète et Cukor ne disposait pas de plus de quatre heures par jour pour filmer Marilyn.
Arthur ne passa que quelques jours à Los Angeles. Il régla un certain nombre de détails à propos de « The misfits », puis regagna New York pour finir son scénario.
Marilyn arriva à faire le moins possible étalage de ses chagrins. Elle se lia d’amitié avec Evelyn Moriarty, une jeune femme qui était sa doublure ; celle-ci devait tourner les scènes avant l’arrivée de Marilyn, en la remplaçant pour les essais d’éclairage et en répétant avec les autres acteurs.
Au cours du tournage, Marilyn fit un don de 1 000$ pour financer les obsèques de la femme d’un membre de l’équipe technique. Le photographe Jack Cardiff, rencontré en Angleterre lors du tournage de « The prince and the showgirl » vint lui rendre visite
Le samedi 16 avril, elle assista en compagnie d’Yves Montand à la revue de Joséphine Baker au Hartford Theater
Fin avril : Marilyn rentra du studio avec un rhume et une légère fièvre. Montand alla dans son bungalow lui proposer une boisson ou un repas léger. C’est à ce moment là que débuta leur liaison qui arrivera à son terme à la fin juin.
La presse l’apprit par les moyens habituels : des journalistes rôdaient dans les buissons du Beverly Hills Hotel et soudoyaient sans vergogne les femmes de chambres afin d’obtenir des révélations sur les faits et gestes des amants.
Marilyn appréciait la compagnie de Montand et son ardeur, mais elle lui était surtout reconnaissante de sa chaleureuse attention. Réaliste, elle n’en attendait rien de plus.
Arthur Miller, toujours à New York, ne se doutait de rien. Il voyait que Marilyn semblait dans une forme éblouissante, mais ne cherchait pas à comprendre pourquoi, alors qu'auparavant sa femme arrivait à peine à se traîner sur le plateau. Dans son aveuglement, ce ne fut pas Montand qu'il crédita de cette évolution positive, mais Cukor.
Le samedi 30 avril : Miller écrivit à Cukor pour le remercier de tout ce qu'il avait fait pour Marilyn. Jamais Marilyn n'avait été aussi heureuse dans son travail. Elle était pleine d'espoir et ce grâce à la patience et au talent du réalisateur.
Maintenant, écrivait-il, Cukor comprenait certainement pourquoi Marilyn lui était si précieuse; il ajoutait qu'il avait encore du travail à finir sur la côte est, mais qu'il ne pourrait pas rester célibataire très longtemps. L'ironie de la situation n'échappa sans doute pas à Cukor, l'une des premières personnes à être au courant de la liaison entre Marilyn et Montand.
Elle continua à voir le Dr Greenson.
MAI:
Début du mois : Arthur Miller arriva à Los Angeles. Il fut sans doute le dernier à connaître son infortune.
Et même lorsqu'il découvrit la liaison de sa femme avec Montand, il dissimula sa colère et continua à faire avancer ses projets
Il repartit à New York. Pendant ce temps, Marilyn s'affichait partout avec Montand.
Cheryl Crawford (co-fondatrice de l'Actors Studio) souhaitait voir Montand jouer dans une comédie musicale à Broadway; elle emmena Marilyn et Montand à une réception chez David Selznick (producteur indépendant), à laquelle assistaient une quarantaine de personnes.
La soirée fut un désastre : à Hollywood, tout le monde avait apprécié Simone Signoret; en la trahissant, Montand voyait sa propre côte de popularité baisser.
JUIN :
Le mercredi 1er juin : Marilyn apprécia que l’équipe du film célèbre son trente-quatrième anniversaire (,
Le soir, Rupert Allan, son attaché de presse, donna en son honneur un dîner chez lui, à Seabright Place, sur les hauteurs de Beverly Hills. Elle discuta longuement du théâtre américain avec l'écrivain Tennessee Williams.
Mi-juin : les chroniqueurs firent courir le bruit de divorce et de remariage entre Marilyn et Montand.
Le mardi 14 juin, elle reçut une lettre de remerciement du journaliste Sammy Cahn (), la remerciant de l’avoir invité à sa fête d’anniversaire du 1er juin.
Le jeudi 16 juin : Marilyn et Montand tournèrent leur dernière scène ensemble.
Le vendredi 17 juin : Montand joua sans Marilyn : il effectua la post-synchronisation.
Le lundi 20 juin : Marilyn tourna sa dernière séquence de « Let's make love ». Le film avait vingt-huit jours de retard.
Buddy Adler (producteur à la Fox) avait beau être atterré par l'aspect physique de Marilyn, il avait été décidé de ne pas refaire les prises, ce qui était révélateur de l'opinion négative de la Fox sur ce film et de la hâte que chacun avait de le voir se terminer.
Marilyn n'avait plus que deux ou trois jours de post-synchronisation à faire.
Le film devait beaucoup aux efforts de Marilyn, mais elle ne l’avait pas totalement sauvé ; il en résulta un profond ennui. On avait du mal à comprendre ce que disait Montand et Marilyn n'était pas vraiment à son avantage.
Seule la manière dont elle avait chanté « My heart belongs to Daddy » lui valut un triomphe.
John Huston arriva à New York; il rencontra Miller à plusieurs reprises et dût partir le 24 ou 25 juin pour Reno (Nevada) afin d'inspecter les extérieurs. Il souhaitait entamer le tournage de « The misfits » le 18 juillet.
Le mardi 21 juin : Marilyn eut une laryngite et ne pût donc effectuer la post-synchronisation. Mais on la vit, avec Yves Montand
à la première du film de Billy Wilder, « The apartment » (« La garçonnière ») (,) puis à la fête qui suivit chez Romanoff’s.
Le mercredi 22 juin : elle ne se montra pas au studio et refusa de répondre au téléphone.
Le jeudi 23 juin : les responsables de la Fox se retrouvant à nouveau dans l'incapacité de la joindre lui envoyèrent un télégramme au Beverly Hills Hotel, la suppliant de se présenter sur le plateau avant qu'elle ne quitte Los Angeles.
Miller, toujours à New York, demanda à l'agent de Marilyn, George Chasin, de la MCA, d'obtenir de la Fox, que Marilyn effectue le doublage du film à New York.
Le vendredi 24 juin : elle arriva au studio et visionna le film en compagnie de Montand. Lorsqu'elle quitta la salle de projection, elle déclara qu'elle allait peut-être rester quelques jours de plus à Los Angeles pour se reposer. Elle pensait venir faire la post-synchronisation le jeudi 30 juin.
Le jeudi 30 juin : Marilyn arriva à New York.
Elle devait essayer les costumes de « The misfits », la production devant commencer en juillet.
Montand resta à Hollywood pour négocier ses contrats.
JUILLET :
La Fox refusa que Marilyn effectue la post-synchronisation de « Let's make love » à New York. Arthur Miller proposa à Marilyn qu'elle s'arrête à Los Angeles (le 14 juillet), sur son chemin pour aller au Nevada débuter le tournage de « The misfits ». Pour la Fox, le 14 juillet serait trop tard, mais Lew Schreiber (producteur à la Fox) finit par accepter, à contrecoeur.
Le vendredi 8 juillet : essayage de costumes de « The misfits » (,,,
Le dimanche 10 juillet : un dîner fut organisé à l’hôtel Beverly Hilton de Los Angeles, la veille de l’ouverture de la convention
démocrate (). Le couvert était à 100$ ; il y avait de nombreux invités, dont Milton Berle, Janet Leigh, Tony Curtis, Judy Garland et la « bande à Jack », les amis de John Kennedy. Jackie Kennedy, enceinte de six mois, n’y assista pas.
Le lundi 11 juillet : Miller prévint la MCA que Marilyn était à nouveau souffrante.
Entre le mardi 12 et le mercredi 20 juillet : John Kennedy fit un discours au Coliseum de Los Angeles (« The new frontier ») pour clôturer la convention des démocrates. Après son discours, un dîner fut organisé chez Peter Lawford (beau-frère de John Kennedy) dans sa maison du bord de mer à Santa Monica. Marilyn assista à la soirée, accompagnée par Sammy Davis Jr.
Le lundi 18 juillet :
Marilyn fut de retour à Los Angeles, sur la route pour le Nevada (,).
Arthur était déjà à Reno (Nevada), le tournage devant commencer ce jour là.
L'arrivée de Marilyn à Reno était prévue pour le mercredi 20 juillet.
D'un commun accord, Miller et Huston décidèrent d'écarter du plateau Paula Strasberg, qui devait assister au tournage.
A Los Angeles, Marilyn eut une séance avec le Dr Greenson et vit également le Dr Engelberg.
Le mercredi 20 juillet : elle arriva à Reno (Nevada) à 14 heures 45 dans un DC-7, pour débuter le tournage des extérieurs de « The misfits ». Arthur Miller l'attendait à l'aéroport.
Elle était vêtue d'un chemisier de soie blanche et d'une jupe blanche dont la fermeture éclair saillait dans le dos, et était coiffée d'une perruque blond platine qu'elle avait l'intention de porter dans le film (,,
A son arrivée elle souffrit de douleurs abdominales et de vomissements ; elle était physiquement et moralement épuisée (elle n’avait eu que deux semaines de repos entre le tournage de « Let's make love » et celui-ci).
Les relations entre Marilyn et Miller avaient atteint leur point de rupture.
Dans son autobiographie, Miller écrivit : « Dès le commencement de « The misfits » il me fut impossible de nier que, s’il existait une clé pour le désespoir de Marilyn, ce n’était pas moi qui la possédais ».
Les Miller logèrent à l’hôtel Mapes, chambre 614, où la moitié des chambres était occupée par l’équipe du film.
Le jeudi 21 juillet : premier jour du tournage ; la scène fut tournée dans une chambre exiguë d’une pension de famille de
Reno (et correspondait à l’un des premières scènes du film) ().
Les premiers jours de tournage se déroulèrent tranquillement (,;,
Le dimanche 24 juillet, les Taylor organisèrent un dîner dans la maison qu’ils louèrent dans les environs de Reno, pour le début du tournage, auquel participaient Marilyn et Arthur Miller (,,), ainsi que l’ensemble
de l’équipe et des acteurs (,,,).
Au début du tournage, le scénario n’était pas achevé malgré trois ans de travail, plusieurs ébauches successives et un projet détaillé.
Le film reposait sur l’expérience de Miller lorsqu’il était venu au Nevada, remplir son obligation de résidence, en vue de son divorce avec sa première épouse, en 1956. Pendant cette période il avait rencontré une bande de cow-boys qui capturaient des mustangs (chevaux sauvages).
Chaque matin, John Huston et ses collaborateurs visionnaient les rushes du film au Crest Theater, une salle située à deux blocs du Mapes Hotel. Les bobines étaient développées dans un laboratoire d’Hollywood et expédiées ensuite sur le tournage.
Le scénario forgé page par page par Miller et Huston regorgeait de longues tirades sur les excès de l’individualisme, le manque d’intimité et de communication dans le monde moderne, le déclin de l’Occident et la nature de la l’âme américaine. Mais le scénario des « Misfits » manquait surtout d’action.
De plus, lorsque Miller avait commencé à écrire les « misfits », il était un homme amoureux : il s'était senti ému par les rapports de sa femme avec la nature, par son amour des enfants et des animaux, son goût pour les fleurs et le jardinage, enfin par sa sensibilité face à la vie qu’elle incarnait dans la plénitude. Mais en 1960, son point de vue avait changé du tout au tout. Le film lui apparaissait maintenant comme un sujet en noir et blanc, qui reflétait pleinement son amertume et sa déception.
Toute la « famille » de Marilyn était présente : son coach Paula Strasberg, son masseur Ralph Roberts
( ;,,), sa secrétaire May Reis
(, ), son maquilleur personnel Allan Snyder (,,,,
), sa coiffeuse Agnes Flanagan (,,,,
), sa doublure Evelyn Moriarty (), un expert en maquillage corporel Bunny
Gardel (,), son habilleuse Sherlee Strahm et son chauffeur Rudy Kautzky (de la Carey Limousine Company).
Le tournage fut très éprouvant (six heures de prises sous un soleil accablant) et devint insupportable avec la tension régnante entre Marilyn et Miller, chacun ayant son propre camp ; Frank Taylor (éditeur et ami de Miller), Huston et Miller mettaient une stratégie au point pour éloigner Paula Strasberg du tournage.
Quand Marilyn s’en rendit compte, elle appela Lee Strasberg qui arriva sur le champ.
Sous la menace de Lee Strasberg, le clan Miller (Angela Allen (la script de Huston (,
)), Eli Wallach () et Doc Erickson, le directeur de production) mit de l’eau dans son vin ; le clan de Marilyn (Ralph Roberts (qui jouait le rôle de conducteur d’ambulance dans le film), Paula Strasberg, Agnès Flanagan, May Reis, Whitey Snyder, Montgomery Clift et Frank LaRue son compagnon) firent sauter le champagne.
Seuls Clark Gable et John Huston tentèrent de ne prendre parti pour aucun des clans.
Miller critiqua le comportement de Strasberg sur le tournage ; bien que Marilyn dépendait complètement de Strasberg pour réunir toute la confiance en elle dont elle avait besoin, Lee Strasberg ne venait assister aux extérieurs du tournage que lorsque les choses menaçaient de se détériorer complètement.
L’atmosphère était empreinte de l’hostilité de Marilyn envers Miller, des disputes entre Paula Strasberg et John Huston, et d’un certain nombre d’autres manifestations de colère.
Marilyn et Miller se disputèrent en public et en privé pendant la première moitié du tournage (,,). Marilyn lui reprochait d’avoir exigé un salaire insuffisant (les Miller gagnaient 500 000$ à eux deux, alors que Clark Gable touchait 750 000$).
Miller récrivait sans cesse les dialogues et veillait tard la nuit ; le lendemain, il revoyait le texte avec John Huston à l’hôtel ou sur le lieu du tournage. Marilyn avait du mal à se souvenir des répliques et les modifications continuelles rendaient les choses encore plus difficiles. Elle ne considérait plus le film comme un cadeau.
Le manque de ponctualité de Marilyn, ses maladies, son état vaseux dû aux prises massives de barbituriques pour dormir, ses disputes avec Miller rendirent le tournage long et pénible.
Au fil du temps, elle arrivait de plus en plus en retard et quand elle arrivait enfin, elle n’écoutait ni Huston, ni Miller, mais
uniquement Paula Strasberg (,,,,,
Le mercredi 27 juillet : John Huston et toute l'équipe du tournage se rendirent au Styx ranch, à Quail Canyon, un site entouré
de collines couvertes d'armoise et de seigle sauvage, à quarante-cinq minutes en voiture de Reno (,
Les cow-boys qui avaient servi de modèle à Miller pour sa nouvelle avaient vécu dans ce ranch. Miller se rendit compte que pas mal de choses avaient changé depuis sa venue et apporta des modifications au scénario.
Le samedi 30 juillet : Marilyn prévint qu'elle était souffrante et ne tourna pas.
AOUT :
Le lundi 1er août : Marilyn ne se montra pas sur le plateau.
Le mercredi 10 août : le film n’avait que deux semaines de retard.
Le samedi 13 août : Sinatra invita Marilyn, Miller et les principaux acteurs de «The misfits» à la première de son spectacle au
Cal Neva Lodge () près du lac Tahoe (,,
Sinatra était en train d’acheter le Cal Neva Lodge avec Sam Giancana (patron de la Mafia) et Milton Rudin (son avocat).
Le directeur était Paul Skinny D’Amato, qui avait tenu, pour Giancana, le « Thunderbird » à La Havane.
Marilyn reçut régulièrement, par avion, des pilules prescrites par ses médecins de Los Angeles.
Le Dr Greenson lui avait prescrit 300mg de Nembutal chaque soir (la dose habituellement prescrite était de 100mg pendant maximum quinze jours). La dépression de Marilyn s’aggrava, sa confusion s’accrut ; elle s’exprima souvent de manière incohérente avait une démarche mal assurée. La nuit elle était hantée par des cauchemars, son humeur était incroyablement instable et il lui arrivait de piquer des crises de nerfs ; mais elle continua à travailler tous les après-midi, malgré une effroyable chaleur.
Le mardi 16 août : John Huston avait pris l’habitude de jouer aux dés des nuits entières, perdant des sommes énormes et se
mettant au défi de les regagner (,,,,).
Ce soir là, il perdit 16 000$ aux dés. Le total de ses pertes s’élevait à 50 000$, bien plus que le crédit (pour le casino) accordé à l’ensemble de l’équipe par la société de production. Le tournage avait imposé d’énormes frais, et lorsque Max Youngstein, le vice-président de United Artists (la société qui produisait le film) vint sur le plateau, il apparut clairement que Huston était allé trop loin. Le casino du Mapes Hotel et le Harrah’s Club demandaient à être remboursés.
Huston devait donc trouver des fonds au plus vite. Sinon, la production risquait d’être suspendue pour une durée indéterminée, les salaires hebdomadaires ne pouvant plus être versés.
Le samedi 20 août : Marilyn prit l’avion pour Los Angeles, comme elle avait coutume de le faire quand elle avait deux jours de repos. Au cours de ces visites, elle consultait Greenson et Engelberg et obtenait des prescriptions pour des médicaments.
Ce week-end là, Marilyn acheta une robe pour la première de « Let's make love » qui devait avoir lieu à Reno, le lendemain soir, au Crest Theater. Elle passa la nuit au Beverly Hills Hotel et regagna le Nevada le dimanche matin, avec Ralph Roberts et May Reis.
Le dimanche 21 août : la veille au soir, un incendie ravagea les sierras et le dimanche, le feu détruisit les lignes électriques qui desservaient Reno et plongea la ville dans l'obscurité.
La première de « Let's make love » fut donc annulée.
Le lundi 22 août : Marilyn reprit le travail sur le tournage (,,,,,
;,;,). Apparemment soulagée par ses deux nuits de sommeil paisible, elle était d’humeur à plaisanter avec ses collègues.
Le mardi 23 août : elle travailla assidûment avec les photographes, donnant ou refusant son accord à la publication de certains clichés.
C’était l’agence Magnum qui avait obtenu l’exclusivité mondiale de faire des photos du tournage.
Tous les quinze jours, deux nouveaux photographes arrivaient à Reno. Les premiers à arriver furent Inge Morath (,
,,,,) et Henri Cartier-Bresson (,,
Plusieurs autres photographes de cette agence se relayeront sur le tournage dont Eve Arnold (,
,,), Elliott Erwitt (,), Bruce Davidson (,
,), Cornell Capa (,,) et Ernst
Haas (,).
Les mercredi 24, jeudi 25 et vendredi 26 août : Marilyn apparut dans des séquences difficiles (au rodéo au milieu de la foule et dans des scènes avec Gable) qui demandèrent de nombreuses prises.
Le tournage était très tendu et la situation se détériora rapidement.
Marilyn avait maintenant une telle accoutumance aux barbituriques qu'elle pouvait prendre jusqu'à vingt gélules de Nembutal par jour, qu'elle piquait avec une épingle pour que la gélule fasse effet plus vite. Quand elle trouvait un médecin compréhensif, elle se faisait faire des piqûres d'Amytal.
Clark Gable supportait mal les longues heures d'attente qu'imposait Marilyn, d'autant plus qu'il n'était pas lui-même en très bonne santé.
Quand la semaine se termina, Huston désespérait de pouvoir continuer avec Marilyn. Le médecin attaché au tournage refusait de lui donner d'autres médicaments, mais Marilyn se les procurait ailleurs.
Le jeudi 25 août : Max Youngstein, producteur de United Artists, annonça à John Huston que le compte en banque des « Misfits » dans le Nevada était à sec. Huston n’avait pas trouvé assez d’argent pour éponger ses dettes de jeu et le tournage allait s’interrompre une semaine, jusqu’à ce que de nouveaux crédits soient votés par United Artists à New York et à Los Angeles.
Il obtint une avance de 25 000$ sur « Freud », ce qui lui permit d'éponger ses dettes.
Huston demanda que les acteurs ne soient pas prévenus immédiatement, à l’exception de Miller et de Marilyn qui avaient investi dans la production. Il fit dire à Marilyn de ne pas venir travailler le lendemain, sous le prétexte qu'elle avait besoin de repos.
Le vendredi 26 août: Paula Strasberg trouva Marilyn sans connaissance dans sa chambre de l’hôtel Mapes. Elle fut conduite à l’hôpital où elle subit un lavage d’estomac puis fut transférée au Westside Hospital de Los Angeles, le lendemain, le samedi 27 août.
A l'hôpital elle fut prise en charge par les Dr Greenson et Engelberg qui l’informèrent de l’interruption provisoire du film et lui conseillèrent une semaine de repos. La compagnie d’assurances de United Artists prenait en charge les frais de séjour dans une clinique privée.
John Huston et Frank Taylor accompagnèrent l’équipe du film qui rentra temporairement à Los Angeles
Le lundi suivant, le 29 août, après avoir reçu un appel de Marilyn qui se sentait un peu seule, Ralph Roberts arriva à Los
Angeles en voiture, avec Lee et Susan Strasberg (). May Reis et Rupert Allan étaient déjà à son chevet.
Les Strasberg logèrent dans un autre hôtel que le Mapes. Ce n'était pas pour Marilyn que Lee Strasberg était venu sur le tournage mais pour Paula. Il était en effet indigné qu'on ne le prenne pas au sérieux, et furieux que John Huston refuse de s'entretenir avec elle. Il avait l'intention de la ramener à New York. Et tant pis si cela signifiait la fin du tournage, car certainement Marilyn n'accepterait pas de tourner sans sa répétitrice. La menace resta cependant lettre morte, compte tenu du salaire hebdomadaire de Paula (3 000$).
Le lundi 29 août, au matin, l'équipe du tournage fut convoquée à une réunion au cours de laquelle le producteur (et ami de Miller) Frank Taylor annonça que Marilyn était victime d’une dépression nerveuse et que le tournage serait interrompu pendant une semaine. Miller, sans nouvelles de Marilyn, était furieux de voir qu’elle servait de bouc émissaire aux problèmes engendrés par la passion du jeu de John Huston.
Miller arriva de suite à Los Angeles et la veilla jusqu’au 4 septembre.
Marlon Brando, Frank Sinatra et Joe DiMaggio lui rendirent visite.
Une semaine après son hospitalisation, le Dr Greenson la déclara prête à reprendre le travail. Une semaine sans barbituriques avait suffi, car si son comportement était par certains aspects celui d'une toxicomane, elle ne manifestait pas les symptômes du manque.
Avant de repartir dans le Nevada, elle passa à San Francisco pour voir DiMaggio et lui annonça qu’elle allait divorcer de Miller dès que le film serait terminé.
Le mardi 30 août : Hedda Hopper (journaliste spécialisée dans les ragots hollywoodiens) interviewa Yves Montand, dans son bungalow du Beverly Hills Hotel.
SEPTEMBRE :
Le jeudi 1er septembre : parution de l'interview d’Yves Montand par Hedda Hopper dans laquelle Montand considérait que « Marilyn est une charmante enfant, une fille simple, sans méchancetés », ce qui bouleversa Marilyn.
Le lundi 5 septembre : Marilyn repartit à Reno, avec Arthur Miller (,,,
,,,). Frank et Nan Taylor vinrent les accueillir ().
Les Miller logèrent au Holiday Hotel à Reno, suites 846 et 850.
Le mardi 6 septembre : de retour sur le tournage, Marilyn se remit à travailler.
Elle restera au Nevada jusqu’au 18 octobre, pour terminer les extérieurs.
Le jeudi 8 septembre : sortie de « Let's make love » ( ; , , ,
). Le film fut un fiasco : les critiques furent très dures, le public bouda le film et à Hollywood, le bruit couru que Marilyn était désormais sur le déclin.
Le vendredi 23 septembre : tournage d'une scène avec Marilyn et Montgomery Clift, qui se montrèrent brillants (,
Huston, ravi, déclara que Marilyn avait accompli là sa meilleure performance du film.
Il lui proposa donc le rôle féminin de « Freud », celui de Cecily, une patiente du psychanalyste, qui serait joué par Montgomery Clift. Marilyn fut enchantée par ce projet.
Mais elle ne parvenait toujours pas à se passer de médicaments, malgré sa cure de désintoxication récente.
OCTOBRE
Le lundi 10 octobre : Marilyn et son clan organisèrent une fête pour l'anniversaire de Frank LaRue, maquilleur du tournage et compagnon de Montgomery Clift, au Edith Palmer's Country Inn Restaurant, près de Dayton (Nevada). Clark Gable y conduisit Marilyn dans sa Mercedes.
Ils furent dix-huit personnes à dîner.
Le dimanche 16 octobre : Marilyn et Montgomery Clift dînèrent au restaurant North Beach de San Francisco : .
Le lundi 17 octobre : une fête d'anniversaire surprise fut cette fois organisée en l'honneur de Miller et de Montgomery Clift. Marilyn et son chauffeur, Rudy Kautzsky, furent invités. Marilyn y assista; ce sera la dernière occasion où elle sera Mrs Miller.
Le mardi 18 octobre : le tournage des scènes extérieures se termina.
L'équipe regagna Los Angeles, où la suite du tournage en studios débuta la semaine suivante.
Les Miller s'installèrent au Beverly Hills Hotel.
Marilyn, dans un état épouvantable, reprit ses séances avec le Dr Greenson.
Du lundi 24 octobre au vendredi 4 novembre, l’équipe acheva les prises de vue et la sonorisation à Hollywood, au plateau 2 des studios Paramount et tourna la dernière scène du film, avec Marilyn et Clark Gable.
Le tournage avait quarante-cinq jours de retard et un dépassement de budget de 500 000$.
Les cadres de United Artists exigèrent la reprise de plusieurs scènes qui ne leur plaisaient pas ; rendez-vous fut pris pour réunir les acteurs et l’équipe technique, mais Clark Gable (dont le contrat stipulait qu’il avait un droit de regard sur le scénario) refusa d’y participer.
Le tournage prit fin et avec lui, le supplice du mariage des Miller. Arthur Miller quitta le Beverly Hills Hotel et s'installa, avec l'aide de son ami Frank Taylor, au Sunset Towers Hotel, avant de repartir pour la côte Est.
« The misfits » avait coûté quatre millions de $, ce qui, à cette époque, en faisait le film en noir et blanc qui avait coûté le plus cher.
Marilyn annonça à John Huston qu'elle avait décidé de ne pas jouer dans « Freud ». Elle lui expliqua qu'Anna Freud ne tenait pas à ce que le film se fasse. En clair, le Dr Greenson était une fois de plus, intervenu.
Son attaché de presse de l’agence d’Arthur Jacobs, Rupert Allan, partit à Monaco pour être l’attaché de presse de Grace Kelly ; Arthur Jacobs proposa Pat Newcomb pour le remplacer auprès de Marilyn.
Elle consultait toujours le Dr Greenson à son domicile, sept fois par semaine.
Avec une étonnante rapidité, une dépendance mutuelle s’instaura entre l’actrice et le thérapeute, et Greenson trahit avec une égale rapidité ses responsabilités envers sa famille, sa cliente et l’éthique médicale la plus élémentaire.
Le samedi 29 octobre : séance photo avec Eve Arnold à Los Angeles (,,
,). Sa coiffeuse Agnes Flanagan et son maquilleur Whitey Snyder étaient présents lors
NOVEMBRE :
Le samedi 5 novembre : Marilyn apprit que Clark Gable avait été hospitalisé, victime d’une crise cardiaque, à l'âge de cinquante-neuf ans.
Le mardi 8 novembre : déprimée par la fin de son mariage, Marilyn n'alla pas voter pour l’élection présidentielle.
Le jeudi 10 novembre : John Kennedy fut élu Président des Etats-Unis ; il annonça le maintien de J.Edgar Hoover à la tête du FBI, et plaça son frère Robert Kennedy en tant qu’Attorney General (équivalent du ministre de la Justice).
Le vendredi 11 novembre : Marilyn était de retour à New York avec May Reis et Pat Newcomb.
Elle logea seule dans son appartement du 444 East 57th Street.
Arthur Miller était descendu sous un pseudonyme à l'Adams Hotel (86ème rue Est).
May Reis aida Arthur Miller à empaqueter ses affaires, ses papiers, livres et autres manuscrits, tandis que Marilyn restait cloîtrée dans sa chambre. Il prit toutes ses affaires et laissa dans la bureau, accrochée au mur, sa photo préférée de Marilyn
qui avait été prise par Jack Cardiff ().
Ils décidèrent que Miller garderait leur basset Hugo, pensant qu'il serait plus heureux de vivre à Roxbury dans le Connecticut, et Marilyn garderait l'appartement de New York.
La séparation fut annoncée par Pat Newcomb dans le vestibule de l'appartement new-yorkais de Marilyn. Elle expliqua aux journalistes que Marilyn n'avait pas engagé d'avocat et qu'elle ne projetait pas de le faire. Elle déclara également qu'il n'y avait pas de projet immédiat de divorce.
En fait les affaires de Marilyn étaient entre les mains des avocats de Miller depuis quatre ans; elle devait donc trouver elle-même un avocat et choisira Aaron Frosch, un avocat new-yorkais ayant de nombreux clients dans le show-business.
Marilyn posa pour des photos en vue du lancement de «The misfits ».
Pat Newcomb proposa de fixer la date du divorce au vendredi 20 janvier 1961, car ce jour là devait se dérouler la cérémonie d’investiture de John Kennedy à la présidence ; les médias seraient donc monopolisés par cet événement.
Le samedi 12 novembre : les journaux annoncèrent la séparation des Miller. Le New York Daily News fit sa une : « Miller quitte Marilyn ».
De nouveau, elle fut traquée par les photographes, notamment lorsqu’elle quitta son appartement pour se rendre chez le Dr Kris
Le mercredi 16 novembre: Clark Gable mourut.
United Artists, distributeur de « The misfits », décida de reporter la date de la première du film.
Le travail de post-production du film avait été accéléré afin que le film soit prêt pour la nomination aux oscars, mais il n’en obtint pas, même à titre posthume pour Clark Gable.
Ce fut un grand choc pour Marilyn. Elle appela Rupert Allan, son ex attaché de presse, pour qu'il la console. Elle contacta également Joe DiMaggio, qui était à New York, et qui vint la voir pour la réconforter.
Ce jour là elle reçut une lettre du journaliste Earl Wilson (), la félicitant pour le tournage de « The misfits », et la sollicitant pour une interview.
DECEMBRE:
A New York, Marilyn continua ses séances quotidiennes de psychanalyse avec Marianne Kris et téléphonait longuement à Greenson. Elle n’allait plus beaucoup voir les Strasberg mais continuait à suivre les cours à l’Actors Studio, à qui elle fit un don de 1 000$.
Elle venait en effet de recevoir un reliquat de 50 000$ pour « Some like it hot » et une avance sur contrat pour « The misfits » de 300 000$ (la somme comprenait son cachet d’actrice plus ses honoraires de co-productrice).
Marilyn devait se présenter le 14 avril 1961 à George Cukor, pour le tournage de « Good bye Charlie ».
Le mardi 13 décembre : Marilyn informa la Fox qu'elle ne tournerait pas « Good bye Charlie ».
La Fox lui répondit que, par contrat, elle était tenue de faire ce film. Dans la mesure où celui-ci serait mis en scène par George Cukor, l'un des réalisateurs figurant sur sa liste, elle ne pouvait légalement refuser.
Noël :
DiMaggio fit porter une gigantesque corbeille de poinsettias à Marilyn et passa Noël avec elle; il resta plusieurs jours à New York avant de repartir en Floride.
Sources
Superbe BLOG
http://www.cursumperficio.net/1960.html
Marilyn lived with the photographer, Milton Greene, and his wife, Amy.
Marilyn's relationship with Milton is part of the reason for the demise of
her marriage to Arthur Miller.
Miller did not understand their close relationship.
In an interview with Amy Greene, she stated that
she knew that Marilyn and Milton didn't have
an affair because she TRUSTED Marilyn.
Marilyn with Joe Di Maggio
Marilyn with Joe Di Maggio.
Lorsqu'elle fit la connaissance de Joe Di Maggio, en juin 1952. Elle tournait
"Monkey Business" avec Cary Grant et Ginger Rogers aux studios 20th Century Fox.
Un de ses camarades, David March, lui proposa de dîner un soir avec Joe Di
Maggio, le célèbre champion de baseball, qu'il connaissait et qui était de
passage à Hollywood. Elle était très excitée à l'idée de rendontrer cet homme
célèbre. Il faut se rendre compte de ce que représente le baseball aux
Etats-Unis.
Jo et Marilyn
MM and Joe Di Maggio
Jo et Marilyn
C'est le sport national par excellence. Ses
vedettes sont au moins aussi célèbres que les plus grandes vedettes du cinéma.
Champion de la célèbre équipe des "Yankees" de New York, Joe Di Maggio était
connu de tous les enfants du peuple pour lesquels il représentait presque un
dieu.
Dès qu'il apparaissait sur le stade, une formidable ovation le saluait ;
il recevait un énorme courrier d'admirateurs ; lorsqu'on le reconnaissait en
ville, il était véritablement assailli par une nuée de chasseurs d'autographes.
Pour Marilyn aussi, il représentait une sorte de mythe merveilleux.
En vraie fille du peuple, elle était
passionnée de baseball :
son rêve était de voir jouer ce fameux Joe Di Maggio
dont tous les journaux parlaient sans cesse et voilà que, sans avertissement,
David March lui avait proposé simplement :
"Tu veux que nous dînions avec Joe ce
soir ?".
Durant tout le repas, elle le dévora des yeux ; elle buvait toutes ses
paroles ; il lui semblait merveilleux ; pour elle qui, pourtant à l'époque,
devenait déjà une grande vedette. Elle lui plut aussi dès le premier soir.
Comme
tout autre homme, il succombait à son irrésistible féminité.
La rivière sans retour
Ils passèrent leur lune de miel au Japon, en faisant un crochet par la
Corée où Marilyn chanta devant les GI’s (voir aussi la fiche de l’année 54)
Ils se revirent très souvent, mais rarement
en public. Joe Di Maggio était un homme timide et il avait horreur de la foule.
Il estimait que sa vie privée avec Marilyn n'appartenait qu'à lui.
Marilyn Monroe.
C'est pourquoi avec Marilyn il ne se montra jamais dans les night-clubs de Hollywood
qui sont l'obligatoire circuit des grandes vedettes qui veulent s'exhiber : le
Mocambo, le Ciro's, etc....Ils passaient toutes les soirées où ils étaient
ensemble dans le petit appartemant de Marilyn ;
c'était elle qui faisait la
cuisine, Joe confiait en riant à ses amis qu'elle n'était pas très bonne
cuicinière mais qu'elle était tellement adorable que même les plats les moins
réussis paraissaient délicieux en sa présence.
Parfois, ils recevaient dans ce
même appartement un ou deux rares amis. Jane Russel fut souvent des leurs à
l'époque et les aida même à décorer l'appartement.
Marilyn Monroe & Joe Di Maggio in the photo booth
JOE DI MAGGIO & MARILYN MONROE
Marilyn et Joe Di Maggio.
Jamais les photographes ne parvenaient à avoir ensemble une photo de ces deux grandes vedettes dont la mystérieuse idylle éveillait tant de curiosité. Ce fut le studio de la 20th Century Fox qui réussit enfin à abtenir par un subterfuge une photo.
Ils demandèrent à Joe Di Maggio de poser pour une photo avec marilyn et Cary Grant. Comme Cary Grant s'y trouvait aussi, le timide champion de baseball ne pouvait refuser.
Mais, une fois la photo faite, on coupa Cary Grant et on envoya à travers le monde la photo montrant le célèbre couple d'amoureux secrets. Leurs longues fiançailles (un an et demi) furent ainsi un beau roman d'amour. Naturellement, ils ne purent garder indéfiniment le secret. Comme Joe Di Maggio habitait New York et Marilyn Hollywood, ils devaient sans cesse traverser les USA pour se retrouver.
Ces continuels déplacements des célèbres vedettes ne pouvaient passer inaperçus. D'ailleurs malgré elle, parce que tel était son caractère, Marilyn ne pouvait être aussi discrète que son fiancé. Un jour, la première fois qu'elle arriva à New York pour le retrouver, les reporters lui demandèrent ce qu'elle désirait d'abord voir de la ville.
Elle répondit : "Joe Di Maggio".
Lorsqu'elle tourna "La rivière sans retour" dans le Parc National au Canada, Joe prit l'avion et la rejoignit : partiellement parce qu'elle avait peur de Robert Mitchum et voulait placer son fiancé entre elle et lui et partiellement parce qu'ils ne pouvaient vivre longtemps l'un sans l'autre.
Wedding Ring
Un amour unique. Marilyn et Joe.
Souvent même Joe Di Maggio ne l'y accompagnait pas, tant il avait horreur de s'habiller et de rencontrer des gens. Il venait la prendre, une fois la réception terminée. On peut se demander pourquoi un mariage qui contenait tant de chances de durer, finit si brutalement.
S'il s'était agi d'un coup de tête comme il arrive si souvent dans le monde du cinéma, on comprendrait. S'il s'était agi d'une union, publicitaire, on aurait compris aussi. Mais c'était un vrai mariage d'amour.
Joe and Marilyn Di'Maggio
Joe Di Maggio était certainement l'homme qui aima le plus Marilyn.
Et ce, bien après sa mort.
Ils projettaient de faire de longues randonnées dans les merveilleux paysages canadiens, mais le sort fut contre eux : c'est à ce moment là que Marilyn se brisa la cheville au cours des prises de vues.
Néanmoins, chaque fois qu'ils le purent, ils disparurent pendant plusieurs jours ; lorsque le plan de travail du film le permettait, Joe emmenait Marilyn en voiture vers quelques mystérieux nids d'amour dont jamais personne, malgré les ruses de Sioux des photographes, ne parvint à découvrir le chemin. Il n'était pas jaloux de la gloire extraordinaire de sa fiancée. N'était-il pas lui-même une assez grande vedette pour se permettre de ne pas se sentir amoindri dans son ombre ? De plus, c'était un homme simple, timide et discret.
Chaque fois qu'il était surpris en compagnie de Marilyn, il s'effaçait au second plan, lui laissant tous les applaudissements et toutes les ovations.
Lorsqu'ils se marièrent en janvier 1954, cela fit l'effet d'une bombe.
Certains prédirent que la carrière de Marilyn allait en connaître une chute verticale, parce que trop d'hommes seraient déçus. D'autres se demandèrent si ce mariage allait durer ; ils prévoyaient le jour où ces deux grandes carrières finiraient inévitablement par se heurter.
On parla également d'un mariage publicitaire. Cependant ce fut un mariage d'amour. Et ce fut une union heureuse ! Parce qu'il y a deux Marilyn : l'une qui appartient au public ; l'autre qui appartenait à Joe Di Maggio...
March 1961: Marilyn Monroe and former husband Joe DiMaggio walk alongside
the Gulf of Mexico in Florida spending some quality time together.
Even though they divorced years ago, they remained great friends.
La première est ce prodigieux phénomène de
féminité, aux lèvres prometteusement entrouvertes et à la démarche féline. Elle
possédait un sens inné du spectacle. C'est en quoi elle fut une authentique et
remarquable artiste, n'en déplaise à tant d'esprits chagrins. La seconde était
simplement l'épouse de Joe Di Maggio.
C'était une jeune femme aux goûts simples,
désireuse avant tout de bonheur, de respectabilité, de sécurité, de tranquilité.
Lorsqu'elle n'était plus en public et qu'il ne s'agissait plus de sa carrière,
elle était l'épouse la plus bourgeoise que l'on pût trouver.
Elle faisait
preuve, dans la vie réelle, d'une modestie vraiment admirable. Son prodigieux
succès ne lui est jamais monté à la tête.
Marilyn and Joe, April 11, 1961, the New York Yankees game versus the
Minnesota Twins at the Yankee Stadium, New York City
Joe Di Maggio était aussi un homme
simple. Ils étaient faits pour s'entendre. Il haïssait les réceptions : elle
aussi, mais elle savait que sa carrière exigeait d'elle qu'elle se montrât et
sous le jour "Monroe".
Comme elle possédait une conscience professionnelle dont
on a peu d'exemples, jamais elle n'eut un accès de mauvaise humeur ; elle se
rendit vêtue de robes fort déshabillées, à toutes les grandes premières, aux
réceptions qu'elle ne pouvait éviter.
con su segundo marido Joe Di Maggio
Marilyn Monroe and Joe DiMaggio in Florida, March 1961.
MM & Joe di Maggio.
There's No Business Like Show Business
Gentlemen Prefer Blondes
Gentlemen Prefer Blondes
Marilyn Monroe worn costume for Richard Avedon shoot. Lillian Russell.
Black rose négligée from Niagara
I absolutely LOVE this dress...Marilyn Monroe, of course.
Designer, William Travilla, created the infamous white halter
neck dress from the film The Seven Year Itch for Marilyn.
Marilyn Monroe Movie Dress - 1955 - White Subway dress by William Travilla (American, 1920-1990) - 'The Seven Year Itch' - @Mlle
A Marilyn owned Jax dress, one of her favorite designers. Evidently a favorite dress, she wore it in numerous press photographs. Interestingly, a triangle-shaped stain appears on the right-breast area and this same exact stain is evident in a photograph showing MM sitting next to Yves Montand.
Niagara
||Lot 53 - A SEQUINED EVENING DRESS The backless, full-length dress of emerald green jersey, heavily embroidered with matching sequins, decorated with inset waistband. Unlabeled, by Norman Norell, worn by Marilyn Monroe at the Golden Globe Award Ceremonies in Hollywood on March 5, 1962, when accepting her award as 1961's "World's Favorite Film Star."
There's No Business Like Show Business costume
Marilyns-dresses-1950s-couture-gown-designed-by-and-labled-Jeanne Lanvin-and-Castillo-silk-jersey-dress
Costume test shot- 8/5/54 Marilyn Monroe as Vicky~ dress "Heatwave" form the movie There's No Business Like Show Business
Marilyn Monroe gown worn to the premiere of The Rose Tattoo
Marilyn had this satin robe during both Gentlemen Prefer Blondes and Some Like It Hot. Photo: E. Bachrach; Courtesy of Ted Stampfer Collection
Marilyn Monroe chose this salmon blouse for a publicity photo. Photo: Modugno/20th Century Fox Corporation; Courtesy of Ted Stampfer Collection.
Marilyn Monroe, 1953 Movie "Gentlemen Prefer Blondes", pink sheath dress with matching gloves and armfuls of sparklers - the most memorable (and imitated) Hollywood dress of all time.
50 years after the death of Marilyn Monroe, the Salvatore Ferragamo Museum dedicated to the icon of style par excellence a major retrospective that tells the woman, the actress and her myth by clothing, movies, original and of course the shoes that she loved so much. The exhibition that the Museo Salvatore Ferragamo of Florence dedicates combines film, photography and art to tell the diva that more than any other, has embodied itself fragile and myth, sensuality and innocence, joie de vivre and
Marilyn Monroe in her iconic pink dress performing Diamonds are a Girl's
Best Friend in the movie Gentlemen Prefer Blondes.
I want to be her for Halloween one year!
Left to right "The Misfits" @ Gentlemen Prefer Blondes"
Wearing the dress in the publicity poster for Gentlemen Prefer Blondes,
in which Marilyn starred with Jane Russell,
Marilyn Monroe At the Golden Globes, 1953
A dress Marilyn Monroe wore in the movie River of No Return....
one of my favorite films.
Norman Norell, 1962. Worn by Marilyn Monroe at the Golden Globe Awards in 1962
when accepting her award as 1961's "World's Favorite Film Star."
Marilyn Monroe portait une superbe robe moulante et scintillante de couleur vert émeraude, du créateur Norman Norell, avec des boucles d'oreilles assorties.
Elle n'avait pas noué les bretelles qui devaient être croisées dans son dos et préféra les laisser pendre autour de ses épaules, créant ainsi un effet de décolleté en V à la robe alors qu'initialement, la robe a une encolure plutôt arrondie.
Helena Drive
La majeure partie des informations et photos de cette fiche proviennent du livre « Cursum Perficio : Marilyn Monroe’s Brentwood Hacienda »
de Gary Vitacco-Robles (merci beaucoup Gary ;o)).
Merci également à Scott (www.marilynmonroecollection.com) et Eric pour leurs photos.
et je remercie Christelle, qui fait un travail remarquable sur son blog
http://www.cursumperficio.net/FicheH10.html
12305 Fifth (5th) Helena Drive
Adresse : 12305 Fifth (5th) Helena Drive
Située près de Santa Monica et de l'océan, entre Sunset Boulevard et San Vicente Boulevard (la rue principale de Brentwood).
A l'époque, l'entrée des Helena Drive ne comportait pas de numéros.
Située dans un cul-de-sac qui comportait une allée avec une maison de chaque côté :
Emménagement
Elle y emménagea un peu en catastrophe le week-end des 8 et 9 mars 1962 avec l'aide de DiMaggio. A son retour du Mexique, elle avait découvert qu'un journal avait publié son adresse de Doheny Drive.
Elle était fière d'être propriétaire de sa maison (pour la première fois de manière indépendante) et fière des modifications qu'elle y entreprenait. Elle la faisait visiter avec plaisir. Elle aimait son aspect retiré, était ravie d'acheter du mobilier, des plantes et adorait s'occuper du jardin.
Un grand nombre de photographes firent des clichés à l'extérieur de la maison mais elle interdisait les photos à l'intérieur, ne souhaitant pas que tout le monde voie où elle vivait.
la propriété, de style hacienda espagnole de 700 m² (la maison 213 m²) de plain-pied, avait un garage et une petite maison d'amis.
Sur le dallage de l'entrée de la propriété se trouvait une dalle particulière où était inscrit Cursum Perficio (« J'ai achevé mon parcours ») écrit en carreaux de céramique mexicains.
Cette inscription avait été posée par les précédents propriétaires, en 1932 :
Derrière un haut mur blanc, abritée des regards (« Une forteresse où je suis à l'abri du monde »), la maison en forme de L était de plain pied, de style colonial espagnol (elle ressemblait à celle du Dr Greenson) et d'une superficie de 213m².
July 4, 1962: Marilyn Monroe is interviewed at her home on Helena Drive by Assistant Editor, Richard Meryman for LIFE Magazine. This is her last interview ever before she passed away a month later on August the 5th.
Sur les 700m² de la propriété se trouvaient égalementun garage, une petite maison d'amis, un jardin avec de luxuriants bougainvillées et une piscine ovale.
Marilyn et Jo en 1961
Elle avait besoin d'être rénovée mais elle avait aussi beaucoup de charme : toit de tuiles rouges, épais murs en stuc, fenêtres à deux battants, plafond en voûte de cathédrale dans le salon, et poutres dans toute la maison.
Elle avait été construite en 1929 par un comptable des studios de cinéma.
Les murs étaient couverts d'un enduit d'adobe, et les plafonds étaient voûtés, façon hacienda.
Les photos de la seule et unique maison dont Marilyn en était propriétaire.
Marilyn et son petit chien Maf.
1962: Marilyn and Joe
Petit solarium
Le solarium était petit mais chaleureux, sans rideaux aux fenêtres d'où
on pouvait voir la piscine. Marilyn y mettra quelques meubles et deux
bibliothèques avec 5 étagères portant de nombreux livres.
A gauche, trois chambres à coucher, l'une avec salle de bains attenante donnant sur le jardin, deux autres plus petites partageaient une
seconde salle de bains.
Dans la chambre principale () il y avait une petite table de nuit à gauche du lit, avec une petite lampe à abat-jour dessus : .
Boudoir entre la chambre de Marilyn et le dressing-room de l'époque : .
La troisième chambre avait été transformée en dressing-room (;,,,,). Marilyn avait acheté une grande armoire pour ranger ses vêtements et il y avait un miroir en trois parties, fait sur mesure, et qui venait de Doheny Drive.
Sa garde-robe très colorée (vêtements de chez Pucci) contrastait avec sa garde-robe de New York (couleurs noir, blanc, beige).
Il y avait peu de placards (deux seulement pour trois chambres) et aucun d'eux ne fermait à clé.
Quelques jours avant sa mort, Marilyn avait acheté une autre table de nuit qui fut livrée le 4 août mais qui ne fut pas installée. Celle que l'on voit sur les photographies est donc l'ancienne table de nuit.
A côté du lit il y avait un pichet en terre cuite avec l'inscription « Un recuerdo de Toluca », souvenir de son voyage au Mexique. Un tourne-disque était branché à côté de son lit.
La cuisine (,) avait un sol en brique, des meubles en bois, du carrelage mexicain bleu et jaune sur les murs, et était équipée d'un réfrigérateur rectangulaire, moderne « Hotpoint » en chrome, repeint en bleu sur la façade visible pour être assorti à la faïence (,); il y avait un freezer sur la partie supérieure.
Marilyn in the dining room of her Fifth Helena Drive home, photo by Allan Grant, 1962.
Marilyn's kitchen with Mexican tiles and yellow Le Creuset French dutch oven.
Marilyn's Dog Frank gave him to her!
Marilyn Monroe Lip Print. May, 1962
Marilyn Monroe’s make-up box (sold out by Christies in 1999)
|Two bottles of nail polish by Revlon, one “Cherries a la Mode”,
the other “Hot Coral”, and a bottle of cuticle oil|
Willy Rizzo, photographe
article publié sur lemonde.fr
par Claire Guillot - le 27 février 2013
Le photographe au Salon de la Photo,
Porte de Versailles, à Paris, le 7 novembre 2010.
Avec ses photos de stars au naturel et son allure de dandy, Willy Rizzo a incarné la grande époque de Paris Match dans l'après-guerre. Le photographe, qui eut aussi une carrière de designer, est mort à Paris, le 25 février, à l'âge de 84 ans.
Né à Naples, Willy Rizzo a grandi à Paris avec sa mère italienne, et fait ses premières photos sous l'Occupation : l'adolescent piste les vedettes de cinéma qui sortent des studios parisiens. A la Libération, il travaille comme photoreporter à Point de vue et France Dimanche, avant de s'envoler pour l'Amérique, envoyé par l'agence Blackstar, photographier "tout ce qui l'étonne".
Mais c'est en 1949 que sa carrière décolle : il est des six personnes qui concoctent, dans un appartement de la rue Pierre-Charron, le lancement du magazine Paris Match. Sa couverture du numéro 1, avec un portrait de Churchill, sera suivie de bien d'autres.
Alors que le photographe d'antan était reçu "comme un plombier", lui en fait un personnage chic, apprécié des jolies femmes (il se mariera trois fois) : "Nous étions les voyous de la presse, déclarait-il au Monde en 1998. On gagnait très bien notre vie, on était insouciants, smart, sympas, on courait les filles avec des bagnoles incroyables (...). Nous étions sur tous les coups, on passait par la porte ou par la fenêtre. On était les meilleurs. On avait 20 ans."
Inspiré par ce photographe et sa bande, Hergé mélange son nom et celui de son collègue Walter Carone pour créer Walter Rizzoto, reporter à Paris-Flash dans 'Les Bijoux de la Castafiore'.
Avec son humour et sa repartie, Willy Rizzo charme les célébrités, qui deviennent ses amies. Il les saisit dans des poses spontanées, après avoir partagé avec elles un dîner, une soirée, un week-end. Brigitte Bardot sort à quatre pattes d'un bateau de pêche à Saint-Tropez, les cheveux lâchés. Marlene Dietrich écoute des disques, Jean Seberg fait du vélo et Jack Nicholson, qui partage souvent ses vacances, est hilare.
Pour Paris Match, ensuite pour Marie Claire ou pour Vogue, Willy Rizzo va séduire Jane Fonda, Marlon Brando, Gary Cooper, Orson Welles, Salvador Dali...
Mais il reste un reporter, fier de sa carte de presse : le scoop dont il se vante est un portrait de Pie XII de 1950, arraché au culot. Et il est capable de signer un reportage sur la guerre d'Indochine en 1952 peu flatteur pour l'armée française. "Si je revois Rizzo en Indochine, aurait dit le général Raoul Salan, je l'encule devant mon bataillon."
A la fin des années 1960, Willy Rizzo part s'installer à Rome, avec sa femme, l'actrice Elsa Martinelli, et dessine des meubles aux lignes futuristes pour son appartement. Ces derniers font fureur auprès de ses amis fortunés : c'est le début d'une nouvelle carrière. Willy Rizzo va créer une entreprise, ouvrir plusieurs boutiques. Mais en 1978, nostalgique, il vend son affaire et revient à la photographie et à Paris, où il continue à travailler pour la presse. En 2009, il ouvre un studio de design et de photo, rue de Verneuil.
Le 6 mars 2013, celui-ci devait accueillir une exposition consacrée à Coco Chanel, dont le photographe était proche : sur les photos de Rizzo, "Mademoiselle" ose même un sourire.
http://divinemarilyn.canalblog.com/
Costume designed by Travilla for Marilyn Monroe
in “Gentlemen Prefer Blondes” (1953).
Niagara. Marilyn Monroe
marilyn monroe in niagara marilyn monroe:
Marilyn Monroe, “Niagara”, 1953
Marilyn costume from Niagara
(TCF, 1953) Marilyn Monroe's light aqua two-piece raw silk suit with Monroe Lloyd of California label for the movie Niagara. This 2-piece suit was modified under Dorothy Jeakins’ direction from an off-the-rack couture ensemble. (Sold 12/03/2011 for a staggering 250 thousand dollars at the Debbie Reynold Auction.)
Marilyn Monroe wardrobe test for "Niagara"1950s fashion
Marilyn costume test for "Niagara"
Marilyn for Niagara
Marilyn Monroe as Rose in "Niagara" 1953
En face de la dernière maison de Marilyn Monroe à Brentwood, 12305 5th Helena Drive. © Jérémie Souteyrat pour Télérama
Pendant longtemps, on n'a vu que son reflet. C'est une des légendes qui ont la peau dure à Hollywood. Dans les années de silence qui ont suivi sa mort, Marilyn apparaissait dans un miroir de la chambre 1200 du Roosevelt Hotel, en surplomb de la piscine arborée où elle a fait quelques-unes de ses premières photos. Depuis qu'il a hébergé la première cérémonie des oscars dans les années 20, le Roosevelt, posé sur Hollywood Boulevard, aux portes des cinémas où Norma Jeane Baker enfouissait son enfance, a traversé tous les âges de la Cité des Anges.
Il a connu des temps glorieux, des soirées d'ivresse, d'or et de champagne où les innombrables princes et princesses du quartier se baignaient sous un ciel de velours. Il s'est aussi assoupi, recroquevillé dans l'oubli.
Les années qui succèdent à la disparition de Marilyn sont aussi celles du déclin de Hollywood, le glamour est en berne, les stars n'ont plus la cote, le boulevard n'est guère fréquenté que par les putes et les camés, et le miroir de la chambre 1200 repose dans une cave.
Une femme de chambre en le frottant pour lui donner un peu d'éclat a la surprise d'y voir le visage de Marilyn briller sous la poussière, et d'autres histoires se mettent à circuler. Des voyageurs se souviennent d'une apparition identique.
Et le fantôme devient l'un des plus courus de Hollywood.
Un portrait en noir et blanc éclaire les salons du Roosvelt Hotel, sur Hollywood Boulevard. © Jérémie Souteyrat pour Télérama
Le miroir est rendu à sa chambre, où des amoureux se perdent dans le reflet d'une jeune femme rêvant à ses premiers succès, il passe dans le bureau du directeur et trône ensuite dans un vaste salon boisé baigné d'une lumière de cendres.
Aujourd'hui, le Roosevelt Hotel a retrouvé son lustre.
Un essaim de starlettes se mirent dans les eaux claires de la piscine, une nouvelle jet-set s'y abrite des foules et des sosies de stars qui animent le boulevard. Posé dans une coursive, un portrait noir et blanc de Marilyn éclaire les salons.
Et le miroir ? On dit qu'il est perdu.
Un groom en livrée gris perle avance qu'on l'a égaré pendant les travaux de réfection, ou bien qu'il est fendu, il ne sait plus.
La nouvelle direction a peut-être décidé que l'époque n'était plus aux fantômes.
Le mystère s'épaissit et continuera d'alimenter les guides touristiques qui s'évertuent à lester Los Angeles du poids de son passé alors que la ville, elle, oublie tout, écrase tout dans le chantier permanent des reconstructions, des faillites et des flambées de fortunes.
Les souvenirs sont éparpillés, les héritages, dilapidés.
Ceux de Marilyn et ceux des vedettes dont la chair faisait palpiter son enfance, Jean Harlow, Pola Negri, Rudolph Valentino, Gloria Swanson, Norma Talmadge... Les palais devant lesquels la jeune fille allait s'étourdir avec sa mère pour la promenade dominicale, les constructions folles rehaussées par le génie baroque des décorateurs des studios, sont perdus depuis longtemps.
La maison de Valentino dans les replis escarpés et les parfums fleuris de Withley Heights, un village italien dessiné à flanc de colline au-dessus de Hollywood Boulevard.
L'immense château de Mary Pickford et de Douglas Fairbanks, ce paradis qui fit rêver plusieurs générations avant d'être démoli par une milliardaire peu scrupuleuse
(Pia Zadora)...
Greg Schreiner dans sa maison de Pico Boulevard, devenu le musée Marilyn.
© Jérémie Souteyrat pour Télérama
Tous ces décors grandioses près desquels a vécu Marilyn ont été avalés par le mystère des successions.
La mémoire déraille. Les endroits qu'elle a habités ou fréquentés sont presque tous coulés sous le béton. Il n'y a pas de « tour » Marilyn à Los Angeles comme il y en a un pour Elvis à Memphis.
Pas de palais où pleurer, sinon le portail fraîchement repeint de la maison de Brentwood où elle s'est éteinte. Pas de centre à la visite. Ni de guide officiel.
Elle aurait sans doute été surprise elle-même de voir le chemin qu'il faut parcourir pour retrouver sa trace. D'apprendre qu'il existe un gardien du temple et un musée Marilyn, mais qu'il est fermé au public et se trouve loin de Hollywood et de Beverly Hills, dans le sud de la ville, vers Pico Boulevard, un quartier résidentiel modeste et sans charme comme elle en a connu tant dans sa jeunesse.
La collection est d'un genre particulier, elle ne se visite pas, mais son propriétaire en ouvre volontiers les portes. Elle loge dans une petite maison d'un rose fané au style vaguement espagnol. Un chien dort dans la pénombre du salon près d'une bibliothèque dont le maître des lieux, Greg Schreiner, avance qu'elle contient à peu près tous les ouvrages qui ont été écrits sur la star.
Des biographies à n'en plus finir, d'innombrables recueils de photos, des romans à la pelle et des ouvrages insensés sur ses secrets ou sa mort suspecte, ses robes, ses recettes de cuisine, ses effigies en papier mâché, ses amours, ses pensées imaginaires...
La collection de Greg Schreiner : tout sur Marilyn, ses amours, ses pensées imaginaires… © Jérémie Souteyrat pour Télérama
On n'a pas le temps de s'y perdre ni de voir si tout y est. Notre hôte nous mène vite fait à son étrange cabinet, où flotte une odeur fade. Dans une étroite pièce jouxtant la cuisine sont rangés pêle-mêle des objets ayant appartenu à Marilyn.
Des scénarios annotés et des chèques signés de sa main, une chaise de cinéma sur laquelle elle patientait lors du tournage de Bus Stop, des robes, des meubles même, une chaise, une table basse, une commode de sa dernière demeure.
Avec pour certificats d'authenticité la (bonne) foi du collectionneur et quelques photos jaunies.
« La famille Strasberg, qui a hérité de ses biens, n'a pas tenu à vider la maison avant de la vendre, explique Greg Schreiner. Les propriétaires suivants se sont débarrassés des objets les uns après les autres. » Dans le fatras de son garage, il montre le réfrigérateur dans lequel Marilyn n'avait, dit-il, qu'une bouteille de jus de fruits à l'heure de sa mort. Il en ouvre la porte avec excitation, mais n'a pas l'air de savoir ce qu'il pourrait faire de ce précieux trésor.
L'absurdité de cette possession ne lui échappe pas tout à fait. Il ne renoncerait toutefois pour rien au monde à la poussée d'adrénaline, au sentiment de proximité, à la drôle d'intimité qui lui parvient avec chaque objet.
Est-ce la lubie du fan ou celle du collectionneur ? Est-il un amoureux perdu ou éperdu ? D'où vient cette flamme qui le pousse à entretenir le culte et à consacrer sa vie à l'idole ? « Un coup de foudre », dit-il. Une vision d'enfant.
Une nuit dans un drive-in où l'on projette Certains l'aiment chaud. Il a 10 ans. C'est à Monroe, dans le Wisconsin, appréciez la coïncidence ! Marilyn est encore de ce monde. Le film de Billy Wilder est sorti l'année précédente, mais il faut du temps à une exclusivité pour arriver jusqu'aux campagnes du Middle West.
Le réservoir de la RKO, dans le quartier de West Hollywood, où la mère de Norma Jeane travaillait comme monteuse. © Jérémie Souteyrat pour Télérama
« Je suis encore saisi de voir à quel point elle a régenté mon existence, confie-t-il. Elle a décidé de tout, jusqu'à l'endroit où j'allais vivre. » Après des années d'études où sa passion lui vaut l'étiquette de « dingo », il déménage pour la Floride, où il collectionne photos et magazines et gagne sa vie de pianiste en donnant des cours, mais ses jours gravitent autour d'un axe inerte, il lui faut traverser le pays, s'installer à Los Angeles pour s'approcher de l'idole. « Je ne me sentais nulle part à ma place. Un peu comme elle. Je me suis laissé guider. »
C'est la fin des années 70. Après plusieurs années d'absence, le souvenir de Marilyn retrouve de l'éclat. Norman Mailer lui a consacré une biographie (imaginaire) à succès. D'autres ont suivi. « Plus j'en apprenais sur sa vie, sur son destin tragique, plus elle rayonnait, plus je me sentais proche d'elle, plus je voulais en savoir... » Ce destin tout entier se confond avec la ville où il débarque en jeune homme avide.
De lecture en lecture, une foule de noms aussi exotiques que familiers se mettent à tourbillonner sous ses yeux : Venice, Hollywood, Vine, Sherman Oaks, Santa Monica, Gower, Wilshire... Quand Marilyn est née, Sunset Boulevard était à peine goudronné, il restait du côté d'Echo Park les bâtiments de bois des premiers studios.
La villa de Peter Lawford, à Santa Monica, où Marilyn rencontra les Kennedy.
© Jérémie Souteyrat pour Télérama
De cette vaste ville, Greg Schreiner fait minutieusement le tour. Il se rend à l'appartement de Wilshire Boulevard, à deux pas des cinémas de Hollywood, et dont il ne reste rien. Il va visiter l'orphelinat et tente, comme beaucoup, d'accéder au troisième étage, au dortoir des filles, d'où Marilyn apercevait la tour des studios RKO. Le parcours est fastidieux et souvent frustrant.
Il lui a fallu attendre ces dernières années et la réalisation d'un documentaire (1) sur son fan-club, Marilyn Remembered, pour qu'on consente à lui ouvrir les portes du fameux bungalow, au Beverly Hills Hotel, où l'on fantasme dur sur une romance avec Yves Montand. En chemin, au fil des années et des visites, il fait des rencontres.
Il n'est plus seul avec ses toquades. Au cimetière de Westwood, où Marilyn repose près de Natalie Wood, John Cassavetes, Burt Lancaster, Dean Martin, Truman Capote, d'autres fans s'attardent et s'épanchent volontiers.
« Ce fut un choc car rien n'avait changé,
la même cour pavée, l'inscription
en latin, à sa porte, Cursum perficio
(“le bout du chemin”)... »
Laurent Morlet, documentariste
À l'ouest de Beverly Hills, devant la maison de Brentwood, au 12305 Helena Drive, dernière adresse de Marilyn, des mordus viennent aussi régulièrement, prêts à toutes les ruses pour entrevoir la chambre où on a retrouvé l'actrice sans vie un matin d'août 1962. Les propriétaires ont rehaussé le portail pour obstruer la vue, mais certains ne renoncent pas pour autant.
Laurent Morlet, auteur du documentaire sur Greg Schreiner, se souvient avec une certaine excitation du jour où un élan irrépressible l'a poussé à frapper à la porte :
« Une domestique mexicaine est venue m'ouvrir et je l'ai convaincue de me laisser entrer. Ce fut un choc car rien n'avait changé, le même petit passage menant à la piscine en forme de haricot, la même cour pavée, l'inscription en latin, à sa porte, Cursum perficio (« le bout du chemin»)...»
Il arrive même à entrevoir l'intérieur de la maison, où il distingue des photos de la vedette de télé-réalité Anna Nicole Smith prenant les poses les plus fameuses de Marilyn. Selon certaines versions de la nébuleuse histoire locale, celle qui rêvait de devenir la « nouvelle Marilyn » avait loué la maison, certains croient savoir même qu'elle y a fait une tentative de suicide.
Elle n'a pas vécu beaucoup plus longtemps que son modèle.
Elle est morte d'une overdose à 39 ans.
Il faut sans doute un cœur à ces passions disséminées. Greg Schreiner l'a constaté dès ses premières visites au cimetière où sont déposées les cendres de Marilyn Monroe. « Tous ceux que je rencontrais, dit-il, me parlaient de leur solitude et de leur besoin de partager leurs souvenirs et leur peine. »
La mémoire de l'actrice n'était guère honorée. Pour l'anniversaire de sa mort, personne n'organisait la moindre messe à Hollywood.
Greg Schreiner s'en est chargé. Près de la sépulture d'abord, sur une fraîche pelouse semée de fleurs et bordée d'une végétation luxuriante, puis dans la chapelle qui n'a pas changé depuis les années 60, il a lancé une cérémonie qui se poursuivait tard dans la soirée, chez lui, près des perles de sa collection.
Il s'est mis en quête de ceux qui avaient approché l'actrice, les techniciens, les photographes, les seconds rôles, les doublures ou sosies, écrivains ou biographes. Il garde précieusement la cassette d'un vibrant éloge prononcé par Susan Strasberg, la fille de Lee Strasberg, mentor de Marilyn :
« Dans sa voix, dit-il, on entend la troublante sincérité de l'amour que tous lui portaient et qui ne s'exprimait nulle part. Marilyn a profondément touché tous ceux qui l'ont côtoyée. »
La tombe de l'actrice au cimetière de Westwood. © Jérémie Souteyrat pour Télérama
Il aurait volontiers ouvert un musée à Hollywood, avec un collectionneur de San Francisco, mais les fonds manquent. Il n'est même pas sûr de pouvoir ajouter de nouvelles pièces à son musée personnel car les prix grimpent de manière vertigineuse. Depuis une vente chez Christie's en 1999 dont le catalogue fut baptisé « La Bible » par les fans de Marilyn et où les enchères se sont emballées (500 000 euros pour son piano d'enfant, 20 000 pour des boucles d'oreilles, 80 000 pour un manteau d'hermine),
les « trésors » de l'actrice sont hors d'atteinte.
Ils terminent le plus souvent chez d'immenses collectionneurs professionnels, comme David Gainsborough Roberts, dont la vaste demeure, dans le New Jersey, est un drôle de manoir hanté où la boîte de somnifères de l'actrice côtoie les habits dans lesquels furent abattus Bonnie et Clyde, le trousseau de clés d'un membre d'équipage du Titanic ou un masque mortuaire de John Dillinger.
« C'est un placement jugé meilleur que bien d'autres, dit Greg Schreiner. Une robe qui valait 10 000 euros dans les années 90 en vaut dix fois plus aujourd'hui. Des grandes sociétés missionnent des acheteurs pour rafler tout ce qui se présente. C'est frustrant parce que ça ne concerne plus ceux qui l'aiment vraiment. »
Il jure qu'il n'a jamais rien acheté dans le but de vendre et que, malgré les fortunes en jeu, il ne veut rien mettre sur le marché.
Son musée de Los Angeles devrait rester à jamais une affaire modeste et intime.
« Un endroit qui lui ressemble, dit-il. Elle n'a jamais été très riche. Elle n'était qu'une salariée de studios avec un contrat peu avantageux. Rien à voir avec les sommes astronomiques dont on parle aujourd'hui. Si elle voyait qu'on est prêt à payer 100 000 euros pour son carnet d'adresses ou pour une rose dessinée de sa main, elle ne pourrait sans doute réprimer un fou rire.
http://www.telerama.fr/cinema/marilyn-l-etoile-morte-de-los-angeles,84728.php
La mythique robe blanche que portait Marilyn Monroe dans le film "Sept ans de réflexion", irrésistiblement soulevée par la grâce d'une bouche de métro, a été adjugée 4,6 millions de dollars lors d'une vente à Beverly Hills (Californie, ouest), pulvérisant les estimations.
La robe, qui tire désormais vers les tons crèmes en raison de son grand âge - "Sept ans de réflexion", de Billy Wilder, est sorti en 1955 - était estimée entre 1 et 2 millions de dollars. Elle a été adjugée 4,6 millions (5,52 millions avec les frais) dans le cadre de la dispersion, samedi, d'une première tranche de la collection privée de l'actrice américaine Debbie Reynolds.
"La première partie de la vente Debbie Reynolds a rapporté 22,8 millions de dollars", a précisé à l'AFP Nancy Seltzer, porte-parole de la maison d'enchères Profiles in History.
Signée du costumier américain William Travilla, la célèbre robe blanche plissée, qui a fait de Marilyn Monroe un sex-symbol et offert au septième art l'une de ses scènes les plus mythiques, était la pièce la plus prestigieuse de la vente, pendant laquelle ont été dispersées quelque 700 pièces.
Parmi celles-ci, figuraient d'autres robes de Marilyn Monroe (portées dans "Les hommes préfèrent les blondes", "La joyeuse parade" et "La rivière sans retour"), mais aussi des costumes de "Autant en emporte le vent", "La mélodie du bonheur", "Cléopâtre", "Ben-Hur", "Le magicien d'Oz", "Chantons sous la pluie", "My fair lady" ou "La main au collet".
Debbie Reynolds, 79 ans, immortalisée par "Chantons sous la pluie", a commencé à collectionner les costumes et souvenirs hollywoodiens dans les années 70, quand le studio MGM a liquidé ses actifs. Sa collection comprend plus de 3500 costumes, 20 000 photographies, des milliers de posters originaux et des centaines d'éléments de décors.
Belga